17 octobre, 2013

Les dossiers de L’IDL: Etude objective sur les Grands Mérites du Keynésianisme

 

Dans le fonds, il n’y a que deux sortes d’économistes.

  1. Ceux qui pensent que la croissance économique vient de la « destruction créatrice », chère à Schumpeter, qui n’est rien d’autre qu’une forme de sélection naturelle. Pour ceux la, la croissance vient de la conjonction d’une classe d’entrepreneurs, d’un système juridique stable, de la reconnaissance du Droit de propriété et d’un système financier concurrentiel et bien réglementé. (Définition due à Schumpeter).
  2. Ceux qui pensent qu’un Dieu bienfaisant (l’Etat) est à l’origine de la croissance, et que le rôle de ce Dieu-Etat est de déléguer tous ses pouvoirs aux oints du Seigneur qui savent  parler en son nom et interpréter la Volonté du Tout Puissant puisqu’ils en sont les grands Prêtres, le but étant que l’idole PIB ne baisse jamais. Entre eux et les créationnistes qui sévissent dans les écoles du Sud des USA , guère de différences puisque leur Dieu-Etat a la capacité remarquable de créer de la Valeur à partir de rien…Il est d’usage de les appeler « Keynésiens » et ils se présentent comme des scientifiques, comme le faisait avant eux les Marxistes et adorent les modèles mathématiques censés prévoir le futur et qui ne marchent jamais … Mais après tout,  Keynésiens, Créationnistes, même logique, même combat…ce qui est amusant quand l’on sait que les Keynésiens (de gauche, cela va sans dire, et donc « éclairés « ) ont le mépris le plus total pour les créationnistes. La paille et la poutre, une fois de plus,  je suppose…

 

Ces partisans de notre Dieu-Etat tout puissant ont reçu la Révélation par l’intermédiaire d’un Prophète, John Maynard Keynes. Comme tous les prophètes il a publié des commandements s’appuyant sur l’analyse qu’il faisait du monde  .Pour notre homme, le problème avec le capitalisme est qu’il est « instable », et sujet à des crises récurrentes.  Lors de ces crises, des « liquidations forcées » se mettent en place qui peuvent amener la croissance économique à rester durablement en dessous de son potentiel optimal. Derrière ce résultat piteux, (toujours d’après notre prophète), une classe de ‘rentiers » qui gardent leur argent dans leurs matelas et donc créent un effondrement nuisible de la demande. Il convient donc tout d’abord, en cas de ralentissement économique, de procéder à ce que Keynes lui même appelait « l’Euthanasie du Rentier ». Pour arriver à ce résultat socialement désirable (on pense ici aux Koulaks massacrés par Staline à peu prés à la même époque et avec la même justification) il faut et il suffit de maintenir des taux d’intérêts réels à  court terme négatifs, ce qui veut dire que les taux à court terme sont inferieurs a la hausse des prix. Des taux d’intérêts négatifs  ne sont bien sur rien d’autre qu’un impôt sur le capital que personne n’a voté.

 

Cette taxe sur le capital, toujours d’après notre grand homme, forcera ces gens de peu a  dépenser leur argent plutôt qu’à le thésauriser, relançant de ce fait la sacro sainte « consommation » source de toute croissance, comme chaque socialiste ou communiste en France ne cesse de le répéter à l’occasion de chaque élection, avec les succès que chacun peut constater.Qui plus est,  (toujours d’après le prophète) les entrepreneurs, grisés par un cout de l’argent aussi bas vont se précipiter pour investir, ce qui va donner un deuxième coup de pouce à la croissance.La première solution au problème d’une croissance insuffisante est donc de manipuler le taux de l’argent  de façon à ruiner les petites fourmis dont la propension à épargner ruine tout le monde…au profit des cigales bien entendu.Dans la première partie de notre étude sur le Keynésianisme, qui en comportera trois, nous allons étudier ce merveilleux concept à la lumière non pas des textes sacrés mais des FAITS, en prenant l’exemple des Etats-Unis depuis 1960.

Dans la deuxième partie, (un mois plus tard) nous étudierons le deuxième concept avancé par monsieur Keynes  et qui consiste a soutenir que si la demande privée vient à faiblir, eh bien il suffit que l’Etat-Dieu la remplace par de la demande publique, en empruntant l’argent si nécessaire (dans un tel monde, l’Etat n’est JAMAIS en surplus budgétaire puisque cela retirerait de la demande). La solution à la déficience éventuelle du secteur privé est donc de promouvoir la croissance du secteur public. Nous vérifierons la validité de cette thèse, non pas en allant en Union Soviétique (qui a hélas  disparue pour des raisons complètement incompréhensibles pour un Keynésien), mais en analysant les résultats de la Grande Bretagne, de  la France du Japon ou des USA ou ces politiques de relance par la dépense étatique ont été essayées maintes fois.

 

Enfin dans une troisième partie de notre travail, à paraitre dans deux mois, nous essaierons de combiner les périodes ou nous avons eu à la fois  taux réels négatifs et dépenses de l’Etat en hausse de façon chiffrée et quantitative, pour vérifier que ces périodes ont été des moments de grande prospérité comme nous l’annonce le prophète et ses disciples.En fait nous découvrirons qu’elles ont été toujours et partout des périodes d’appauvrissement ou les plus riches s’enrichissent alors que les pauvres s’enfoncent dans un déclin sans fin.  Cette étude de Mars conclura donc notre premier cycle sur les grandes impostures intellectuelles de notre temps.

