25 octobre, 2018

La souveraineté nationale s’opposera aux empiétements de Bruxelles lors des prochaines élections européennes

 

 

L’abandon majeur de souveraineté, la dénaturation des institutions et la « dégaullisation » de la droite a eu lieu à Maastricht en 1992. C’est le moment où toutes les promesses du gaullisme de la Libération, de la Vème république se sont entrelacées dans une logique nouvelle. Pour  Arnaud Teyssier dans « Philippe Seguin. Le remords de la droite », ce processus emmènerait l’Europe à la mort. L’abandon majeur de souveraineté que constituaient l’extension très large du principe de la majorité qualifiée en lieu et place de l’unanimité des Etats et la perspective d’une monnaie unique, poussée par Jacques Delors, lui paraissaient être une remise en cause de l’héritage de 1789. La souveraineté absolue des Etats nations a été ensuite brisée en Europe par l’intervention au Kosovo en 1999. Alain Madelin dans « Le droit du plus faible » considère qu’il s’est agi d’un tournant de l’histoire des relations internationales. Cette ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat au nom des droits de l’homme a bouleversé l’ordre en vigueur depuis plus d’un siècle.

 

Jacques Chirac aura été un président sans qualités

 

Pendant quatre décennies, Jacques Chirac a avancé sous la bannière de la duplicité: il nous trompait sur lui même et se trompait sur la France. Son œuvre porte un nom: le déclin français. Selon Denis Jeambar dans « Accusé Chirac levez vous ! », il estime que tout ou presque est faillite dans son bilan, politique, économique, social, institutionnel et moral L’histoire condamnera ce président sans qualités, car on le voit avec le recul, Jacques Chirac ne s’est mis en fait qu’au service de lui même.

 

L’alliance de tous les souverainistes pour lutter contre la tyrannie européenne est maintenant défendue par un universitaire de gauche anti-euro. Jacques Sapir avec « Souveraineté, démocratie, laïcité » fait partie des grands esprits de gauche qui avaient conspué Busch en Irak en l’accusant de méconnaître les réalités ethniques et religieuses de populations qu’on prétendait convertir à la démocratie. Curieusement note-il, les mêmes  ignorent ces réalités lorsqu’il s’agit des populations immigrées en France…

 

François Mitterrand aura forcé l’intégration monétaire

 

L’Allemagne n’a pas changé de vision sur son rôle en Europe depuis la fin du fascisme. « Il n’existe pas une Europe mais une Allemagne entourée de pays craintifs » nous explique Paolo Savona dans « Comme un cauchemar ». L’Allemagne a simplement abandonné l’idée de l’emporter militairement. En revanche, pour Jean Louis Harouel, l’Union Européenne ne constitue pas un retour au Saint-Empire romain germanique. L’auteur de « Revenir à la nation », pense qu’il est injuste d’accuser les allemands. Ils ne voulaient pas d’intégration monétaire avant d’avoir réalisé l’harmonisation économique et budgétaire. Ce sont les dirigeants français de l’époque (François Mitterrand) qui ont insisté…

 

 

 

 

Le retour de l’identité est nécessaire dans des sociétés minées par le communautarisme

 

En Italie, Matteo Salvini, le chef de la Ligue reprend les idées de Paolo Savona. Il faut opposer la souveraineté nationale aux empiètements de Bruxelles. Il y a plus de 300 mouvements nationalistes dans le monde dont 40% en Europe. La nouveauté est que le mouvement ne touche plus seulement des minorités opprimées mais des régions riches (Catalogne, Padanie, Flandre, Bavière…).  Elles refusent de payer pour les autres régions plus pauvres.  Laurent Davezies l’auteur de « Le nouvel égoïsme territorial, le grand malaise des nations », pense que le détricotage des solidarités est une des plus graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur la démocratie…

 

Il faudra absolument prendre beaucoup plus en compte l’identité nationale dans les sociétés en crise. Le nationalisme n’est pas le véritable ennemi de la démocratie. Il y a au contraire un besoin naturel d’identité dans les sociétés minées par les communautarismes et menacées par la globalisation. Tel était le commentaire de Pierre André Taguieff « La revanche du nationalisme » dans Valeurs Actuelles. Ce n’est pas du tout l’avis d’Hervé Le Bras pour qui l’identité est un concept vague qui n’est pas défendable. Le premier coupable selon lui est bien évidemment Nicolas Sarkozy qui a entraîné la France dans une quête aussi vaine que nauséabonde de « son identité nationale ». L’identité doit être ouverte aux influences extérieures et aux identités des autres explique Hervé Le Bras dans « Le faux remède de l’identité ». Il va encore plus loin en stigmatisant tous ceux qui s’interrogent, sur les stratifications de la population française en fonction des vagues migratoires. Cela conduit, par défaut selon lui, à utiliser la catégorie des « Français de souche ». Hervé Le Bras se dit « révulsé » cette expression pas très éloignée du « mâle blanc hétérosexuel, colonialiste », qui flatterait selon lui le « vieux fond ethnique » de la droite…

