2 avril, 2015

« Personne ne s’attend jamais à l’ inquisition espagnole » ou quand Bernard Cazeneuve reprend la fourche d’hérétique

La loi sur le renseignement débattue  en ce moment à l’Assemblée Nationale et votée par la commission de l’Assemblée Nationale le 1 er avril après être passée en audition devant pas moins de trois ministres (Intérieur, Justice et Défense) constitue sans nul doute une atteinte aux libertés fondamentales d’une démocratie.  Le New York Times outre Atlantique a même trouvé à s’exprimer sur ce sujet et pourtant,  ce dernier est assez peu connu pour son versant libertaire.

Je ne reviendrai pas içi sur les termes de cette loi ni sur la fait qu’il suffirait d’exploiter les lois déjà en vigueur; je laisse cela à d’autres papiers toutefois pour mémoire, ce projet de loi compte renforcer la surveillance des internautes au nom  du terrorisme en demandant la détection automatiques des comportements spécifiques mais surtout en permettant un élargissement d’accès aux données de tout individu sur simple présomption étatique. Bernard Cazeneuve entend également, contrôler ainsi « les groupuscules d’extrême droite » (cf Rapport du 31 mars filmé sur la chaine LCP). Je voudrais tenter simplement de définir dans ce papier ce que devrait être un processus de  gouvernement à ce stade de notre histoire.

Tout d’abord, les lois ne doivent jamais être votées sur le coup des émotions.

Par suite, serait-il possible de concevoir que la volonté d’empêcher le « mal » ne soit pas démocratiquement acceptable en ce que cette notion est, elle-même, purement subjective ?

Enfin, depuis quand la morale est-elle devenue une forme de gouvernance acceptable ?

Saint -Just s’y est essayé et bien sur la très sainte inquisition. Car oui, la présente loi, subtilement emballée dans les prémices de « loi sur le terrorisme »  présente, il me semble,  tous les grands éléments fétides d’une superbe loi de la grande inquisition:

  • Un premier ministre éructant semaines après semaines à la grande volière nationale ;
  • Des ministres intègres et conseillers vertueux qui, dans les pas de ce dernier se sentent pousser des ailes pour je cite « cibler les mouvements identitaires de Droite »;
  • Des élections honteusement ratées et un sentiment atone de vouloir en découdre.

Alors, bien sûr, je pourrais en tant que libérale pointer du doigt l’atteinte à la liberté de la presse et aux libertés fondamentales. Et je pourrais avoir raison si mon libéralisme était  superficiel pour reprendre le distinguo de Philippe Nemo (comprendre  « La liberté » comme seul axiome de réflexion) mais mon libéralisme me porte toujours à réfléchir à la notion de morale.Tous les efforts de la raison et de l’intelligence ont démontré  que si l’on veut secourir l’homme qui souffre, on doit provoquer le progrès et que si l’on veut le progrès, il faut alors promouvoir la liberté sous toutes ses formes. C’est en cela qu’une atteinte aux libertés fondamentales me pose un vrai problème. C’est pour cette raison, intellectuellement contraignante pour Natacha Polony, que nous prônons le libéralisme et c’est aussi pour cela que le libéralisme est une branche de la philosophie du Droit, contrairement aux bêtises entendues trop souvent.  Le libéralisme est infiniment plus qu’une liberté de tout faire par principe ou qu’un réduction à un simple capitalisme débridé comme cela est écrit aussi bien souvent par ceux qui s’embourbent dans les passants utilitaristes. Passons.