Place maintenant à la première partie:

 

 

Les taux réels négatifs comme stimulants de la croissance économique.    

 

 

Première Partie: De l’impact des Taux Réels négatifs

 

Pour analyser quelque chose, il faut commencer par le définir. Notre premier travail est donc de définir la notion de taux réels négatifs.La définition est toute simple.Je prends les taux d’intérêts servis sur les bons du trésor à 3 mois par le gouvernement dont je déduis la hausse des prix de détail sur les 12 derniers mois.

Aujourd’hui, les taux sont à  zéro et l’inflation à 2 %, ce qui me donne des taux réels à -2 % sur le graphique (ligne rouge, échelle de gauche).Le niveau des taux est certes important, mais ce qui est encore plus important c’est le fait que les taux courts soient positifs ou négatifs.

J’ai donc établi une petite règle de décision  « visuelle »: si les taux réels sont négatifs, le graphique sera hachuré en vert de haut en bas.On voit bien que nous avons eu deux périodes ou les taux réels ont été négatifs la plupart du temps. De 1970 à 1980 et à nouveau depuis 2002

Ces hachurages verts vont réapparaitre sur la plupart des graphiques qui suivent  pour rappeler aux lecteurs les périodes ou la politique monétaire était « Keynésienne ».

 

Taux réel aux USA

 

L’étape suivante pour procéder à notre petite étude est de revenir à ce que disait Lord Keynes: les systèmes économiques capitalistes sont instables et doivent donc être gérés par des gens compétents pour contrer ces mouvements erratiques  lorsqu’ils se présentent et permettre a l’économie de  croitre à sa  « vitesse optimale » .En termes simples, ce que nous disent les Keynésiens est que chaque économie a sa vitesse de croisière et que laissée à elle même cette économie ne trouverait pas son meilleur rythme de croissance.

Par contre s’ils en assurent la direction, alors là nous aurons une croissance stable, régulière et à son niveau optimum.Personne ne peut être contre un tel programme…Reste à mesurer si nos Keynésiens ont atteint leur but.Considérons le graphique ci dessous qui donne la vitesse moyenne SUR LES  7 ANS PRECEDENTS   (taux de croissance)  de l’économie US. Il s’agit de fait d’une tentative pour mesurer la croissance  « structurelle » de l’économie Américaine, indépendamment des à coup politiques, des booms temporaires ou des récessions.

 

taux de croissance

 

Trois périodes se détachent .Une baisse du taux de croissance structurel  de 1969 à 1980, suivie d’une période de grande stabilité autour de 3 % , suivie par une nouvelle baisse.Nul doute que nos Keynésiens ne soient à l’origine de la période de stabilité et que les méchants monétaristes ou « supply siders » ne soient responsables des périodes de décélération de la croissance.

Vérifions en regardant le graphique suivant ou j’ai simplement superposé sur le graphique ci dessous  les périodes ou les taux réels sont négatifs (hachures vertes).

 

3

Surprenant!

 

Chaque fois que nous avons eu des taux réels négatifs, la croissance structurelle s’est effondrée!Et pourtant tout le monde m’explique sans arrêt que des taux très bas, ou mieux encore négatifs sont bons pour l’activité économique.M’aurait t’on menti ?Je n’ose le croire…

Mais il faut bien se rendre à l’évidence: Il est tout à fait certain que des taux négatifs coïncident à chaque fois avec une baisse de la croissance structurelle. Le vrai problème est bien sur que « corrélation ne signifie pas causation ».Il n’est pas impossible que cette baisse du taux de croissance structurelle ait été causée par un autre phénomène que je ne recense pas et cette corrélation ne serait donc qu’un hasard statistique ? Peut être en effet.C’est bien sur ce que soutienne les Keynésiens.

Mais je ne le crois pas tant il existe des raisons logiques qui expliquent cette relation entre taux d’intérêts anormalement bas et baisse de la croissance.En fait, j’irai même plus loin et c’est ce que je vais essayer de prouver dans les pages qui suivent: Des taux d’intérêts réels négatifs ne peuvent faire autrement qu’engendrer une baisse de la croissance structurelle.

 Voici pourquoi.

 

  • Première raison: Les Epargnants ne sont pas idiots

Chacun d’entre nous a besoin d’épargner, et chacun d’entre nous cherche à placer son épargne dans un actif dont il espère qu’il va monter ou à tout lemoins qu’il va « conserver » sa « valeur ».Et c’est la où il me faut faire une petite digression sur la notion de « valeur ».Un bien ou un service peut avoir de la valeur pour l’une ou l’autre des deux raisons suivantes: soit il est utile (un outil), soit il est beau et/ou rare (un bijou).La thèse que je vais développer est donc simple:

si les taux réels sont négatifs, alors les épargnants vont placer leur argent dans des choses rares plutôt que dans des choses utiles, ce qui est bien normal.

Quand les taux « réels » sont négatifs, l’épargnant va se mettre à acheter des actifs « réels« .

