17 décembre, 2018

Pourquoi tant de haine ? Le libéralisme en tant qu’objet de détestation.

 

Une vision objective de l’histoire enseigne qu’avec l’arrivée du libéralisme en Grande-Bretagne au XVIII -ème siècle les famines se mirent à reculer, l’espérance de vie à s’allonger, les niveaux de vie à monter, l’éducation généralisée, la culture partagée, les inégalités à reculer, la Démocratie à se répandre…

Et donc, un observateur venu de Mars pourrait s’imaginer que le régime qui a permis tous ces développements favorables soit considéré comme satisfaisant par une grande majorité de la population.

Eh bien, il n’en est rien, bien au contraire. Dans la hiérarchie des crimes, être libéral aujourd’hui est  plutôt plus mal vu que d’être pédophile ou raciste, ce qui ne laisse pas de surprendre la pauvre tribu en voie d’extinction qui se fait appeler « libérale » et dont je me glorifie d’être un membre ancien à défaut d’être éminent.

Mais, pour un être comme moi qui s’attache à essayer de comprendre ce qui se passe autour de lui, cette haine du libéralisme m’amène à me poser des questions autour du dilemme suivant :

  • Ou bien la majorité du peuple qui déteste le libéralisme a raison contre moi, le spécialiste (ce qui ne m’étonnerait pas), et le libéralisme est vraiment une abomination.
  • Ou bien la majorité du peuple a tort, et depuis longtemps, ce qui m’ennuierait beaucoup plus puisque cela voudrait dire que ma croyance que le peuple se trompe rarement sur le long terme serait fausse et que donc ma foi dans la démocratie serait mal fondée.

Dans les deux cas de figure, je suis perdant mais je préfère de loin me tromper moi que d’envisager la possibilité que le peuple pourrait se tromper sur le long terme.

Et je vais donc me lancer dans une explication tortueuse pour essayer d’expliquer au lecteur que le peuple a raison de détester le libéralisme, en m’en sortant par une pirouette puisque je vais soutenir aussi que ce que le peuple perçoit comme une politique libérale n’a dans le fond rien à voir avec ce mot et tout à voir avec des politiques quasiment criminelles menées par nos classes dirigeantes sous le nom de politique libérale, et que  ces politiques n’ont rien en commun avec le libéralisme,

Venons-en à l’essentiel.

Pour que le libéralisme fonctionne, il faut qu’il y ait une égalité de tous devant la Loi et c’est ce qui se passe dans un marché où s’échangent des biens et des services à des prix librement déterminés par chacune des parties au moment de l’échange. Comme je l’ai expliqué dans un papier récent, lorsqu’un échange libre a lieu, les deux parties sont gagnantes et en conséquence, le bonheur national brut s’accroit et tout le monde se sent bien.

Tant que nous restons dans le domaine des biens et services, il est donc juste et bon d’utiliser le cas échéant la violence légitime qui reste LA prérogative de l’Etat pour s’assurer que les échanges sont bien volontaires et que les marchandises correspondent bien aux définitions stipulées sur les contrats.

De tous temps, les autorités publiques ont vérifié les poids et mesures, empêché les contre façons, protégé les droits intellectuels, vérifié les actes de propriété, établi des cadastres, cassé les monopoles, mis les escrocs en prison…     et que sais – je encore.

Et je n’ai JAMAIS constaté que quand l’autorité publique s’attaquait à démanteler des positions dominantes pour rétablir une saine concurrence qu’il y ait eu à ce moment-là une baisse de la popularité des autorités, bien au contraire.

Prenons quelques exemples historiques.

  • Quand madame Thatcher « casse » le monopole syndical des travailleurs du charbon en brisant ce syndicat qui avait mis en coupe réglée la population de Grande- Bretagne depuis 1945, eh bien elle est réélue triomphalement.
  • Quand le Président Reagan vire en une soirée tous les contrôleurs aériens qui s’étaient mis en grève alors qu’ils n’en avaient pas le droit, sa popularité fait un bond extraordinaire et il est réélu triomphalement quelque temps après lui aussi.
  • Quand les autorités en Europe et aux USA déréglementent les lignes aériennes au grand dam des monopoles en place, personne ne se plaint de payer son billet d’avion au quart du prix antérieur.
  • Quand Renault est privatisée et se met à gagner de l’argent avec de bonnes voitures à la place d‘en perdre avec de mauvaises, je ne me souviens pas d’avoir entendu un concert de lamentations. Les gens se sont simplement mis à acheter des Renault.

Bref, si le CONSOMMATEUR est le gagnant de la dérèglementation, tout se passe très bien, tout le monde trouve que le libéralisme est une bonne idée et c’est un peu ce qui s’est passé de 1980 à 2000 environ.

Hélas, à la fin des années Clinton tout change.

Une idée saugrenue voit alors le jour : à la place de déréglementer les secteurs productifs de l’économie, il va falloir déréglementer la monnaie elle-même.

Et pourquoi est-ce une idée saugrenue ? Tout simplement parce qu’accroitre la quantité de monnaie dans un système n’a jamais accru la quantité de richesse produite. Mais TOUS les exemples historiques avaient montré que déréglementer la monnaie, c’était favoriser les copains de la banque centrale et les coquins des banques d’affaires. La déréglementions de la monnaie eut lieu malgré toute ces évidences historiques.

Et l’on abrogea donc le Glass -Steagall Act datant des années Roosevelt qui avait interdit la fusion des banques de dépôts et des banques d’affaires. Une banque d’affaires, c’est un casino. Une banque de dépôts c’est un bureau de poste. Fusionner un bureau de poste et un casino apparaît comme une idée stupide et l’est vraiment. Et les conséquences de ce crime, à l’origine duquel on trouve encore Goldman-Sachs ne tardèrent pas a se manifester.