L’analyse des mécanismes totalitaires du  passé nous a permis par ailleurs de comparer les idéologies entre elles et l’inquisition apparaît à ce titre comme l’ancêtre des totalitarismes modernes. Il s’agit toujours de sacrifier les hommes à un dogme, à une vérité triomphale. Et si l’on veut trouver un coupable commun, il faut s’en prendre à la certitude elle-même . La certitude tue, voilà ce que nous appris l’Histoire et les grandes certitudes tuent grandement. Nous n’avons malheureusement qu’une trop grande expérience des excès de certitudes. Dès qu’un groupe politique croit la posséder, il utilisera alors la contrainte  à la mesure de ses moyens. Dernière certitude en date du gouvernement Hollande, «  Le front National serait responsable de tous nos maux ». Je m’arrête içi deux secondes car la mièvrerie ambiante aidant, je sais aussi ce que cette simple évocation va déclencher comme commentaires. J’aimerais donc qu’il soit noté que la question n’est pas « est-ce vrai ou faux » ou même « est-ce que le front national est un petit peu méchant ou  très très  méchant » qui en général constituent les deux points intellectuellement culminants de toutes discussions sur ce sujet mais plutôt donc de se concentrer sur le mécanisme de morale totalitaire employée par le pouvoir en place en brandissant cet oripeau du F.N.

L’homo politicus de gauche semble n’avoir  désormais dans le désordre de sa pensée comme seule boussole semble t- il le consensus de la répugnance et comme gouvernail « le mal » . Or cette notion de mal traduit en elle-même la reconnaissance d’un absolu moral sous une forme affolée et vide de sens moral justement. Car enfin, au nom de quelle certitude humaine appelle-t-on à voter des lois sur un simple principe de répugnance ?

Monsieur Bernard Cazeneuve nous demande de laisser voter une loi de renseignement afin de contrôler dit- il « les groupuscules d’extrêmes droites »  et donc en sous-jacent bien évidemment dans leurs esprits, les éléments du Front National qui  la dernière fois que j’ai regardé, est un parti républicain au sens de la constitution de la V eme. On peut le regretter mais alors il convient de remettre en question les institutions et se battre pour faire en sorte de les changer afin que ce parti soit légalement anticonstitutionnel. Cela n’est pas le cas aujourd’hui.Donc quelqu’un peut-il m’expliquer quelle est  donc la différence entre l’approche de Monsieur Cazeneuve et celle de la  la grande inquisition ? J’ai comme un gros doute. ON NE CONDAMNE PAS AU NOM DE LA MORALE.

Et quelle sera  l’utilisation d’après de cette loi de renseignement un fois passée en force d’exécution?  Son application aux adversaires politiques du  renouveau de la pensée unique socialiste? Devront-ils aussi être mis sur écoutes et contrôlés ? Et pourquoi pas toute forme d’opposition en général? Comme un air de « déjà vu », n’est ce pas?Evidemment,tous lecteurs avisé se sent mal à l’aise de devoir défendre la liberté du FN aujourd’hui pour défendre sa propre liberté à exprimer une opinion politique divergente dans le futur mais concéder aujourd’hui au nom de la morale à combattre le « mal » c’est inéluctablement perdre nos libertés civiles envers un Etat totalitaire en devenir. Comme il se dit souvent trivialement: « On en peut pas être un petit peu enceinte ».

Par ailleurs,je pense que tout lecteur conviendra que notre société moderne ne devrait pas être intéressée par une morale envahissante à l’expression exsangue qui prendrait le pas sur la recherche de la vérité vers laquelle tout homme bon et libre doit aspirer. Nous avons le devoir, en tant qu’hommes modernes, de laisser les considérations morales collectives en dehors de nos choix politiques. La morale est une notion strictement individuelle et « le Babylone de tous les péchés » qu’est l’État, surtout ces derniers temps, n’a RIEN à y faire.

Enfin, le message moral employé par le pouvoir politique de gauche n’est pas explicatif comme l’était par, exemple au XVI eme siècle celui de Las Casas qui défendait la dignité des indiens ou de Thomas Moore qui s’indignait contre la misère:

  • Il est tonitruant et répétitif.
  • Il est clamé avec véhémence et n’exclut jamais la menace face à ses adversaires.
  • Il compense ainsi son manque de justificatifs par sa toute puissance et sa toute présence. On ne récuse pas avec la raison mais on « hait » et on « s’indigne ».