J’appellerai les biens de la première catégorie les « valeurs d’efficacité”, et les autres les « valeurs rareté ». Parmi les premiers, un ordinateur, une machine outil, un avion, parmi les seconds, un kilo d’or, une once d’argent, une peinture impressionniste, un terrain à bâtir au centre de Hong-Kong…

Commençons par vérifier que lorsque nous avons des taux négatifs, ce basculement de la valeur efficacité vers la valeur rareté a bien lieu.Nous essaierons de vérifier aussi que quand les taux redeviennent positifs, le basculement inverse se produit.Pour effectuer ce travail de contrôle, il me faut un actif représentatif des « valeurs de rareté », complètement homogène, au marché très large et qui ait un prix « officiel « au moins journalier.

J’ai bien sur choisi l’or.

Or

Mêmes  contraintes pour sélectionner le champion des valeurs d’efficacité, et là j’ai choisi le grand indice boursier Américain S&P 500, dont la « valeur » représente l’addition de la Valeur de Marché de tous les « outils » aux USA.Un ratio entre les prix de marché de ces deux « valeurs » va me donner des indications précieuses sur la façon dont le système des prix traite ces deux « valeurs » au travers des décennies.Le graphique montre fort bien que pendant les périodes de taux réels négatifs, la rareté fait mieux que l’efficacité ce qui est parfaitement rationnel et que quand les taux redeviennent positifs, la valeur efficacité fait mieux que la valeur rareté… (Périodes blanches sur le graphique)

Investir en or quand les taux réels sont négatifs est peut être une excellente idée au niveau individuel.Si tout le monde le fait, nous sommes cependant et très rapidement face à un désastre.En effet investir en valeurs de rareté n’amène à aucun gain de productivité pour le système dans son ensemble. Investir dans des valeurs de rareté, c’est « enterrer son talent » (cf. la Parabole des talents dans les Evangiles).

Ce qui est évident c’est que les périodes de taux réels négatifs forcent une part de plus en plus importante de l’épargne locale  à aller s’abriter dans des investissements « stériles » qui ne peuvent amener à aucun gain de productivité.Les placements en valeur de rareté sont en effet un jeu à somme nulle, alors que les placements en valeur d’efficacité sont un jeu à  somme positive…

Pour faire simple, quand les taux réels sont négatifs, les épargnants achètent de plus en plus de bijoux et financent de moins en moins d’outils… et donc le taux de croissance de la productivité ne peut que baisser structurellement, et avec lui le niveau de vie et l’emploi…Pour aggraver le tout, les taux réels négatifs permettent à  toute une série de sociétés qui devraient disparaitre de rester en vie, ce qui empêche dans le processus de création destructrice la ‘destruction » d’avoir lieu et de ce fait la création.

C’est ce que montre le graphique suivant, qui donne la croissance annuelle moyenne sur 4 ans de la productivité du travail aux USA  qui historiquement a oscillé entre un peu plus de 2 %  par an et un peu moins de 1 % (moyenne annuelle sur 4 ans)

taux réels negatifs

Or, toutes les périodes de ralentissement de la productivité depuis 1968 se sont produites quand les taux réels étaient négatifs …Un hasard, surement…

 

Deuxième  Raison Quand on manipule les prix, le chômage monte et le niveau de vie s’écroule

Hélas, les dégâts ne s’arrêtent pas à une simple baisse de la productivité. Les taux réels  négatifs s’associent presque toujours non simplement à une hausse de l’or, mais aussi des autres matières premières, en particulier de celles liées à l’énergie ou aux matières premières alimentaires, comme en fait foi le graphique suivant.

taux reels

 

 

Payer plus pour sa nourriture et pour son énergie entraine à chaque fois une baisse du niveau de vie, tant les hausses des prix dans ces deux dépenses indispensables peuvent s’assimiler à une hausse des impôts, surtout si le pays est importateur net de ces deux matières premières.

Et ces « hausses d’impôts » amènent inéluctablement à une baisse du niveau de vie, comme le montre notre prochain graphique.

 

 PIB

 

 

En 2011 et 2012, pour la première fois depuis la grande dépression aux USA, le PNB  en termes réels par habitant est en baisse sur les 7 années précédentes…Historiquement le PNB par habitant montait de  1% a 2% par an sur la longue période.Depuis l’instauration des taux négatifs nous sommes passés dans une configuration ou le niveau de vie moyen aux USA est en baisse sur les 7 dernières années.  Brillant !Si l’on en croit les défenseurs du « nouvel ordre monétaire », les choses auraient été bien pires si le cout du capital avait été plus élevé.Voila le propre d’un raisonnement circulaire et non scientifique: faire l’hypothèse que des taux bas sont favorables à  la croissance et quand la dite croissance n’est pas au rendez vous, expliquer que les choses auraient pu être pires…

On peut difficilement être plus de mauvaise foi.Et comme le pouvoir d’achat baisse, le chômage augmente…

 

 

Et si le niveau de vie baisse et que le chômage monte, « l’Indice de Misère » qui n’est que la somme du taux de chômage et du taux d’inflation ne peut que monter, ce qui se voit fort bien sur le graphique suivant que je fais commencer plus tôt puisque j’ai les chiffres… ce qui confirme que quand les taux réels sont négatifs, cela ne présage rien de bon pour la croissance économique en général et le bien être du consommateur en particulier …Hélas, le désastre ne s’arrête pas la.