 

L’étrange suicide de l’Europe

 

L’intégration  est en panne, d’une immigration obèse et hors de contrôle dans l’envers de la doxa des élites européennes pour lesquelles jusqu’ici tout va bien. Pour Douglas Murray , souvent qualifié de Zemmour britannique, dans « L’étrange suicide de l’Europe. Immigration, identité, islam », le problème est clair: plusieurs générations de dirigeants politiques ont fondamentalement modifié nos sociétés sans le consentement et même contre le souhait des peuples. Le droit d’asile est devenu une mascarade. Pour Smaïn Laacher dans « Croire à l’incroyable. Un sociologue à la Cour Nationale du droit d’asile », on a subverti une procédure prévue pour l’accueil d’individus afin d’y faire entrer des masses…

 

Les projections démographiques annoncent que la migration sera d’ici une génération le principal, voire l’unique facteur de croissance de la population. Il faut donc repenser nos conceptions du volontarisme et de la souveraineté. Selon François Héran dans « Le temps des immigrés » aucun pilotage du solde migratoire, aucun ralentissement du regroupement familial ne sera de taille à inverser cette tendance, sauf à rêver d’immigration zéro ou d’un chimérique baby-boom.

 

La France peut sortir de l’histoire

 

Les Républicains ne veulent partager aucun des constats de Marine Le Pen sur la laïcité, l’immigration, le communautarisme, la souveraineté. Jean Pierre Le Goff estime dans Le Figaro que le Front National est devenu le trou noir de la politique française. Il souligne la crispation de la parole publique, la difficulté de débattre sereinement et la promotion impressionnante d’un œcuménisme mou, qui évite soigneusement les questions qui fâchent.

Ivan Rioufol dans « Comment construire une droite de droite » paru également dans Le Figaro a rappelé qu’Emmanuel Macron  de son côté avait félicité Angela Merkel pour son accueil des réfugiés, expliqué que l’islam était compatible avec la République et que grâce à la Gay Pride  la France était un arc en ciel riche de sa diversité…

 

Une grande nation comme la France peut donc sortir de l’histoire. Même  Régis Debray le pense.  Ancien révolutionnaire devenu adorateur du Général de Gaulle et croisé de la souveraineté de notre pays, il pointe dans « Madame H » les contradictions et les faiblesses de l’Occident face à ses terroristes prêts à assumer le risque de mort. Un homme sans ennemis est un homme sans destin et un pays qui refuse d’en avoir rejoint les bas-côtés de l’histoire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

10 Commentaires

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  • Dyr'

    30 octobre 2018

    « Selon François Héran dans « Le temps des immigrés » aucun pilotage du solde migratoire, aucun ralentissement du regroupement familial ne sera de taille à inverser cette tendance, sauf à rêver d’immigration zéro ou d’un chimérique baby-boom. »

    J’espère que ce monsieur Héran se plante royalement. Arrêter toute immigration et mener une politique familiale volontariste qui ferait que entre 5 et 10% des femmes de souche fassent 3 à 4 enfants pour maintenir l’équilibre des populations (voir la Peste Blanche de Charles Gave), c’est ce qu’a fait la Russie et font les pays du V4, il suffit de faire pareil et remigration de ceux arrivés récemment (Merkelstan).

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  • Steve

    26 octobre 2018

    Ah, j’oubliais!

    Certains voient leur salut dans la Souveraineté Nationale; je crains fort, hélas, qu’elle ne soit devenue, comme le Port Salut, qu’une spécialité fromagère industrielle.
    Comme le dit Emmanuel Todd, le niveau moral de la la classe politique française est tombé assez bas!

    Sic transit gloria Francia

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  • Steve

    26 octobre 2018

    Bonsoir
    Vous écrivez:  » la souveraineté nationale s’opposera aux empiètements de Bruxelles… »
    Avec quel issue probable? Que dalle, que pouic, que tchi! Souvenons-nous que depuis Jospin, le brandissement fantasmatique de la renégociation des traités européens est une antienne obligée de tout politique en désir de fromage. On sait ce qu’il en advient: des phrases et des postures se résolvant très vite en un retour silencieux et penaud! Et les affaires reprennent.
    « Bruxelles » n’empiète pas, Bruxelles ne fait que mettre en oeuvre les articles du Traité de Lisbonne! La seule manière efficace qu’auraient les hypothétiques partisans de la « souveraineté nationale » de s’opposer à la lente désintégrations programmée de l’Etat Nation qu’est la France serait d’activer l’article 50 du Traité de Lisbonne:qui le fera? En tout cas aucun de ceux qui profitent actuellement de la manne parlementaire européenne, de la droite à la gauche….
    De toute manière, il n’y a déjà plus de souveraineté nationale; c’est ce qui fait que Régis Debray peut énoncer comme possible la sortie de l’histoire de la France.