A titre personnel, j’ai deux enfants et passé un certain âge, il me semble que le simple message de «  Ne te penches pas par la fenêtre » mérite d’être développé, avec, par exemple «  Si tu te penches trop, tu risques de tomber de trois étages » ou alternativement pour d’autres  « J’ai connu une petite fille qui s’est trop penchée, qui est tombée et qui est morte ». C’est au choix, je ne juge personne, tolérante que je suis des choix éducatifs des uns et des autres. Toutefois, je sais quand même que sceller toutes les fenêtres n’est pas une solution. Pas plus qu’invoquer la présence des dragons derrières les volets, passé les 7 ans de ces mêmes enfants. Nous ne pouvons pas prétendre dans une démocratie que chaque citoyen serait suffisamment éclairé pour voter mais trop bête pour détenir sa propre notion du bien et du mal et de se fonder un avis en conséquence. Or c’est exactement ce que ce gouvernement propose. Il entend sceller toutes les fenêtres, contrôler l’accès  des flux afin d’empêcher les grands dragons F.N  cachés derrière les volets du 3  me étage de voler les petites filles qui se pencheraient trop sur les balcons.

Je sais, moi aussi je souris et pourtant combien d’entre vous sont allés manifester contre les dragons de « je suis Charlie ?

 

Mes questions aux lecteurs seront donc celles ci  :

Serait-il possible  de réfléchir à la façon de sortir par le haut de cette mièvrerie ambiante que les politiques nous imposent et surtout, surtout d’arrêter d’y prendre part, consciemment ?Parallèlement, serait-il en  possible de dénuder les racines de l’émotion et de l’indignation et de tenter, enfin, de fonder une véritable réflexion sur les institutions politiques et leurs rôles véritables dans la cité France ?

 Nos dirigeants politiques, de Droite comme de Gauche, ont depuis un moment perdu toute notion de leurs rôles au service des institutions régaliennes qui sont les leurs et semblent vouloir se transformer en grands prêtes de la cité. Ne les encourageons pas et surtout ne leur en donnant pas les moyens.

Je sais bien que « personne ne s’attend jamais à l’inquisition espagnole »( Nobody expects the spanish inquisition Monthy Python) mais, j’en ai quand même un peu assez de la croiser tous les jours dans le débat public…..

 

 

 

 

 

Emmanuelle Gave

 

 

 

Auteur: Emmanuelle Gave

Emmanuelle Gave est titulaire d'un DEA de Droit des AFFAIRES de PARIS II (Assas), ainsi qu'un LL.M de Duke University. Lauréate du barreau de Paris, elle prête serment en 1996. Elle est Directrice Exécutive de L'Institut des Libertés depuis janvier 2012.

15 Commentaires

Répondre à Julien

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  • Franck Audabram

    7 avril 2015

    Excellent article d’Emmanuelle Gave, vraiment ! Juste un bémol : la réalité de l’inquisition était sensiblement différente de sa vision personnelle qui diffère peu, d’ailleurs, du discours mainstream. Je lui conseille seulement de faire l’effort de reconsidérer les choses calmement, sans faire siennes un peu trop vite, des ukases de la pensée unique… Sinon, le reste est fondamentalement puissant et convaincant. Mais sera-t-il entendu. En tout cas continuez à dire le bon sens sans fléchir, la France, l’Europe et le monde en ont un besoin crucial. Bon courage !
    Un lecteur attentif.
    Bien cordialement.
    Pierre

    Répondre
    • idlibertes

      7 avril 2015

      Cher Monsieur,

      Quel dommage de ne pas gouter aux joies de l’humour Anglais à son meilleur. « The spanish inquisition » est loin d’être une pensée mainstream, Jean Castilla nous est aussi bien parvenu.

      The spanish inquisition est une figure de style, une métaphore quasi prophétique.

      SO always look on the bright side of life./-)

  • Duff

    6 avril 2015

    Bonjour,

    Excellent article. D’une manière plus générale je constate que toutes les erreurs commises par les pouvoirs politiques le sont par la confusion entre les conséquences présentées comme des causes et inversement, donnant ainsi toute sa saveur à la célèbre citation de Bossuet. La suite logique d’une erreur de diagnostique c’est le crédit jamais contesté ou si peu des ODS cher à Charles Gave : Si nous nous sommes trompés c’est que nos recettes n’ont pas été suffisamment appliquées et qu’il convient donc d’aller encore plus loin.