Pour l’instant, nous n’avons analysé que les conséquences de cette politique à l’intérieur des Etats- Unis.Il nous faut maintenant nous pencher sur les dégâts créés en dehors des USA et qui sont considérables.

 

Troisième Raison pour expliquer le  désastre annoncé: Un taux de Change qui ne veut plus rien dire.

La première chose qui se passe lorsque les taux réels sont négatifs c’est bien sur que le taux de change du Dollar US s’écroule, comme on le voit fort bien sur le graphique suivant.Quel étranger va épargner en Dollar si cela coute chaque année 2 % de son capital comme aujourd’hui…

Comme de bien entendu, cette baisse du Dollar entraine une amélioration du déficit des comptes courants Américains.

Comme d’habitude, les comptes courants (déficit extérieur) s’améliore environ deux ans après une dévaluation

Mais comme le pétrole est monté (à cause de la baisse du Dollar) et que la Chine manipule son taux de change en le laissant « collé » au dollar, c’est le reste du monde qui paye la note du rétablissement du commerce extérieur US.

Depuis 2005, les affaires Américaines ont récupéré prés de 3 % du PNB US contre leurs concurrents alors ces concurrents doivent payer le Pétrole plus cher et qu’ils doivent faire face à la concurrence Chinoise… Leur croissance baisse sous le double impact d’un dollar trop compétitif le dollar est trop compétitif  et d’une hausse du prix de matière première.

La baisse du dollar amène donc lentement mais surement un certain nombre de pays à  une grave crise : Ils deviennent insolvables…

La contrainte du commerce extérieur s’aggrave (baisse de la demande Américaine, concurrence Chinoise, hausse des prix du pétrole), ce qui force les gouvernements de ces pays à suivre une politique restrictive dans une récession, ce qui ne marche jamais…

Bref, un vrai désastre…

A ce point de la démonstration le lecteur doit se demander, mais qui donc bénéficie des taux réels très bas?

Et pourquoi cette popularité que rien ne justifie ?

Ce n’est ni le consommateur, ni l’actionnaire, ni les sociétés industrielles ou commerciales qui sont les gagnants

Qui donc bénéficie de cette politique débile ?

La réponse est simple: l’Etat

Nos Keynésiens sont presque toujours de dévoués serviteurs de l’Etat et accroitre le pouvoir de l’Etat, c’est accroitre LEUR pouvoir.Ils sont Keynésiens parce que c’est une façon de recevoir plus en travaillant moins…En termes simples, parce qu’une politique Keynésienne les favorise eux.       Une « classe » au sens Marxiste du terme a pris le pouvoir et l’exerce à son profit, comme le fait toujours le clergé d’une Eglise d’Etat, ce qu’ils sont.

 

A chaque fois que nous avons des taux négatifs, le poids de l’Etat dans l’économie augmente puisque cela ne coute rien d’embaucher des fonctionnaires pour « créer » des emplois et  « soutenir » la demandeEt celui qui embauche des fonctionnaires peut espérer que le moment venu ils voteront pour lui. Beaucoup de fonctionnaires ont votee pour Monsieur Mitterrand. Peu de fonctionnaires Britanniques ont voté pour Mrs. Thatcher…Les taux réels négatifs permettent  en fait de mettre en œuvre le deuxième commandement de Lord Keynes, augmenter la dépense de l’Etat comme solution à une récession.

taux rells et taux de chomage

L’étude de cette deuxième recommandation constituera bien sur notre dossier suivantPour l’instant, nous avons juste « prouvé » que des taux réels négatifs sont désastreux pour la croissance économique et le bien être de tout un chacun. Nous avons aussi essayé d’expliquer pourquoi il ne peut en être autrement…

Il nous reste maintenant à montrer que la croissance de l’Etat, qui est facilitée par ces taux négatifs ne vaut guère mieux à long terme…

 

Ce sera l’objet d’un dossier suivant.

 

 

 

Par Charles Gave

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

37 Commentaires

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  • xly

    25 octobre 2013

    J’ai oublié aussi qu’au début des années 70 les USA devaient financer le coût énorme de la guerre du Vietnam. Baisser les taux leur auraient permis de la financer plus facilement, au détriment des investissements productifs. Autrement dit , en adoptant votre thèse, la chûte de la productivite à partir du début des annés 70 n’aurait pas une cause « sui generis »,comme je l’ai longtemps cru, mais serait été la conséquence de la manipulation des taux d’intérêt.

