16 octobre, 2017

Philippe Nemo ou le plaisir de se sentir intelligent.

Ma bibliothèque est dans un désordre effroyable, une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Une exception à cette règle cependant : le rayon tout en haut est consacré aux œuvres qui m’ont marqué depuis que je lis autre chose que le journal de Spirou. On y retrouve Toynbee, René Girard, Milton Friedman, Tocqueville, Bastiat, Jouvenel, Soljenitsyne, Revel, Sauvy et bien d’autres encore.

Depuis que L’IDL existe, deux livres ont rejoint ce « panthéon », ce qui est peu compte tenu du nombre de livres que j’ai lu dans les cinq ou six dernières années, et j’ai fait pour chacun d’entre eux une recension au bénéfice des lecteurs.

Il s’agissait de:

  • « Ils ont acheté la presse de Benjamin Dorman» chez Jean Picolec, dans lequel l’auteur montrait  que la presse et les media avaient été acheté tout à fait officiellement en France par des milliardaires souvent de gauche mais toujours proches du pouvoir, tout en étant subventionnés à hauteur de  centaines de million d’euro par an par l’état… ce qui ne surprend plus personne dans notre beau pays.
  • « Rome, du Libéralisme au Socialisme» de Philippe Fabry, chez Jean-Cyrille Godefroy, passionnant exercice qui nous faisait comprendre comment la Rome antique était passée de l’état de Droit au droit de l’état.

Un troisième livre va connaitre cette promotion verticale et il s’agit de « Philosophie de l’impôt», de Philippe Nemo aux Presses Universitaires de France, où il va rejoindre « Qu’est que l’Occident » du même auteur qui est vraiment un ouvrage que tout «honnête homme» devrait avoir lu.

Philosophie de l’impôt va donc rejoindre les étages supérieurs où se situent mes amis, c’est à dire les livres que je ne veux pas avoir à chercher quand j’ai envie de les relire dans les moments où le désespoir me gagne tant le monde est par trop encombré de médiocres.Et du coup, je me suis posé la question suivante : Qu’est qui m’amène à décider que tel ou tel livre va rejoindre ou pas le rayon supérieur ?

Je vais essayer de répondre à cette question avant que de vous parler de cet ouvrage.

Dans le fond, la lecture est un dialogue entre un auteur qui a vraiment quelque chose à dire et un lecteur qui a vraiment envie d’écouter. Beaucoup de livres sont écrits par des «mondains» à la plume facile et ils sont souvent fort agréables à parcourir. Mais ils ne changent pas votre vie. Et puis de temps en temps, souvent par hasard, l’on tombe sur un auteur qui se met à « vivre » en vous. Les idées nouvelles qu’il a apportées se mettent à germer et à croitre dans votre cerveau au point que cela en devient parfois gênant tant elles peuvent devenir envahissantes. Rien de surprenant dans ce phénomène puisque cela veut dire que notre système de croyances et de certitudes est en train de se réorganiser lentement mais surement. Et ce processus est extrêmement pénible mais oh combien nécessaire pour quiconque ne veut pas mourir.

Et, en y réfléchissant bien, j’aurais tendance à classer le dernier étage de ma bibliothèque en quatre rayons.

  • Quelques ouvrages, très rares, déchirent le voile d’obscurité qui nous oppresse, un peu comme un éclair dans une nuit profonde et nous font voir d’un seul coup et pendant un bref instant la réalité du monde qui nous entoure. Ceux qui sont capables d’écrire de tels livres me font penser aux prophètes de l’Ancien Testament sur qui Dieu fait tomber le don de prophétie et qui s’en plaignent amèrement. « Seigneur, vous m’avez fait puissant et solitaire, laissez moi m’endormir du sommeil de la terre». (Moise, Alfred de Vigny).  Me viennent à l’esprit des géants tels René Girard et Soljenitsyne et souvent ces hommes ont des visages de prophètes, ce qui est curieux.
  • D’autres auteurs sont capables de donner un sens à l’Histoire qui n’est pas pour eux «une histoire, pleine de bruit et de fureur racontée par un idiot et qui ne signifie rien » (Shakespeare), mais un mouvement dont nul ne connait la direction et dont on peut parfois discerner les lignes de force. Et là ,je pense à Jouvenel, Tocqueville, Huntington, Toynbee…
  • Les  troisièmes mettent simplement une culture immense qu’ils ont acquise au cours des années pour rendre simple des choses immensément compliquées, souvent en utilisant l’ironie, et il me faut citer Bastiat, Milton Friedman, Sauvy ou JF Revel.
  • Et enfin, je classe les derniers dans la catégorie « bon sang, mais c’est bien sur », symbolisée par le petit garçon d’Andersen qui est le seul à voir que le Roi est nu et le dit. C’est là que je mettrais certains livres de Revel et le livre de Benjamin Dorman par exemple.

Le premier des livres de Philipe Nemo que j’ai dans ma bibliothèque, « Qu’est que l’occident ? » entre de plain droit dans la catégorie numéro deux.

Celui dont je veux vous parler aujourd’hui doit être classé sans doute dans la troisième catégorie mais pourrait aussi être dans la deuxième.

Je n’ai pas la prétention de faire un résumé en quelques lignes de ce qui est une œuvre considérable et je vais donc tout simplement essayer d’expliquer la leçon qui à mon avis se dégage de ces pages.

La question essentielle à laquelle la science politique se heurte depuis toujours est la suivante : Dans une Nation, il est nécessaire de déléguer à une entité communément appelée l’Etat, ce qu’il est convenu d’appeler le «monopole de la violence légale», c’est-à-dire la possibilité de me mettre en prison si je n’obéis pas aux Lois. 

Et dès que cet abandon de ma souveraineté personnelle a été consenti se pose le problème de la façon dont je vais pouvoir me protéger contre les excès de cet Etat.

Deux réponses ont été offertes dans nos démocraties.