    Sur le plan du jeu politique, M. Cazeneuve est probablement assez malin pour ne pas verser dans cette mécanique implacable et la moraline facile sans s’en apercevoir. Plus prosaïquement la division de la droite avec la diabolisation d’une partie arrange magnifiquement les socialistes idéologiquement largement minoritaires dans le pays désormais hormis les bastions historiques dont ils se sont emparés pour dominer (culture/éducation nationale). Le résultat dépasse les espérances des socialistes : Il y a une droite socialiste qui se couche devant les oukases des rédactions parisiennes dont les analyses traversent pourtant très mal le périphérique et des idées de bon sens diabolisées au milieu d’idées authentiquement abjectes (ce que le patriarche Le Pen nous rappelle dès que l’on commence à oublier).

    Joyeuses Pâques à l’IDL,
    Cdlt

    Répondre
  • Josick Croyal

    5 avril 2015

    Je rebondi à partir de quelques points de détail de cet article dont un dans ce passage : « si l’on veut secourir l’homme qui souffre, on doit provoquer le progrès ». Je suppose alors qu’il s’agit d’un progrès qui va lui apporter les biens qui lui manquent cruellement.
    Mais qui est donc cet homme qui souffre ? Ce milliard ( ?) qui a moins d’un euro par jour pour vivre ? C’est notre regard qui dit qu’il souffre. Mais lui, souffre-t-il ? Il nous le donne à penser, donne en bon commercial ce que nous attendons qu’il nous donne. Mais qu’en est-il vraiment ? Pour ma part, j’ai vécu deux ans dans une famille avec une des filles qui, lorsqu’elle travaillait, gagnait moins d’un euro par jour. J’ai fini par comprendre qu’on y cultivais surtout l’illusion de ne manquer de rien avec, par exemple, le riz plat unique pour maintenir un sentiment de satiété. Par conséquent un profond désir d’apprendre ne peut être au rendez-vous. On va donc rester MARINEr dans son jus puisqu’on ne se sent pas en manque.
    Le « ne manquer de rien » (traduction du mot incestus) sous-entend une plénitude, une absence d’espace vide. Tout est plein. Où est dans ce cas la liberté, le jeu ? C’est comme les 55 cartes d’un jeu de 54 cartes dans sa boite : il n’y a pas d’espace, pas de jeu ! Pour libérer le jeu de 54 cartes (qui, elles, sont à jouer) devoir écarter ce qui faisait qu’on se sentait bien (eu) au sens plein du terme, sans jeu donc. Ainsi l’on écarte cette carte en trop, 55ième carte qu’on peut nommer EU : on Jette EU… Ainsi le J’EU, la mise en mouvement. On a créé une liberté avec, concomitant, un certain vague à l’âme.
    Je retombe alors sur : « si l’on veut le progrès, il faut alors promouvoir la liberté sous toutes ses formes. » Il me semble que la toute première liberté est celle qu’on va se donner en suscitant un manque chez soi, en écartant délibérément ce qui fait que l’on se sent bien, en prenant donc le contre-pied de l’évidence et en s’appuyant sur ce qui nous dérange. De là une mise en mouvement salutaire…
    Il y a le mouvement inverse qui veut qu’on écarte l’étranger, ce qui nous dérange, ce qui est particulier pour enfin se sentir bien, seulement entre soi, lisse, tous égaux… Illusion entretenue sans le dire par la caste politicienne qui s’émeut… de … Nous avons eu dernièrement la confirmation qu’il ne s’agissait là pour lui que d’un « détail de l’histoire ». Lui, il pense donc en « général » et écarte le « particulier ». L’individu passe donc à la trappe. Il dit tout haut ce que toute notre classe politique, qui aussi pense en mode « général », dit tout bas, à savoir : passer à la trappe l’individu, le particulier, l’irrégularité d’un monde pensé comme lisse… La chasse aux particularités reste ouverte. Sus à l’individu qui s’est donné un espace de liberté et se différencie…
    Le maitre-mot de notre mal français serait « le général ».
    Jacques Lemonnier, ex Pdg d’une IBM-France alors triomphante (alors parfois premier contribuable français) me disait que pour un exposé en France, on devait commencer par le général puis descendre dans les détails… On pouvait faire le même exposé aux USA mais il fallait inverser la présentation, partir du particulier.
    La France pays des Droits de l’Homme ? Cela m’étonnerais, elle exprime avec ses multiples généraux plutôt la haine de l’individu qui se distingue.
    Bonnes Pâques à tous,