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  • xly

    24 octobre 2013

    Merci M. Gave pour vos démonstrations limpides et convaincantes. De mes expériences d’ingénieur, d’économiste et d’entrepreneur je n’ai retenu qu’une chose : c’est la productivité qui est le moteur de la croissance, donc du Pib, donc du niveau de vie, donc du bien-être matériel. Cette productivité s’est effondrée à la fin des 30 glorieuses et je cherchais à savoir pourquoi. Vous apportez une réponse avec cette histoire de taux négatifs. Mais en même temps nos économies ont subi le choc pétrolier de 1973 qui s’est raduit par une sorte de nouvel impôt sur nos économies, lequel a raréfié les ressources nécessaires pour les investissements de productivité. Les deux effets se sont sans doute combinés.
    A l’appui de votre démonstration l’exemple du Qatar est tout à fait emblématique. Ce petit pays est typiquement un pays de rentier. Que fait-il se sa rente : il achète des tableaux anciens, des équipes de football, des palaces, des grands magasins de luxe, des hôtels particuliers historiques, des chaînes de télé des bijoux au prix exorbitant, tous des exemples d’actifs « réels »stériles.
    J’attends la suite de votre exposé magistral avec impatience.

    ps – pour l’anecdote j’ai eu M. Barre comme professeur d’économie au milieu des années 60, dont le cours était entièrement consacré à la gloire du keynesianisme, du multiplicateur d’investissement, de l’investissement public et toutes sortes de sornettes du même acabit. Dans son cours, la récession est traité, avec dédain sur une demie-page…sur le ton « pourquoi parler d’une maladie qui a été définitivement jugulèe grâce aux économistes keynésiens ! » J’ai gardé mon polycopié … »sic transit gloria ».

    Répondre
  • béber

    23 octobre 2013

    .
    « Chaque fois que nous avons eu des taux réels négatifs, la croissance structurelle s’est effondrée! »
    A l’évidence cette sentence ne tient pas compte de la chute significative démarrant en 90 dans une période qui n’est pas en zone verte …
    Ce n’est donc pas cette fois ci que Mr Gave obtiendra le prix Nobel d’économie .

    Ce qui n’enlève rien à ce gros travail de recherche …gravement incomplet parce que , plus que deux sortes d’économistes, il existe deux sortes de regards : l’intéréssé et le neutre.
    En effet , qu’est ce que l’économie si ce n’est une route où taux réels et croissance structurelle ne sont que des voyants de tableau de bord ( préoccupation majeure des spéculateurs d’où un regard très partial) .

    Une route dont on peut suivre les étapes récentes grâce aux pics du graphique « taux réels négatifs et croissance structurel aux USA par exemple.

    Les ETAPES , il me semble, étant bien plus importantes que les voyants.
    Pour exemple : 1973, 1979 deux chocs pétroliers.

    Répondre
    • idlibertes

      23 octobre 2013

      Bla bla bla,
      Je ne reponds pas à une personne employant le mot « spéculateur » #filochestyle

      va y frankie c’est bon, tu sors

    • Vazimonga

      23 octobre 2013

      S’cusez , je ne pensais pas avoir dit un gros mot .

      « La spéculation est, en économie, l’action de prévoir les évolutions des marchés et d’y effectuer des opérations d’achat et de vente en conséquence, de façon à retirer des bénéfices du seul fait des évolutions des marchés. »

  • th

    22 octobre 2013

    M.Gave. Pourquoi les taux réels négatifs vont-ils pousser l’épargne vers les actifs improductifs (or) et non les actifs productifs(entreprises)? Bien cordialement.TH

    Répondre
    • idlibertes

      22 octobre 2013

      Cher Th,

      C’est également ce que vous retrouverez sur ce site comme appelé « l’euthanasie du rentier ». Avec des taux réels négatifs, la prise de risque d’un entrepreneur n’est plus remunérée. Ainsi, si vous êtes un préteur, vous n’avez plus aucun avantage à prendre le risque de préter à quelqu’un qui peut tout perdre (l’entrepreneur s’il depose) et vous placez donc votre patrimoine dans une valeur refuge qui ne créera aucune richesse (l’or) mais semble au moins apporter l’assurance de la rente.
      Amicalement

      Idl

  • iclair

    21 octobre 2013

    Monsieur Gave,

    A breath of fresh air! Je visite votre site plus qu’aucun autre site Francais. La plupart sont irrelevants. Aussi je dois dire que vous expliquez les choses tres simplement ce qui est preuve que vous metrisez votre sujet. C’est un plaisir de vous lire.

    Alors merci beaucoup.

    Répondre
    • idlibertes

      21 octobre 2013

      Merci infiniment.

      Cela fait toujours du bien au moral pour continuer.

      Amicalement

      Idl

  • david

    20 octobre 2013

    Bonsoir Mr Gave,
    Vous insistez sur les méfaits des taux réels négatifs.
    Mais si au fond les autorités n’avaient pas le choix,car prenons l’exemple de l’OAT Français, si il revenait a ses niveaux moyens historiques (entre 3% et 4%) et bien nous aurions une charge de la dette insupportable et la chute de l’état.
    Ces taux négatifs que vous décrivez comme nocifs pour l’économie ne sont il finalement pas rien d’autre que des conséquences de la volonté de faire durer, aussi longtemps que possible, le mode de financement (ou plutôt de non financement) des états ?

    Répondre
    • idlibertes

      21 octobre 2013

      Cher David,

      La vrai question à dire vrai est plutôt celle ci: que va t-il se passer le jour ou la croissance sera négative (ce qui ne saurait tarder puisque nous sommes en décroissance continue depuis 5 ans, juste au dessus de 1%) et les taux aussi ? Comment alors relancer quoique ce soit?

      C’est exactement ce qui se passe en Italie par exemple en ce moment.