  1. La première, celle des Libéraux, considère que le citoyen doit payer des impôts pour assurer la survie financière de cet Etat dont le rôle principal est de garantir la sécurité des biens et des personnes. Cela suppose la reconnaissance du Droit de Propriété et la séparation des pouvoirs, les impôts payés par les contribuables étant peu ou prou la contrepartie de ces services rendus par l’Etat. Et une fois ces impôts payés, l’Etat n’a aucune légitimité à enquérir plus avant sur ce que font des citoyens libres. Dans ce type d’organisation, l’Etat est un mal, mais nécessaire et tout l’effort du politique consiste à essayer d’empêcher le Moloch de briser ses chaines pour mettre tout le monde en esclavage. Dans ce système juridique, la liberté personnelle est philosophiquement antérieure et supérieure à l’Etat.
  2. La deuxième, dominante chez nous depuis bien trop longtemps, affirme comme principe que l’Etat est supérieur à chaque citoyen puisqu’il représenté « le bien commun » et que son rôle n’est pas de garantir la libre jouissance des produits de son travail à chaque citoyen mais d’assurer la justice sociale, qui est bien entendu à la Justice ce que la musique militaire est à la Musique. Pour ce faire, cet Etat se croit autorisé à réclamer à chaque assujetti toutes les informations qu’il juge nécessaires non seulement sur ses revenus mais aussi sur la façon dont il les dépense, sur son patrimoine, sur les façons qui lui ont permis de l’accumuler, sur le patrimoine et les revenus de ses proches etc.…. Dans ce monde, nul n’est plus propriétaire des résultats de son travail et nous devenons tous des serfs.

La base intellectuelle de ce type de raisonnement est bien sur le refus du Droit de Propriété. Dans un tel régime, tout appartient à l’Etat «in fine », et celui-ci se réserve le droit de redistribuer celle-ci en fonction de ce qu’il appelle l’intérêt général. Dans ce monde intellectuellement l’Etat est bon et le seul rôle du politique est d’en prendre le contrôle pour créer le paradis sur terre. En fait nous dit Nemo, la réalité est que le ressort psychologique profond auquel fait appel ce système est l’ENVIE,  et il nous rappelle que cela a été fort bien démontré par Helmut Schoek  dans un autre grand livre, aussi sur le dernier étage de ma bibliothèque, « Une Histoire du Mal », les Belles Lettres, 2006.  Et comme chacun le sait, l’envie est le seul des péchés capitaux qui n’ait pas de satisfaction objective puisqu’il est le péché du Diable qui était pourtant le plus beau des anges, mais qui n’était pas Dieu, ce dont il ne s’est jamais remis. Et comme chacun le sait, un régime fondé sur l’envie amène toujours au désastre, ce que nous rappellent Nemo et Schoek. Et le désastre, c’est bien entendu l’appauvrissement général et la fin du consensus social qui nous permet de vivre les uns avec les autres, c’est-à-dire souvent la guerre civile.

La prédominance en Occident depuis cinquante ans du deuxième mode de pensée sous diverses formes allant du Marxisme au Socialisme en passant par le solidarisme et l’utilitarisme a permis l’explosion depuis la fin de la deuxième guerre mondiale du poids de l Etat dans nos économies, ce qui est un fait absolument nouveau dans l’histoire, et ici le diagnostic de l’auteur se fait sombre : ou bien nous réussirons à nouveau à enchainer le Moloch, et Philippe Nemo offre toute une série de pistes à suivre fort intéressantes pour arriver à ce résultat (en conclusion), ou bien nous pouvons craindre le pire.

En ayant fini ce livre, et avant de le relire, je n’ai en conclusion qu’une seule remarque à faire : Tout citoyen désireux de réfléchir sur la place de l’Etat et des impôts dans nos économies se doit de l’acheter et de le lire.

Le travail de synthèse a été fait et remarquablement fait par Philippe Nemo, qui est certainement l’un des derniers survivants de l’espèce (en voie d’extinction) « grands intellectuels français» et comme le disait la publicité pour une maison qui vendait des fines herbes il y a quelques années : « Et à quoi ça sert que Ducros se décarcasse ? ». Philippe Nemo s’est décarcassé, le résultat est remarquable et ce travail immense ne fait que 230 pages, ce qui est impressionnant.

A nous d’en tirer les leçons

.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

57 Commentaires

Répondre à philippe hanchir

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  • Franck

    12 septembre 2018

    Merci beaucoup pour les conseils au sujet de livres à lire Monsieur Gave.
    En effet le livre « rome du libéralisme au socialisme » est tout à fait remarquable et aide à prendre énormément de recul concernant l’idée que l’on peut se faire du monstre qu’est l’ETAT. peut-être même que ce livre m’a rendu quelque peu libertarien !!!! non je plaisante.

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  • Sylvestre

    16 janvier 2018

    Monsieur, je ne puis qu’applaudir à vos propos, ayant moi même commencé à lire Soljenitsyne, Agoursky, Barabanov et Chafarevitch dès l’âge de 15 ans.
    Il est vrai que dire cela aujourd’hui est assez mal vu, un peu comme toute les vérités dont celle qui consiste à dire que nombre de gens investissent sans savoir mais restent fidèles au principe de « ce n’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ».
    Autant l’avouer, mes congénères ont une obsession maladive de l’argent qui leur fait perdre tout esprit d’analyse.
    Aujourd’hui, il suffit de posséder pour savoir, enfin, c’est ce que les gens croient…
    Inutile de lire le mode d’emploi du smartphone, du PC ; les gens savent tout, absolument tout !
    Bonne année à vous.

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  • Christophe Desmaris

    21 octobre 2017

    Six mois après le toast du cardinal Lavigerie à Alger, Léon XIII publiait Rerum novarum (« des choses nouvelles »), explicitant le ralliement des catholiques à la république. Une des conditions était le respect intégral de la propriété, seule garantie que le citoyen conserve sa liberté vis à vis de l’Etat, liberté indispensable puisque cet Etat n’était plus de droit divin, et qu’on ne pouvait imaginer que le chrétien soit lié à une autre puissance que la puissance divine. Léon XIII avait tout compris, ce qui ne l’a nullement empêché d’être surnommé « le pape des ouvriers ».
    Merci pour vos articles très intéressants.

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  • Constance de Contraire

    21 octobre 2017

    > Deux réponses ont été offertes dans nos démocraties.
    >
    > 1. La première, …
    >
    > 2. La deuxième, …

    Il me semble que la première correspond à ce que les pères fondateurs des Etats Unis d’Amérique ont tenté de faire.

    Quelle horreur cet Etat est devenu et dans quel état il est.

    Et en si peu de temps.

    Quelques éléments d’explication…?