    Répondre
    • idlibertes

      5 avril 2015

      Cher Josik

      Non, l’homme qui souffre n’est pas forcement réduit à celui qui aurait moins matériellement. C’est un tropisme récent de ce que serait la générosité mais on peut par exemple considérer qu’un berger avec un QI de 160 souffrirait de se faire braire avec ces moutons et voudrait plus de la vie. Aider cette souffrance serait alors lui permettre d’avoir accès à des moyens de culture autres. Je cite cela parce que mon grand père avait eu le cas dans ces hommes et le gamin avait été par la suite major de Saint cyr.

      Cdlt

      Idl

    • Josick Croyal

      6 avril 2015

      Parait que pour finaliser la première bombe atomique française, comme on n’y arrivait pas, l’on a alors fait appel à une personne dont l’historique avait été d’être berger… C’est raconter par Alain Peyrefitte… Comme quoi, lorsque le général reconnait le particulier, cela fait « boum » !

  • svl

    4 avril 2015

    Article intéressant effectivement !

    je me permet de vous faire part de ces vidéos de Benjamin Bayart spécialiste de Télécommunications et d’internet qui sont a mes yeux des plus intéressantes.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z-TFHE_zTtA

    la deuxième video est assez explicite sur le sujet et nous permet de nous rendre compte a quel point suite à un article du Figaro les gouvernements sont dans une politique sans limites au contrôle de ce que Nous appelons l’internet Libre. (à 1h10min)

    https://www.youtube.com/watch?v=JvvGZxjNHiw

    De mon point de vu les Gouvernements vont se retrouver des une situations qu’ils vont tout simplement perdre car dans l’histoire de l’évolution le nouveau surpasse toujours l’ancien et tout dépendra de la façon dont cela se passera.

    De plus il en existe un paradoxe plus il y aura de répression plus les utilisateur travailleront sur le fait de contourner et là je crois sincèrement qu’ils risquent de ne pas comprendre ce qu’il va se passer.

    « A tout vouloir contrôler nous ne contrôlons plus grand chose »

    Leurs principes de surveillance n’est que le fait qu’ils cherchent plus à isoler chaque individus craignant justement des actions isoler du fait de leurs politique désastreuse et protégeant ainsi leurs statuts…

    Le terrorisme est certes un fait mais les activistes sont bien plus surveiller au FBI que les fanatique religieux. Comme le désigne Will Potter dans son livre
    « Green is the new Red »

    Pour ainsi mieux comprendre le Phénomène qui date de bien plus tard je vous invite a lire ce livre à l’auteur anonyme