      Amicalement
      Idl

  • Marius

    20 octobre 2013

    Liberté, Etat de Droit, bonne gestion de l’Etat

    Et puis c’est tout…

    Le reste…

    (Re?)venons à ça en France.

    Répondre
  • Pierre

    20 octobre 2013

    Bonsoir,

    1. Où Keynes a-t-il préconisé la fixation de taux d’intérêts réels à court terme négatifs ? Dans quel ouvrage ?

    2. Milton Friedman (dans The Optimum Quantity of Money) a proposé une règle visant à fixer le taux d’intérêt nominal à zéro (ce qui revient à préconiser un taux d’intérêt réel négatif dans un monde au moins faiblement inflationniste). Pourtant, Friedman n’était pas keynésien.

    Bien à vous.

    Répondre
    • Charles Gave

      23 octobre 2013

      Cher Pierre
      Il a preconise sans arret ‘l’euthanasie du rentiier »
      En ce qui converne Friedman, il n’a cesse de dire qu’une banque centrale peut controler
      La masse monetaire
      Les taux courts
      Les taux de change, mais un sur trois et pas deux sur trois ou trois sur trois
      La Fed veut controler masse moanetaire et taux courts a la fois, ce qui est impossible
      CG

  • BA

    20 octobre 2013

    La croissance en Allemagne :

    2011 : + 3,3 %.

    2012 : + 0,7 %.

    2013 : + 0,4 % (estimation des instituts économiques).

    http://www.romandie.com/news/n/Allemagne_les_economistes_sabrent_leur_prevision_de_croissance_201380171020131201.asp

    A propos de la dette publique de l’Allemagne :

    Le journal économique Handelsblatt a fait ses comptes : 7000 milliards d’euros en tout.

    Lisez cet article :

    L’énorme dette cachée de l’Allemagne : 7000 milliards d’euros en tout.

    « La vérité », titre le Handelsblatt, qui coupe court à la présumée parcimonie de l’Etat allemand, des chiffres faramineux à l’appui. Officiellement, la dette allemande en 2011 est de 2 000 milliards d’euros. Mais ce n’est qu’une demi-vérité, car la majeure partie des dépenses prévues pour les retraités, les malades et les personnes dépendantes ne sont pas inclues dans le calcul.

    D’après des nouveaux chiffres, la véritable dette se chiffre en 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc endettée à hauteur de 185 % de son produit intérieur brut, et non pas 83 % comme officiellement annoncé.

    Par comparaison, la dette grecque devrait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Le seuil critique au-delà duquel la dette écrase la croissance est de 90%. Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, « a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis », remarque l’économiste en chef du quotidien économique.

    « Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits-enfants devront payer. »

    Répondre
  • riz

    19 octobre 2013

    Bonjour,

    il semblerait que l’on soit en train de rentrer dans une période de déflation par la dette comme l’atteste la baisse de l’inflation en France en septembre -0.2%. C’est le pire des scénarios , le monde entier lutte contre la déflation depuis 2008 ,le réacteur nucléaire de la finance mondiale s’essayant à reflater par les QE sans fin .La BCE et BOJ aussi .un excès de dettes non épurées mène tjs à de la déflation comme voie naturelle .Ensuite c’est au politique tout puissant d’organiser une inflation (l’excuse serait une bonne guerre ).
    L’Allemagne est mal en point , le moteur de l’Europe est grippé avec +0.7% de croissance en 2012 et +0.4% cette année , sommes nous à la veille d’un Schröder II ? L’Allemagne est pragmatique , ils ont fait le I car croissance de
    0% en 2002
    -0.4% en 2003
    +0.7% en 2004
    +0.8% en 2005
    oui mais le Japon revient en force , la France aussi avec le CICE à horizon 2015 , l’Espagne et bcp de pays émergents de par leur dévaluation .
    La chimie allemande pourrait être attaquée par les Ricains à horizon 2015 (gaz de schiste , pétrole de schiste) .
    Les Allemands augmentent leurs salaires sur les années à venir , leur compétitivité va donc s’éroder .Le coût de leur électricité (renouvelable non compétitif) va s’envoler par idéologie .Les banques allemandes qui ont une créance sur l’Europe du Sud en ruine ont elles des bilan solides ?
    Quel moteur alors pour l’Europe ?
    Si nous sommes dans une déflation par la dette ces dernières ne pourront qu’augmenter et salaires et profits baisseront comme au Japon .

    Répondre
  • Libre

    19 octobre 2013

    Très intéressant cela nous montre l’importance d’une politique monétaire saine…Ce n’est malheureusement pas le cas de nos jour …

    Répondre
  • Jules

    19 octobre 2013

    Merci Mr Gave pour cet article (et la série à venir) dont la qualité pédagogique est d’intérêt publique, si j’ose dire.

    Concernant la doxa Keynésienne, ne tente-t-elle pas de se justifier du fait qu’il est une idée répandue à savoir qu’il faudrait « corriger » :

    – Les « excès » du « câpitâlisme » qui crée des riches au dépend des « pôvres »,
    – Les transitions vers de nouvelles innovations (en attendant que lesdites innovations irriguent l’économie).

    Amicalement.