    1. J’ai le droit de vous voler:
    https://www.youtube.com/watch?v=ngpsJKQR_ZE

    2. Mr. Pigé vs. Mr. Paspigé – ou Mme, par souci d’égalité:
    http://www.meoso.com/wp-content/uploads/2012/05/dont-hit-or-steal.jpg

    3. « Un homme n’en est pas moins un esclave parce qu’on lui permet de choisir un nouveau maître une fois tous les tant d’années. » – Lysander Spooner

    https://pbs.twimg.com/media/C5a0S3nUoAEe8Fh.jpg

    4. Etatisme: des idées tellement bonnes qu’elles sont obligatoires.

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  • thibault_maxence

    20 octobre 2017

    M. Gave,
    Je vous ai envoyé récemment par mail un texte de Simone Weil. L’avez-vous reçu ? Je souhaiterais faire ici le lien entre ce texte et celui de Bastiat.

    La deuxième définition de l’État que vous évoquez comme représentant du « Bien Commun » est le problème insoluble dans lequel nos États-Providence sont tombés. Bastiat illustre parfaitement ce paradoxe entre le principe de Fraternité et de Liberté. Mettre la Fraternité dans la Loi, c’est petit à petit tuer la Liberté que la Loi était censée défendre. Car la Liberté nous dit « « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait. ». La fraternité commande « Faites aux autres ce que vous voudriez que les autres fissent pour vous ». Le premier principe est borné. La société peut s’entendre pour le circonscrire. Mais le second principe est infini.

    Le Bien Commun, la fraternité, l’Amour sont par essence des sentiments au-dessus des Lois. La loi ne sait qu’obliger ou interdire. Bien folle comme Antigone la société qui essayerait de mettre l’amour et la Justice de Dieu dans la Loi sans créer l’Enfer sur Terre.
    Mais personne n’a jamais dit non plus que la société était incapable d’un minimum de charité imposée par la force. Tout le dilemme étant où s’arrêter ? Bastiat ajoute « Si les socialistes veulent dire que, pour des circonstances extraordinaires, pour des cas urgents, l’État doit préparer quelques ressources, secourir certaines infortunes, ménager certaines transitions, mon Dieu, nous serons d’accord; cela s’est fait; nous désirons que cela se fasse mieux. Il est cependant un point, dans cette voie, qu’il ne faut pas dépasser; c’est celui où la prévoyance gouvernementale viendrait anéantir la prévoyance individuelle en s’y substituant »

    Et j’en viens au texte de Simone Weil dans la Personne et le Sacré. Contrairement aux encyclopédistes, S. Weil réfute la notion de droit naturel si cher à Bastiat car pour elle la notion de Justice est trop absolue, trop belle. La Justice est la compagne des divinités de l’autre monde, c’est un amour extrême, absurde, divin qui ne peut avoir aucun lien avec le Droit. Pour cette raison, elle s’insurge qu’on puisse réduire le drame social à une simple question de droit. C’est un cri jailli du fonds des entrailles qu’on aurait tort de réduire à une question juridique. C’est un point de philosophie ardue mais au final Simone Weil n’en arrive pas moins à la même conclusion que les libéraux : une partie de notre Droit trompe le peuple et le pousse à confondre l’Égalité avec son ange triste l’Envie. Je cite S.Weil :

    « La notion de droit entraîne naturellement à sa suite, du fait même de sa médiocrité, celle de personne, car le droit est relatif aux choses personnelles. Il est situé à ce niveau.
    En ajoutant au mot de droit celui de personne, ce qui implique le droit de la personne à ce qu’on nomme l’épanouissement, on ferait un mal encore bien plus grave. Le cri des opprimés descendrait plus bas encore que le ton de la revendication, il prendrait celui de l’ENVIE.
    Car la personne ne s’épanouit que lorsque du prestige social la gonfle ; son épanouissement est un privilège social. On ne le dit pas aux foules en leur parlant des droits de la personne, on leur dit le contraire. Elles ne disposent pas d’un pouvoir suffisant d’analyse pour le reconnaître clairement par elles-mêmes; mais elles le sentent, leur expérience quotidienne leur en donne la certitude.
    Ce ne peut être pour elles un motif de repousser ce mot d’ordre. À notre époque d’intelligence obscurcie, on ne fait aucune difficulté de réclamer pour tous une part égale aux privilèges, aux choses qui ont pour essence d’être des privilèges. C’est une espèce de revendication à la fois absurde et basse; absurde, parce que le privilège par définition est inégal ; basse, parce qu’il ne vaut pas d’être désiré.
    Mais la catégorie des hommes qui formulent et les revendications et toutes choses, qui ont le monopole du langage, est une catégorie de privilégiés. Ce n’est pas eux qui diront que le privilège ne vaut pas d’être désiré. Ils ne le pensent pas. Mais surtout ce serait indécent de leur part. Beaucoup de vérités indispensables et qui sauveraient les hommes ne sont pas dites par une cause de ce genre; ceux qui pourraient les dire ne peuvent pas les formuler, ceux qui pourraient les formuler ne peuvent pas les dire. Le remède à ce mal serait un des problèmes pressants d’une véritable politique.
    Dans une société instable, les privilégies ont mauvaise conscience. Les uns le cachent par un air de défi et disent aux foules «Il est tout à fait convenable que vous n’ayez pas de privilèges et que j’en aie.» Les autres leur disent d’un air de bienveillance: «Je réclame pour vous tous une part égale aux privilèges que je possède.» La première attitude est odieuse. La seconde manque de bon sens. Elle est aussi trop facile. »

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  • Robert Marchenoir

    20 octobre 2017

    « Qu’est-ce que l’Occident » est impressionnant en raison de sa brièveté. Il est exceptionnel de dire des choses aussi importantes sur une période historique aussi longue en aussi peu de pages. De plus, n’importe qui peut le comprendre. Il n’exige pas de connaissances préalables.

    La division en cinq catégories est très intéressante.

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  • CharlesM

    18 octobre 2017

    «  »les impôts payés par les contribuables étant peu ou prou la contrepartie de ces services rendus par l’Etat. » »

    Dans cette perspective, la suppression de la taxe d habitation pour 80% des foyers est une horreur. On prend un impôt bien compréhensible et visible( un des rares) qui correspond exactement à un service rendu à celui qui le paye ( poubelles, voierie etc…) , et on en fait un instrument de « justice sociale ».
    Les conseillers de Macron sont aux antipodes d’un logiciel libéral, je le crains…

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  • duff

    17 octobre 2017

    Ecouter Philippe Nemo est passionnant aussi. En le découvrant il y a quelques années je m’étais immédiatement fait la réflexion que parmi les intellectuels on pouvait aisément en distinguer de 3 sortes au moins. Des universitaires déclassés décrits par Schumpeter qui recyclent des idées basées sur l’envie qui les amènent naturellement à confondre les rentiers avec les entrepreneurs. Des seconds qui se rendent intéressants rien qu’en restant au simple niveau du bon sens, dans ce monde furieux, comme ils sont semble-t-il plus vendeur actuellement on les invite de plus en plus pour débattre avec les premiers. Et puis il y a ceux, très rares, qui posent les bonnes questions et donc sont plus aptes à proposer des vues clairvoyantes. Poser les bonnes questions c’est par exemple ne pas accepter l’inacceptable se dont on s’est habitué à faire. Nemo me semble partie de ceux là.