    Cordialement.

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  • David

    26 octobre 2018

    Question subsidiaire, de quelle souveraineté parle-t-on lorsqu’aujourd’hui la Belgique achête des avions de combats américains, que la France devra emprunter en deutschmark, en dollar ou en yuan quand l’euro aura implosé pour avoir des taux d’interêt de pays développé et qu’aujourd’hui la culture française a été largement dévorée par la propagande californienne, celle de L.A en de San Fransisco.
    La France et l’Allemagne sont encore les deux seuls pays d’Europe a nee pas être totalement des colonies américaines. Cependant, dans 20 ans, tout cela sera terminé.

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    • Huger

      27 octobre 2018

      La France et l’Allemagne sont encore les deux seuls pays d’Europe a nee pas être totalement des colonies américaines….
      C’est vous qui le dites

  • hoche38

    26 octobre 2018

    Jacques Chirac aura été le mauvais génie de la France. Même en passant sur sa « Taxe professionnelle » que les économistes appelaient « l’impôt le plus bête du monde », puisqu’il taxait les entreprises proportionnellement au volume de leur personnel et de leurs investissements, Jacques Chirac aura été d’abord le Premier ministre de Giscard qui en 1976 a initialisé l’immigration de peuplement avec sa loi sur le rapprochement familial. Initiative à longue portée, comme nous pouvons le constater aujourd’hui.

    Et je me souviens très bien de lui, menant le deuil de François Mitterrand et tenant les cordons du poêle, une grosse larme à l’œil. Qui est le vrai fils spirituel de François Mitterrand, Lionel Jospin ou Jacques Chirac?

    Roseline Bachelot qui appartenait à son équipe de campagne, raconte que lorsqu’il a pris possession du bureau de Mitterrand, il s’est calé dans son fauteuil et a déclaré à la cantonade:

    « Putain! Et qu’est-ce qu’on va faire maintenant? »

    Question capitale: douze ans plus tard, à la fin de son second mandat, il n’avait toujours pas trouvé la réponse.

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    • calal

      28 octobre 2018

      Oui c’est le probleme de nos hommes politiques.Ils veulent le pouvoir et quand ils l’ont,ils ne savent qu’en faire.Ils ont atteint leur niveau maximal d’incompetence.
      Pour ca d’ailleurs qu’aucun des nos presidents ne se fait reelire…

  • Philippe

    25 octobre 2018

    Le déclin français a été mis en place par VGE :
    – déclin institutionnel : suppression du privilége de réescompte de la dette étatique auprès de la Banque de France , par la loi du 1er janvier 1973 . En émasculant la Banque de France , VGE faisait un cadeau royal – monumental , aux banquiers du secteur privé qui devenaient donc
    les créanciers obligés de l’Etat .
    Donc la dette publique qui était de 7% du PIB en 1973 est passé a 100 % aujourd’hui , et les chers contribuables se retrouvent non seulement contribuables mais en plus titrés d’une dette démesurée . Et qui dit dette dit austerité budgétaire , et donc moins de services publics et en contrepartie, des services privès de plus couteux .
    Le 1er janvier 1973 , l’ inflation était faible , nous étions 10 mois avant la guerre du Kippour et 16 mois avant le quadruplement du prix du pétrole . La suppression du privilége de réescompte n’ etait dictée par aucune urgence macro-économique : seul le cadeau royal au secteur bancaire privé explique cette dècision .
    – déclin moral : loi sur l’IVG sans l’ accompagnement d’une politique de contraception prèventive .
    – déclin national : loi de 1977 sur la réunion familiale . De UN million de travailleurs immigrés munis de contrat de travail nous sommes passés a 5 millions puisqu’il a fallu accepter les familles .
    Or cette décision passée au Conseil d’ Etat n’ a abouti que par l’ interprétation extensive du préambule de la constitution de 1946mpuis de l’ article 8 de la Convention Européenne des droits de l’homme _ soit le droit a une vie familiale normale . Selon le texte de 1946
    La nation assure a l’individu le droit de mener une vie familiale normale .
    La nation se doit d’ assurer cette situation au citoyen , membre de la nation , mais cette norme s’ applique t’elle a tout individu meme etranger ?
    Le droit du sol a fait le reste .
    Chirac a poursuivi le déclin amorcé par VGE , amplifié par Mitterand .

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    • Robert

      29 octobre 2018

      Totalement d’accord avec votre dernière phrase. On peut ajouter qu’aucun des présidents suivants n’a tenté d’inverser la tendance…

  • Jiff

    25 octobre 2018

    Ajoutons à cela la prochaine explosion des diverses bulles qui donnera son lot de guerillas civiles et le manque d’eau potable, et le tableau (noir) sera complet 🙁

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