    « Gouverner par le Chaos » édition Max Milo

    Cordialement

    Et Merci Emmanuelle Gave

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    4 avril 2015

    « Serait-il possible de réfléchir à la façon de sortir par le haut de cette mièvrerie ambiante que les politiques nous imposent et surtout, surtout d’arrêter d’y prendre part, consciemment ? »
    Bonne question, excellente question !
    La réponse est difficile.
    Les politiques ne sont pas les seuls en cause. Intellectuels, penseurs, journalistes, hommes de la rue… participent à cette mièvrerie délétère.
    Je vois les choses ainsi.
    L’idée maîtresse, rarement remise en cause, est que nous sommes face à cette alternative : tuer ou être tué.
    Alors nous croyons justifié de tuer, ou de mettre hors d’état de nuire, ceux qui sont supposés vouloir nous tuer ou nous nuire.
    Mais cette alternative n’en est pas une. Comment pourrait-on choisir entre sa propre action (tuer) et celle d’autrui (me tuer) ? Cela n’a pas de sens.
    L’alternative véritable est : tuer ou ne pas tuer. Mais qui veut de ça ? qui donne encore un sens aux mots ? pas grand monde…
    Alors nous nous abandonnons à nos peurs et, croyant écarter le danger, nous l’alimentons sans fin car, depuis que le monde est monde, tuer et être tué vont de pair.
    Au cri de « plus jamais ça ! », nous faisons tout pour qu’advienne, encore et toujours, « ça ».
    Le religieux montre, en toute raison, le seul chemin (« tu ne tueras pas », « aime ton prochain comme toi-même », etc.) mais, assimilé à la superstition, le religieux est banni, alors il n’y a plus le chemin.

    Répondre
    • idlibertes

      5 avril 2015

      Cher Monsieur

      C’est effectivement la donne depuis que la génération mai 68 a pris le contrôle de l’éducation , il y a donc plus de trente ans. Oui, le journalistes etc etc sont complices de niveler le niveau vers le bas. Sans conteste.

      C’est le problème soulevé par Chantal Delsol parmi d’autres philosophe; si la morale n’a plus de prise dans le religieux, quelle sera doc son assisse intellectuelle désormais (si ce n’est la mièvrerie du « bon sentiment » ) qui nous est étalé depuis les « ceux qui ont la chance de partie en vacances « du jt aux resto du coeur, en passant par les telethon et autres sidaction.

      Déresponsabilisant un peu plus chacun au passage car tout le monde finit par penser qu’il s’agit là du ressort de l’état et non plus de la réponse de la collectivité .

  • poissonrouge

    3 avril 2015

    Un article avec plein de choses intéressantes; rien de plus inquiétant, de fait, que le recours à la morale en politique. Juste une observation, toutefois : il me semble que l’on doit pas parler, ici, de « totalitarisme », une notion née après guerre pour caractériser quelques types de pouvoirs très spécifiques ( fascisme, nazisme, communisme ). L’Inquisition était une épouvantable folie criminelle mais elle s’inscrivait pas dans un projet totalitaire; face à une loi sans doute liberticide – et l’article me donne justement quelques pistes pour le comprendre – je ne pense pas qu’il faille tout de suite évoquer quelque chose de « totalitaire ». mais je peux me tromper, of course.

    Répondre
  • Julien

    3 avril 2015

    Probablement un des meilleurs articles du site. Il gagnerait à être diffusé. Ca fait vraiment plaisir à lire, Merci.

    Répondre
    • idlibertes

      3 avril 2015

      Merci beaucoup

      Plaisir de partager

  • Bruno bartolotta

    3 avril 2015

    vous devenez bonne madame gave. Faites attention il semble que l’adversite vous fait pousser des ailes. Tres bon papier.

    Répondre
    • idlibertes

      3 avril 2015

      L’adversité :-))) ????

  • chris

    2 avril 2015

    Pas un français et pas un seul européen ne s’est levé pour venir defendre Snowden… »je n ai rien a cacher »..donc c’est cool
    Voila le raisonnement du quidam moyen…
    Que la police puisse lire tout son courrier et ses SMS and so on,ne s’inquiète absolument pas.
    Staline faisait executer les gens sur simple présomption de ne pas être dans la ligne..Il pourrait désormais facilement lire tout le courrier de toute une vie d’un individu.Entre commentaires sur des sites web,les adultères,la petite fraude fiscale,les blagues méchantes sur les politiques.
    Imaginez Hollande trucidant tous les gens qui ont fait un email méchant sur lui,ou « liké » un dessin anti-Flamby
    Impossible,pensez vous….
    Un ado sur 2 envoie des selfies dénudés..ca prendra 10 minutes pour la police de les retrouver ,quand cet ado aura des ambitions gênantes pour certains.
    Le monde est de plus en plus édifiant

    Répondre

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