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  • Alexandre

    17 octobre 2017

    Si nous devenons ce que nous lisons, puissent d’autres devenir ce que vous lisez.

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  • Arsene Holmes

    17 octobre 2017

    Excellente analyse.

    Juste un point: vous mentionez l’Envie mais il y aussi la Jalousie et malheureusement les Francais souffrent de ces deux maux à grande échelle, d’ou les problèmes de la France.

    Et je crains que ces fléaux soient trop profondément ancrés dans le psyché francais pour qu’on puisse s’en sortir.

    Regardez ce qui s’est passé il y 15 jours avec les yachts et autres voitures de luxe. C’est pathetique.

    La France souffre de transgresser le Dixième Commandement et en paie les conséquences

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  • F22Raptor

    16 octobre 2017

    Qu’est ce que l’impôt ? L’outil de la redistribution. Les plus privilégiés doivent payer plus que les moins privilégiés. Jusqu’ici, à peu près tout le monde est plus ou moins d’accord.
    Ainsi, à revenu égal, impôt égal, quel que soit l’âge, le métier, la formation. C’est la (fameuse) justice fiscale.
    Prenons deux citoyens célibataires, que nous appellerons Bouzigue et Trapugne.
    Tous deux salariés, ils gagnent 2 500 EUR net/mois, soit 30 000 par an.
    Ils louent tous les deux un 50m², à égale distance de leurs lieux de travail respectifs.
    Bouzigue travaille à Brest, et Trapugne à … Paris.

    Amusez-vous à calculer leur « reste à vivre » (RAV), revenu net d’impôt (ici, le même, à l’euro près) défalqué du loyer, de la consommation courante, et de la taxe d’habitation. C’est ce RAV qui peut-être utilisé pour l’épargne, ou la conso plaisir (voyages, restaurant, etc …)
    Pour faire simple, il reste à Trapugne environ 0 EUR de RAV à la fin de l’année.
    Bouzigue, quant à lui, se retrouve avec 10 000 EUR de RAV, soit 1/3 de son salaire net.
    Normal : le loyer à Brest pour un 50m² est environ 10 000 EUR inférieur à l’année, au bien équivalent à Paris.

    Chaque année, Bouzigue s’offre un beau voyage à 5 000 EUR, et épargne sagement le reste (5 000).
    Au bout de 5 ans, il a visité les Etats-Unis, l’Australie, le Brésil, l’Afrique du Sud, et l’Inde mystérieuse …
    Il cumule incidemment 25 000 EUR sur son compte d’épargne (faisons fi d’éventuels intérêts).
    Son propriétaire le contacte : Monsieur Bouzigue, je vends votre résidence, mais vous avez un droit de préemption. A Brest un tel bien coûte environ 75 000 EUR.
    Et Bouzigue de préempter, d’effectuer un apport personnel d’1/3, et d’emprunter le reste, sur 10 ans seulement, pour une mensualité pas plus élevée que son loyer !

    En 5 ans, Trapugne a surtout voyagé sur son balcon.
    Trapugne aussi a eu la visite de son propriétaire, qui lui propose d’acheter sa résidence pour 500 000 EUR.
    Sans apport personnel, il lui faudrait tout emprunter. Et pour emprunter sur la même durée que Bouzigue, c’est une mensualité près de deux fois égale à son salaire qu’il devrait débourser. Ou alors, pour avoir une mensualité égale à son loyer, il lui faut emprunter sur 45 ans …
    Autant dire que Trapugne n’est pas près de devenir propriétaire … ni de parcourir l’Inde mystérieuse.

    Mais l’honneur est sauf, et la justice fiscale respectée : les deux zozos paient à l’euro près le même impôt, pour un niveau de « privilège » comparable (niveau de la résidence principale).
    Et dans le monde réel, comment vit Trapugne ? Il vit à 1H de trajet de son boulot, et a ainsi une chance d’épargner un peu, mais encaisse 2H de transports en commun par jour, ce qui, on en conviendra, n’est pas un niveau de « privilège » comparable à Bouzigue.

    Quand il y a un tel décalage dans les prix de l’immobilier, la justice fiscale serait de moins imposer (à revenu égal), un parisien qu’un brestois (ou tout autre personne bénéficiant d’un coût de la vie plus bas).
    Comment faire ?
    Le revenu est devenu un mauvais indicateur du niveau de « richesse ». Il faudrait lui préférer une assiette « Revenu moins dépenses de logement » (et revoir conséquemment les tranches et taux, pour que la répartition différente de l’impôt se fasse à iso-collecte pour l’Etat).
    Ainsi notre brestois serait imposé sur 24 000 EUR (6000 de loyer annuel), et le parisien sur 14 000 EUR.
    Mais ça n’est pas demain la veille qu’on convaincra les députés, essentiellement provinciaux, de voter une telle loi de justice fiscale …
    La justice fiscale, tout le monde est pour, tant que c’est l’impôt des autres qui augmente.

    Répondre
    • Julien

      16 octobre 2017

      Oui mais non.
      Si Paris est plus cher que Brest, c’est qu’il y a bien des raisons.
      Plus d’infrastructures, plus d’emplois, plus de musées, de transports, d’hopitaux spécialisés, plus de tout ce que vous voulez. De tout ça, votre parisien en profite au quotidien, à l’inverse de votre Brestois.
      Si le parisien fait le choix de rester à Paris, c’est en toute connaissance de cause. Le prix de l’immobilier reflète cette réalité.
      La personne qui va vivre en province (j’en fais partie) fait le choix de se passer de toute cette effervescence pour bénéficier de cette souplesse au quotidien. C’est un choix.
      Il n’y a donc pas lieu que les brestois paient plus d’impôt que les parisiens. Ils ont peut être plus de « RAV » mais n’ont pas toutes les infrastructures dont disposent les parisiens, et ça vous ne le chiffrez nulle part…

      Enfin, il n’est pas rare que les entreprises paient plus cher les salariés parisiens. Ce qui veut dire que vos deux compères avec le même revenu n’ont probablement pas le même métier.