    Répondre
  • BA

    18 octobre 2013

    Vendredi 18 octobre 2013 :

    Etats-Unis : la dette publique a dépassé son précédent plafond : 17 027 milliards de dollars.

    La dette publique des Etats-Unis a dépassé l’ancien plafond légal que le Congrès a accepté de suspendre mercredi au terme d’une intense crise politique, selon des données publiées vendredi par le Trésor américain.

    La dette accumulée par l’Etat fédéral américain atteignait jeudi 17.027 milliards de dollars, alors que la limite légale était précédemment fixée à près de 16.700 milliards de dollars, selon le dernier décompte publié sur le site du ministère.

    http://www.boursorama.com/actualites/etats-unis-la-dette-publique-a-depasse-son-precedent-plafond-fb3f9bfa14906b96da907c0a8d569259

    Le FMI vient de donner ses prévisions pour l’année 2014. Nous pouvons voir quels sont les dix premiers Etats qui vont se déclarer en défaut de paiement :

    1- Japon : dette publique de 242,3 % du PIB.

    2- Grèce : dette publique de 174 % du PIB.

    3- Italie : dette publique de 133,1 % du PIB.

    4- Portugal : dette publique de 125,3 % du PIB.

    5- Irlande : dette publique de 121 % du PIB.

    6- Etats-Unis : 107,3 % du PIB.

    7- Espagne : 99,1 % du PIB.

    8- Royaume-Uni : 95,3 % du PIB.

    9- France : 94,8 % du PIB.

    Le FMI ne parle pas de la Belgique. En mars 2013, la dette publique de la Belgique était de 104,5 % du PIB.

    Répondre
    • Vazimonga

      19 octobre 2013

      les études objectives, y’a que ça de vrai …
      Cette liste de dettes exprimées en % du pib reflète t’elle à elle seule la réalité?
      Non, évidement, puisque pour prendre un exemple , le Japon a des dettes Et DÉTIENT des dettes .

      Et que dire d’un état comme la belgique, gros détenteur de dette américaine ?

  • Xavier

    18 octobre 2013

    Etude objective?
    Quel beau monde où quand 2 variables sont corrélées on peut choisir la causalité qui nous arrange.
    En fait, le problème actuel est-il que l’envie d’épargne des agents privés vient de fortement baisser (nécessitant des taux réels plus élevés pour financer une hausse de l’offre) ou que les agents privés ont décidé de se désendetter trop rapidement (ce qui nécessite des taux réels plus faibles pour favoriser la demande)?
    Evidemment, on peut toujours augmenter les taux réels, envoyer l’économie en dépression… Une fois l’activité proche de 0 elle ne pourra que repartir fortement (en %)!

    Répondre
    • idlibertes

      18 octobre 2013

      Cher Xavier,

      Je crois que la note d’ironie du titre a du vous échapper; quant au reste, s’il suffisait de ne pas augmenter les taux réels pour ne pas envoyer l’econoie en depression, on serait aussi au courant….

    • Xavier

      18 octobre 2013

      J’observe que vous reconnaissez que vous n’êtes pas objectifs, et donc que votre démarche n’est pas scientifique.
      « Quant au reste », ne pas augmenter anormalement les taux lorsque l’économie est déprimée n’est pas une condition suffisante mais nécessaire pour éviter une dépression. Là le problème est de faire la différence entre une condition nécessaire et suffisante. Mais j’ai compris que ce n’était pas votre problème vu que votre approche n’est pas scientifique!

    • Charles Gave

      18 octobre 2013

      Cher Xavier
      Dans son discours d’Oslo , acceptant le prix Nobel d’economie , Hayek a insiste sur le fait que l’economie n’etait pas une science mais une bRanche de la Logique et donc de la Philosophie
      Je ne saurai etre plus d’accord
      La seule contrainte que chacun doit s’mposer est de rester honnete intellectuellement comme dans toute bonne discussion Socratique
      A cet effet, je donne toujours les « time lags » entre les variables que j’etudie
      Des taux reels negatifs precedent de 2 ans environ le declin du taux de croissance et ce dans toutes les economies
      Si les taux courts ne stimulent pas l’economie, c’est tout simplement parce que les taux courts trop bas amenent a un gaspillage de ce bein rare entre tous qu’est le capital, au profit de l’Etat et de biens improductifs (or etc..) et que si l’Etat etait a l’origine de la croissance , l’URSS serait le pays le plus developpe du monde
      Rien de surprenant dans cet analyse
      Amicalement
      CG
      Il n’ a

    • Knutt

      28 octobre 2013

      « si l’Etat était a l’origine de la croissance, l’URSS serait le pays le plus developpé du monde »

      En voilà de l’argument solide…

    • Charles Gave

      28 octobre 2013

      Cher Knutt
      Ce n’est pas moi qui ai parle de Socaolisme Scientifique
      Ce n’est pas moi qui batit des modeles econometriques qui ne marchent jamais en pretendant qu’ils permettent de prevoir le futur, releguant l’etre humain a un role de pion intercheangeable
      Ce sont les Socialistes/ Keynesiens et personne d’autre
      cg

    • Knutt

      29 octobre 2013

      Je ne critique pas le fond de votre pensée, mais bien ce genre de raccourci à la va-vite, c’est bien pour faire rire les copains libéraux et convaincus émechés par un pichet de vin au café du coin. Mais sur un think tank, on attend un peu plus de rigueur et de profondeur. Surtout en parlant d’honneteté intellectuelle 3 lignes au dessus. Bien sur, je peux me tromper, si votre sentence vous semble bien construite, fondée et solide, j’ai dans le même genre « si la Femme était l’égale de l’Homme, on n’aurait jamais à ouvrir le bocal à cornichons »
      Imparable contre les féministes…

  • K.