      Bref, je ne suis pas sûr de grand chose; mais je n’imagine pas de cas ou on obtiendra une meilleure justice fiscale en allant mesurer tous les choix que font personnellement les gens (exit la vie privée) pour calculer le montant de l’impôt à la tête du client.

    • alexis

      16 octobre 2017

      Bonjour,

      Je comprends le sens de votre message, mais l’issue de votre conclusion ne va t’elle pas augmenter les loyers à Paris car le RAV des Parisiens sera plus important ?

    • Jeune-libertarien

      16 octobre 2017

      Je partage entièrement votre point de vue. A profession équivalente, les salaires ne vont pas du simple au double d une region a l autre, on ne peut pas en dire autant des loyers ou des prix de l immobilier.

      L argument qui consiste à dire que le Parisien bénéficie en contrepartie d importantes infrastructures est juste, mais dans une très petite mesure en réalité. Et c est une bien piètre contrepartie, si l on est un tant soit peu honnête.

      Le cout du logement ne me permet pas d’´investir’ (de payer) un véhicule en sus. Mais je bénéficie de transport en communs (de bétail à certaines heures de points), alors de quoi pourrais je me plaindre?!

      Malheureusement cela ne changera pas, le RAV ne sera pas un outil de calcul de l impot tout de suite (voir jamais) accepté.
      L Etat ne vise pas à l enrichissment de ces citoyens mais seul compte son propre enrichissement. On écrase d impôts les parisiens aux salaires rondelets mais aux lourdes charges (alimentation, logement, sorties toutes payantes)…

      La vie à Paris pour les ‘self made men’ (comprendre, pour moi: ceux qui n ont hérités que de la force de travail, qui veulent sans sortir mais ne bénéficie d aucune aide des parents ni de l Etat) est une immense arnaque.

      Une solution toutefois existe: pour moi, c’ est de partir vivre en province pour regagner 50% de pouvoir d achat sur l immobiler, en perdant (mais rien n est moj s sur) entre 5 et 8% de salaire….en economisant minimum1h de transport par jour (214h sur l année, je vous laisse faire le calcul sur 40 ans de travail cher Monsieur).

      Ps: ce n est pas un hymne anti-Paris, car je trouve cette ville riche culturellement et absolument fabuleuse, ceci est seulement ma vision économique de la vie à Paris. Hélàs quand il s agit de vivre avec un budget, la beauté des ponts et autres monuments ne suffit plus.

    • Charles Heyd

      16 octobre 2017

      J’aime bien ce genre de comparaison, surtout pour l’impôt sur le revenu!
      F22Raptor, un ancien de l’Aéro?
      Moi je suis brestois et je vous parlerai des impôts locaux car, comme vous le savez, l’IR est le même à Brest et à Paris pour des situations familiales et de de revenu comparables mais il en va tout autrement des impôts, pardon, des taxes locales; et cela tombe pile poil puisque j’ai payé ma taxe foncière hier (près de 2000€ pour moins de 300m2 de terrain) et la taxe d’habitation va suivre pour plus de 2000€ pour un modeste pavillon d’environ 140m2!
      Je précise que je suis dans la tranche des 30% pour l’IR (taux marginal);
      Mais c’est vrai à Brest on a un téléphérique et l’air pur! Cela vaut certainement cela!
      donc pourquoi les parisiens, plutôt que de demander à imposer plus les brestois, ne viendraient-ils pas habiter à Brest; la métropole de Brest est de plus la seule métropole de France à perdre des habitants et les loyers sont en effet modiques surtout dans les vieux logements insalubres ou ceux fournis par BMH (Brest Métropole Habitat) pour un loyer encore plus modeste et financés par mes impôts locaux; remarquez il doit y en avoir aussi des logements insalubres à Paris! Consolation, mais je ne le crie pas trop fort, Macron va peut-être supprimer ma TH l’année prochaine!
      Je ne vous décris pas le budget de BMH dans les années à venir et les HLM que cet organisme met à la disposition des migrants ne va pas s’améliorer!
      Par contre il vous faudra trouver du travail et c’est pas gagné d’avance! Comme la prochaine transformation de Macron c’est précisément l’indemnisation du chômage, notamment l’année sabbatique, vous vous en tirerez peut-être!
      Les parisiens bouffent peut-être des particules fines à longueur de journée, mais ils payent combien de taxes locales pour des situation comparables?

    • Guillaume_rc

      17 octobre 2017

      F22, votre post n’est pas inintéressant mais part sur une base complètement fausse.

      Vous écrivez « Qu’est ce que l’impôt ? L’outil de la redistribution. Les plus privilégiés doivent payer plus que les moins privilégiés. Jusqu’ici, à peu près tout le monde est plus ou moins d’accord. »

      Justement non, tout le monde n’est pas d’accord. Que chacun paie en fonction de ses capacités c’est une chose mais ça ne veut pas dire que l’impôt est un outil de redistribution.

      L’impôt sert à payer les dépenses communes : routes, police, justice, etc.

      Là où il faut se mettre d’accord, c’est le périmètre de ces dépenses.

      Et je pense que le seul consensus en la matière chez les libéraux est que l’Etat doit se concentrer sur ses fonctions régaliennes.

    • sassy2

      17 octobre 2017

      F22Raptor, un ancien de l’Aéro?

      non à mon avis sous-marin et actuel OFCE

    • Rwono

      17 octobre 2017

      Ayant émigré à Paris depuis maintenant 3 ans et demi, je peux vous assurer que ma capacité d’épargne a sensiblement augmenté !
      Mon salaire a augmenté de 40% lorsque j’ai quitté Brest pour la capitale. Mon loyer a presque doublé, mais je n’ai plus besoin de voiture (bien indispensable pour vivre correctement à Brest). J’ai remarqué avec surprise que ma taxe d’habitation est bien plus élevée à Paris.
      Je vous rejoins sur l’immobilier : il est impossible pour un type « normal » d’acquérir un logement avec deux chambres ou plus dans Paris.
      Je crois que la meilleure solution est de vivre à proximité de l’une des gares TGV située à moins d’une heure de Paris. Inenvisageable pour Madame !
      Malgré le gain en RAV et l’activité culturelle parisienne, je ne rêve que d’emménager dans une maison avec jardin dans ce merveilleux Pays d’Iroise !
      @Charles Heyd : le téléphérique de Monsieur Cuillandre fonctionne-t-il en ce moment ?

    • Charles Heyd

      17 octobre 2017

      je réponds à #Rwono
      vous avez raison de parler du téléphérique de M. Cuillandre mais d’autre brestois apprécie aussi cette infrastructure qui ne sert à rien et qui a couté la bagatelle de près de 20 millions d’€ et 1 million en frais de fonctionnement annuels;
      quand j’ai quitté Brest il y a 15 jours pour des vacances une cabine marchait de nouveau, la deuxième s’étant crashée quelques temps auparavant comme peut le faire un F22-Raptor et ne sera donc plus en service avant quelques mois! Mais il parait que même la seule cabine restante est largement suffisante!
      C’est vrai que même dans une contrée réputée pour son mauvais climat, ce qui est faux, une petite maison avec un (petit) jardin et avec vue sur mer, ne serait-ce que la rade de Brest, cela les parigots/têtes de veaux, ne pourront jamais l’apprécier!

    • Garofula

      18 octobre 2017

      Qu’est-ce que l’impôt ?

      « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

      La redistribution publique n’étant pas nécessaire, ne pouvant être librement consentie et, de ce fait, étant notoirement antidémocratique, son financement par l’impôt est injuste. La redistribution socialiste n’est qu’un vol, une spoliation planifiée à l’échelle de l’Etat. C’est en outre une grande illusion collective, comme Bastiat l’a démontré.

      Ne pas confondre redistribution et lutte contre la pauvreté absolue. Cette dernière peut être envisagée sous forme d’impôt négatif pour les accidentés de la vie. Elle doit rester marginale, ponctuelle, sous réserve de contrepartie, et ne concerner plus de 5% d’une population. En France, sur 38 millions de foyers fiscaux, 2 millions pourraient relever de l’impôt négatif. La solidarité réelle, c’est-à-dire la charité, est d’abord familiale, privée, volontaire, accessoirement mutualiste. La charité doit prendre le relais de la solidarité et mettre un terme à la bureaucratie tentaculaire et écrasante de l’État socialiste providentiel. C’est ainsi qu’on sortira de la dépendance socialiste pour embrasser la responsabilité libérale, préalable impératif à la démocratie.

      Ce qui ne peut être réalisé par le marché libre établit précisément le périmètre des dépenses communes. Les assurances santé, chômage et retraite, l’instruction des enfants et des adultes, le transport, le logement, l’énergie, la culture, tous ces secteurs économiques relèvent exclusivement du marché. En France comme ailleurs, tôt ou tard, ces secteurs seront décollectivisés, privatisés et rendus à une harmonieuse et vertueuse concurrence.

    • F22Raptor

      19 octobre 2017

      En réponse à une interrogation plusieurs fois répétée sur les réponses : F22Raptor est pilote, mais pas un militaire ! Et certainement pas un keynesien de l’OFCE !

      Pour en revenir au texte initial, et à sa conclusion : imposer, presque comme pour une entreprise, le RAV (donc Revenu moins Logement) ne serait-il pas une solution moins injuste ?
      Qu’est ce qui vous pose problème à imposer un « bénéfice » plutôt qu’un « chiffre d’affaires » ?

    • Garofula

      19 octobre 2017

      Un principe fiscal fondamental consiste à taxer le flux de ce qui est produit, peu importe que ce soit au moment de la production ou au moment de la consommation.

      Le logement est une consommation qui relève de vos arbitrages de vie personnels. Le fisc n’a pas à s’en préoccuper. Il taxe votre revenu comme conséquence de la production sans se préoccuper de savoir ce que vous en ferez ni où vous choisissez d’habiter.

      La TVA que vous payez au moment de la consommation est également une taxe sur la production, non sur la consommation. C’est logique : la consommation étant une destruction, une fois que vous avez consommé, il n’y a plus rien à taxer. L’Etat serait bredouille s’il voulait taxer la consommation.

      Au total, l’Etat prend pour lui 58% de ce que vous produisez, chaque heure, chaque jour, chaque année, tout le temps.

      Il ne faut pas confondre production et consommation. Une entreprise ne paye pas de taxe sur ses consommations car elle ne les produit pas. C’est le fournisseur qui paye la taxe. On ne paye pas deux fois la même taxe.

      Sinon, l’impôt ne doit pas être un outil de redistribution. S’il l’est devenu, c’est une erreur dramatique qui affaiblit le pays. C’est l’éternel échec du socialisme…

    • Julien

      20 octobre 2017

      @F22 Raptor :

      « Qu’est ce qui vous pose problème à imposer un « bénéfice » plutôt qu’un « chiffre d’affaires » ? »

      Alors :

      1) Le fait que cela suppose que le gouvernement devra avoir accès à l’intégralité de ma vie privée pour mesurer quel est mon « bénéfice ». Aujourd’hui, il a « juste » besoin de connaitre mon revenu. Pas de savoir comment je dépense mon argent.

      2) Le fait que cela suppose qu’à revenu équivalent avec mon voisin, je serai plus puni que lui si je gère mieux mes sous et fais attention à des choses sur lesquelles il ne regarde pas à la dépense. Ainsi, à revenu et situation équivalents, et dans une même ville, votre définition suppose qu’une personne qui se loge dans un petit appartement devra payer plus d’impôts qu’une personne qui préfère se loger dans un grand appartement. Pourtant, celle qui vit dans un grand appartement a un « bénéfice » au quotidien non négligeable.

      3) Le fait que cela ne prend pas en compte les spécificités de chaque région. Comment pèse t-on la différence d’accès à l’emploi pour un poste donné dans une ville comme Brest et dans une ville comme Paris? Comment pèse t-on le fait que les infrastructures sont de meilleures qualité dans l’une des deux villes?

      2) et 3) –> Votre notion de « bénéfice » est inchiffrable car elle ne prend pas en compte de nombreuses choses et se base simplement sur les revenus/dépenses d’une personne. Et bien entendu, là ou il y a flou :

      4) Le fait que la définition du « bénéfice » variera d’un gouvernement à l’autre. A terme, si je choisis de garder 2000€ et les transmettre à mes enfants plutôt que de les claquer en vacances, on considèrera que c’est un « bénéfice ».

  • hoche38

    16 octobre 2017

    Est-il possible dans un pays comme le notre, de passer de la république des « sujets de l’État » à une république de citoyens, autrement que par la violence et la guerre civile?