    18 octobre 2013

    bel article!

    Je me permets de suggérer au passage de mettre les images dans un format plus grand pour qu’on puisse les agrandir en les ouvrant dans un nouvel onglet.

    Répondre
    • idlibertes

      18 octobre 2013

      Cher K

      on y travaille mais les images sur ce site sont une source d’etonnement quotidien.

      🙂

    • ratel

      18 octobre 2013

      je trouve le format actuel parfait surtout lorque l’on imprime les articles sinon bonjour la quantité de papier

  • FrancisC

    17 octobre 2013

    M. Gave,

    Merci pour vos articles.
    Dans une récente apparition sur BFM TV, vous disiez pour qu’un pays marche, il faut que les taux d’emprunt soient inférieurs aux taux de rendement des investissements.
    Rendre les taux réels négatifs semblerait alors dans la bonne direction puisqu’il suffirait même d’un faible rendement positif pour stimuler les entrepreneurs!?
    Ou alors faut-il comprendre que les taux réels sont négatifs pour les rentiers mais positifs pour les entrepreneurs potentiels? Ça ferait un gros spread! Ou que les rendements Réels sont encore plus négatifs que les taux réels?

    Répondre
    • RomainM

      18 octobre 2013

      Cher Francisc,

      J’aimerais beaucoup connaître la réponse de Charles Gave mais permettez-moi d’amener quelques éléments de réponse.
      Il y a deux principaux problèmes:

      1) Des taux d’intérêts réels négatifs ne signifient pas que tout le monde sera traité aussi généreusement: ils font beaucoup plus baisser les taux d’intérêts sur les bons du trésor de court et moyen terme (puisque c’est ce que la banque centrale achète à tour de bras) que les taux payés par les entreprises. Par exemple les T-Bill américains de maturité 2 et 5 ans étaient tous deux environ à 5% début 2008 est sont aujourd’hui respectivement à 0,25% et 1,5%. Par contre le taux d’intérêt sur les titres de dette des entreprises les plus sûres (AAA corporate bonds) est passé de 5% début 2008 à entre 3 et 4% aujourd’hui. La différence est énorme !
      Par conséquent en période de taux négatifs il est relativement et substantiellement moins cher pour l’état que pour une entreprise de se financer, ce qui ne serait guère le cas si le marché était libre.
      2) Le second point découle du premier: avec un coût du capital qui ne reflète pas sa réelle rareté, on financera davantage de mauvais agents (car il faut bien placer ce surplus de monnaie quelque part) comme l’état ou des entreprises qui n’auraient pas droit à un crédit en temps normal. Et vous avez là l’origine d’une bulle.

    • Charles Gave

      18 octobre 2013

      Cher Francisc
      Des taux d’interet trop elevés empechent la croissance, voila qui est vrai.
      Ce qui ne veut pas dire que des taux bas favorisent la croissance. il n y a pas de lien logique entre la premiere et la deuxieme partie de la proposition.
      Des taux bas favorisent la croissance de l’Etat et un accroissement de la dette dans le systeme pour acheter des actifs improductifs ou deja existants (immibilier, or, opa sur une affaire existante etc..
      Le prix de ces actifs peut monter temporairement mais le stock de capital dans le pays ne monte pas et donc la productivité baisse structurellement et avec elle la croissance.
      Le chomage monte.
      Quand la recession arrive, c’est à dire quand les taux passent au dessus du taux de croissance, l’activite economique baisse fortement sous l’effet de l’exces d’endettement (Japon).
      Ce qui cree la croissance, c’est les taux d’interets à un prix de marché ce qui permet à la creation destructrice d’avoir lieu.
      Amicalement
      cg

  • Amellal Ibrahim

    17 octobre 2013

    Bonsoir,

    Vous qui connaissez bien les USA, dans les années 70 ils ont eu pas mal de souci politique qui ont entaché leur économie mais ils se sont relevés dans les années 80 avec Reagan, pareil avec les Britanniques et Thatcher, croyez-vous que cela soit possible aujourd’hui ?

    Et aussi, est-ce possible de laisser remonter les taux à leur niveau de marché sans provoquer un défaut de paiement ?

    Merci.

    PS : Chaque fois que je vois vos beaux graphiques, je m’imagine la scène de votre présentation dans un bureau de Bercy en 1983 si je me souviens bien et qu’un technocrate vous rétorqua que si c’était aussi simple, tout le monde le saurait ….

    Répondre
  • Roger Duberger

    17 octobre 2013

    Bonsoir Monsieur Gave.
    Votre article est très instructif. Les médias nous bassinent tellement avec la relance keynésienne, l’utilité de taux d’intérêt bas, si bien que l’on perd ses repères…. Avec vous tout s’éclaire ! Merci

    Répondre

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