    Répondre
  • Carmina

    16 octobre 2017

    Et l’ouvrage «How the Church built the Western Civilization» écrit par Thomas E. Wood Jr, fait-il partie de votre bibliothèque? Si, à quel étage?

    Répondre
    • charles Gave

      16 octobre 2017

      Amusant que vous le mnetionniez
      Il est la haut et j’avais meme songe a le traduire en Francais
      cg

    • Carmina

      16 octobre 2017

      Banco.
      Je vous enverrai un brouillon – comme celui-ci sera écrit sur mon temps libre, compter une année ne me paraît pas déraisonnable.

    • Carmina

      26 août 2018

      Brouillon envoyé.

  • Steve

    16 octobre 2017

    Comme historiquement, l’Etat précède la nation, chez nous, avec les gènes d’une armée d’occupation,celle de l’empire romain,qui doit donc contrôler les vaincus et en tirer sa subsistance par la force, il me semble assez difficile de changer le patrimoine génétique de notre état. Et il serait nécessaire d’entreprendre, pour commencer,une sorte de psychothérapie collective aux fins de bien traquer toutes les survivances de ce modèle encore en vigueur, avant même que d’espèrer réfléchir sainement à un nouveau modèle d’état qui soit enfin vraiment issu du peuple souverain et à son service.
    On pourrait cependant commencer par se persuader que le Peuple souverain étant l’entité suprême en France, l’Etat ne saurait être que l’intendant de ce Peuple Souverain et non son mandataire plénipotentiaire…
    Un tel bouleversement, nuisant à tant d’intérêts en place, ne saurait se produire sereinement, à mon sens; et donc, hélas, n’aurait une chance d’advenir qu’en suite d’un effondrement total de notre société. Le jeu en vaut-il les peines et les souffrances qui en découleraient?
    Cordialement

    Répondre
  • philippe hanchir

    16 octobre 2017

    Comment percevoir un impôt ou une taxe sans exiger du contribuable qu’il se mette à nu devant les sbires fiscaux de l’Etat ? Comment calculer ce qu’il doit céder sans disposer de toutes ses recettes, du cadastre de tout son patrimoine ? Sans disposer de la liste des salariés d’une entreprise et de ce qu’ils y touchent ?
    Même la TVA exige qu’on sache ce qui a été vendu et à quel prix pour qu’un chiffre d’affaire soit établi et la somme due calculée.
    Dès lors je ne vois pas bien comment un libéral peut justifier cet écho d’un passé féodal d’ailleurs pas si « passé » que ça lorsqu’on examine la structure de la société moderne.
    J’ai bien conscience de l’utilité de la « contribution » lorsqu’on souhaite qu’un Etat veille sur nos besoins essentiels mais je ne parviens pas à digérer cette intrusion permanente dans la vie privée.
    Quelle solution ?

    Répondre
    • bibi

      16 octobre 2017

      L’impôt est un prix, le prix qu’est prêt a payé un citoyen (il consent à l’impôt) pour voir l’état exercer les missions régaliennes, et ne poursuivre que les crimes avec victimes.
      A partir de là, les dépenses de l’état en tant de paix sont très modiques (3% du PIB en étant large) et il suffit d’instaurer un forfait que seul les indigents ne sauront pas en mesure de payer et qui par conséquent seront les seuls à devoir justifier leurs revenus auprès de l’état pour être exempter de l’impôt.

    • Sarcastik

      16 octobre 2017

      10 émissions ! 😀 Une auto promotion que sauve la pertinence du propos parfois confus mais limpide dans sa conclusion : avant de considérer l’impôt comme tout autre chose, il faut le voir comme une restriction de notre liberté, qu’il bride en nous privant d’une part de nos ressources.

      Belle découverte aussi en son sein que celle, critique, de la pensée solidariste, évidemment réfutée par l’auteur et qui est au socialisme ce que le préservatif est à l’amour, un cache-misère efficace pour faire passer les pilules t(l)axatives à grand renfort de pathos dévoyé…

      …Et qui rejoint singulièrement, par de nombreux aspects, la pensée du catholicisme social.

      Digression :

      De là à dire que le socialisme politiquement correct (celui qui respecte votre propriété, mais pas trop), c’est le catholicisme au service de l’Etat, il n’y a qu’un pas que franchirait peut-être un libéral nommé Jésus. Ce pas, je m’avance et d’autant plus prudemment qu’on ne lui trouve guère de remplaçant, c’est probablement l’affirmation du principe de la souveraineté.

      Le libéral admet la souveraineté mais tente de la contenir.
      Le socialiste lui, en déduit que le souverain a vocation a s’occuper de tout.

      Supprimer le souverain, c’est supprimer l’illusion par laquelle tout le monde essaie de vivre aux dépends de tout le monde. Mais alors, par quoi le remplacer…

  • Richard HANLET

    16 octobre 2017

    Bastiat mérite à mon sens la position la plus éminente, d’abord parce que ses démonstrations limpides (et plaisantes) sont accessibles à un enfant de dix ans, mais surtout par son côté prophétique. Prévoir en 1850 les conséquences du socialisme, alors que celui-ci est encore dans les langes et plein de promesses humanistes, c’est à mes yeux la marque d’un génie difficilement dépassable…

    Répondre
    • idlibertes

      16 octobre 2017

      Bastiat est sur l’ étagère du haut

  • Aljosha

    16 octobre 2017

    Je vais lire ce livre. Il rejoindra mon rayon « livres importants », aux côtés d’un autre autre auteur, un certain CG.
    Sous le rayon « géopolitique » d’une collection hélas figée de SAS.

    Répondre
  • Richard HANLET

    16 octobre 2017

    J’espère que tout le monde possède « Un libéral nommé Jésus » et « Des lions menés par des ânes » ! Je ne souviens plus du nom de l’auteur… 😉

    Répondre
  • Julien

    16 octobre 2017

    Bonjour Charles,

    Question fort logique après un tel article : auriez vous une photo de ce fameux dernier étage de la bibliothèque? Ou une liste de ce qu’il contient? Cela m’intéresse plus que fortement. Je vais de ce pas me procurer ceux que vous avez mentionné ici.

    Merci 🙂

    Répondre
  • GAUTHIER

    16 octobre 2017

    J’ai lu jadis la monumentale Histoire de l’impôt du technocrate mendésiste Gabriel Ardant et j’en ai retenu ceci qui ne m’a jamais quitté : l’impôt fut la voie « libérale » pour sortir du pillage et du travail forcé…j’ai pourtant l’impression qu’il est devenu le chemin du retour vers le pillage et une forme biaisée de travail « forcé », celui, pittoresque, de « la brigade des feuilles » des Chevaliers du fiel…

    🙂

    Répondre
  • Olivier Pichon

    16 octobre 2017

    Pour compléter l’analyse de la deuxième réponse,celle du dogme de l’infaillibilité de l’Etat ( d’où la majuscule),nous n’en sommes plus au bien commun mais pire, si je puis dire ,au bonheur commun d’où l’aspect redistribution des prélèvements fiscaux alors qu’ils devraient se cantonner au fonctionnement.Mais ce bonheur n’étant pas atteint pour tous l’Etat-Procuste,nous coupera les jambes ou nous les allongera pour que nous soyons à l’aune du bonheur pour tous, c’est véritablement insupportable et devrait déclencher logiquement un vent de révolte de la part d’un peuple dont l’asservissement est subreptice voire consentant.Mais rien ne se passe: quousque tandem!

    Répondre
  • Gerldam

    16 octobre 2017

    Juste un détail: l’ouvrage de Helmut Schoek, écrit d’abord en allemand, date de 1966. L’édition des Belles Lettres est-elle une traduction de l’allemand ou d’une version anglaise?
    Bien sûr, le sujet est intemporel…

    Répondre
    • Richard HANLET

      16 octobre 2017

      Celui que je possède, belle édition des Belles Lettres avec repro de Jérôme Bosch en couverture et imprimé en 1995, est traduit de l’allemand par Georges Pauline. Je sais que les stocks des Belles Lettres ont brûlé il y a longtemps, et que le livre a longtemps été introuvable. Après, je ne sais pas…

    • Richard HANLET

      16 octobre 2017

      Et Murray Rothbard…

    • bibi

      16 octobre 2017

      Et aussi Machiavel qui je ne sais pour qu’elle raison a une si mauvaise presse, alors que Le Prince est certainement le plus brillant traité politique de l’histoire.

    • idlibertes

      17 octobre 2017

      @tous

      Les exemples de lectures donnés par CG dans l’article ne sont nullement exclusif. Il cite quelques auteurs qui sont loin de constituer sa seule et unique liste.

      Si nous ne devions en retenir que dix:
      Alexis de Tocqueville: « De La démocratie en Amérique » Flammarion
      Fréderic Bastiat : « les harmonies économiques » BookSurge Publishing
      Bertrand de Jouvenel : « Du Pouvoir » Hachette
      Arnold Toynbee : « L’Histoire » Payot
      Karl Popper : « La société ouverte et ses ennemis » Le seuil
      Friedrich Hayek: « La route de la servitude » PUF Editions
      Ludwig Von Mises: « L’action humaine » Belles lettres
      Milton Friedman : « La liberté de choisir » Editions Belfond
      Jean-François Revel: « La tentation totalitaire » Robert Laffont
      René Girard: « Des choses cachées depuis la fondation du Monde » Grasset

      et surtout

      https://institutdeslibertes.org/bibliotheque-nos-oeuvres-choisies/

  • Sara Goldman

    16 octobre 2017

    Merci.

    Répondre
  • Francis

    16 octobre 2017

    Il n’irait peut-être pas en haut de votre bibliothèque, mais Pascal Salin a aussi écrit des choses très intéressantes sur l’impôt.

    Répondre
  • Francis

    16 octobre 2017

    Merci pour ces rappels et informations

    Répondre
  • Clément

    16 octobre 2017

    Merci monsieur Gave,

    cet éditorial m’a définitivement convaincu d’acheter le livre de Philippe Nemo. Par ailleurs, je souhaiterais savoir, par curiosité, si vous avez eu l’occasion de lire les œuvres des penseurs adversaires du libéralisme ; je pense en particulier à Proudhon ? Concernant ce dernier, bien qu’il se revendique socialiste, nous pensez-vous pas que certaines de ses réflexions pourraient trouver leur place dans le paysage de la pensée libérale ?

    Merci

    Répondre
    • Noname

      16 octobre 2017

      « La propriété c’est le vol » me semble effectivement très libéral!

    • idlibertes

      16 octobre 2017

      Oui. CG a lu proudhon.

    • Julien

      16 octobre 2017

      Le Proudhon de fin de vie n’est pas le même que celui de début de vie.

      Au début, il disait : « la propriété c’est le vol ».
      A la fin, il a largement atténué ses propos, et vantait même la liberté pour tout.

      Il se dit que sa correspondance avec Bastiat (disponible ici : http://bastiat.org/fr/gratuite_du_credit.html) l’aurait influencé.

  • philippe hanchir

    16 octobre 2017

    Je vais commander ce bouquin… Je sens qu’il va me passionner… Car selon moi, dès qu’on parle d’impôts on met le ver dans la pomme.
    Certes, on peut considérer l’impôt comme l’essentiel pour qu’un état régalien minimal puisse faire ce qu’il est censé faire.
    Le problème vient de sa perception.
    Comment s’assurer que tout un chacun paye bien son « dû » si ce n’est en violant sa vie privée et en le priant de mettre à plat ses revenus, son patrimoine ou tout qui servirait de base à ce calcul ?
    Il n’y a finalement à mes yeux qu’une seule façon de percevoir un impôt respectant la vie privée et c’est celui qui sous forme de taxe grève les transactions soit la TVA… Et encore.
    Malheureusement cet impôt-là est considéré comme injuste car il frappe avec la même intensité les gens pauvres et les gens riches (bien que – selon moi – payer une TVA sur un yacht à 1 000 000 d’euros n’est pas la même chose que de payer une TVA sur un matelas pneumatique à 10 euros…).

    En fait je suis contre tout impôt… 🙂

    Répondre
    • calal

      19 octobre 2017

      si vous avez une crise cardiaque sur votre yacht,vous seriez bien content de pouvoir prendre votre helico pour vous rendre dans un hopital. a moins d’etre un despote et d’avoir un esclave medecin enchaine a demeure dans votre cale. mais l’histoire a demontre que des hommes libres sont plus productifs et creatifs que les esclaves…donc pour beneficier d’une medecine capable de vous sauver,il faut faire des compromis avec votre egoisme et accepter une mutualisation des couts…et donc d’y participer …la question etant effectivement l’etendue de cette mutualisation.

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