  1. Les taux d’intérêts maintenus trop bas, trop longtemps pour stimuler la demande de crédits pour l’immobilier, de façon à « relancer la croissance », vieille foutaise s’il en fut.
  2. Les prix de l’immobilier s’envolent et du coup acheter une maison devient impossible pour une grande partie de la population.
  3. Qu’a cela ne tienne Goldman-Sachs invente une façon de découper les tranches de crédit en portions portant différentes « notations », ce qui permet aux compagnies d’assurance d’acquérir des tas de saloperies fort bien notées (il faut noter ici que les agences de notations font partie du secteur privé alors qu’elles exercent des activités légales d’ordre public, ce qui est proprement ahurissant. Elles sont littéralement payées pour donner de bonnes notes, un peu comme si les étoiles Michelin étaient distribuées par les cuisiniers eux-mêmes). Et cela permet aussi à toute une série de gens d’acheter des maisons tout à fait au-dessus de leurs moyens
  4. A l’arrivée, le marché immobilier implose et toutes ces fausses obligations ne valent rien.
  5. Personne ne va en prison (2009).
  6. Pour « sauver le système », la Fed écroule les taux qui restent à zéro pendant des années.
  7. Goldman-Sachs et tous les autres casinos se mettent alors à emprunter massivement à la banque centrale pour acheter des sociétés qui marchent très bien. Des qu‘elles en sont propriétaires, elles leur collent une dette inimaginable sur le dos qui est vendue aux compagnies d’assurances. Le produit de ces dettes sert à rembourser Goldman-Sachs, qui se retrouve propriétaire d’une société très endettée, mais qui ne lui a rien coûté. Il est de bon ton d’appeler ces vols en bande organisée LBO.
  8. Ladite société doit virer la moitie du personnel pour servir la dette et comme elle n’a plus d’argent, cesse tout investissement. La productivité du travail s’écroule et avec la productivité qui stagne les salaires baissent, ce qui est bien normal.  Après tout, ces paresseux ne savent pas qu’il suffit de traverser la rue pour trouver un autre boulot.
  9. Les petites gens ne touchent plus rien sur leur épargne, puisque les taux sont négatifs et voient leurs salaires diminuer ou ne pas augmenter. Morts de peur, ils renoncent à demander toute augmentation.
  10. Le cash-flow des sociétés devient positif à nouveau puisque plus personne n’investit et que les salaires ne montent pas. Les dirigeants prennent ce cash -flow pour racheter les actions de la société en bourse, qui du coup montent, ce qui leur permet d’exercer leurs stock-options et de devenir puissamment riches, ce qui est bien normal compte tenu de leur immense compétence.
  11. Les économistes nous expliquent alors que tout cela est inéluctable et que c’est la faute de la mondialisation ou de la Chine, qui n’a pas grand-chose à voir avec tout ça.
  12. La banque centrale commence à monter ses taux, la bourse s’écroule et nous sommes ramenés au problème précèdent : Baisser les taux pour éviter que tout ne s’écroule.
  13. Un seul ennui, le STOCK de dettes a plus que doublé alors que la capacité de servir cette dette a baissé et que les intérêts très bas déjà et ne peuvent guère être baissé.
  14. Tout cela a été décrit par de nombreux économistes (Wicksell, Fischer, Minsky) et en général cela se termine par une déflation très forte du prix des actifs qui ont atteint des niveaux que leur rentabilité ne justifie pas. Nous avons peut-être entamé cette étape…
  15. Cette politique a été copiée par les Européens et la BCE, non pas tellement pour enrichir des crapules mais pour essayer de sauver le Frankenstein financier qu’est l’Euro et les résultats sont exactement les mêmes.  D’un côté nous avons des crapules, de l’autre des technocrates fous, le résultat est le même.
  16. Et le plus stupéfiant est que les journaux du type The economist ou FT, dont les journalistes espèrent sans doute être embauchés par les banques d’affaires de nous expliquer qu’il s’agit-là d’une politique « libérale », qu’il ne peut pas y en avoir d’autres, que tout cela est « inévitable » et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Comme chacun peut le voir, tout cela n’a RIEN à voir avec le libéralisme car le consommateur de base est le grand perdant dans toutes ces carabistouilles et le spéculateur proche des autorités le grand gagnant. Ceux qui s’en mettent plein les fouilles sont en effet les plus riches qui sont copains avec les banquiers centraux et peuvent emprunter auprès des banques puisqu’ils peuvent donner les actifs, qu’ils ont déjà, en garantie pour acheter d’autres sociétés, virer la moitie du personnel, cesser d’investir pour racheter les actions de la société et recommencer à nouveau. Les riches deviennent plus riches, sans RIEN créer de nouveau et sans avoir fait augmenter le stock de capital et les pauvres deviennent plus pauvres. Voila qui est l’antithèse du libéralisme.

En réalité, et comme me l’avait dit un banquier central américain, membre votant de la Reserve Fédérale il y a quelques années, et je cite : la banque centrale américaine est tombée sous le contrôle d’une classe criminelle avec les Clinton et la politique monétaire est faite par cette classe criminelle au profit de cette classe criminelle.  Et pour lui la question était de savoir comment les citoyens allaient récupérer leur démocratie. La réponse, inattendue pour la classe dirigeante, fût l’élection de Trump et depuis ils ne décolèrent pas et essaient de virer cet intrus qui essaie de les empêcher de voler tranquillement.

Quant aux Français, ils ont décidé de voter pour celui que la classe dirigeante locale qui les a entraînés de désastre en désastre depuis trente ans leur avait désigné comme compètent, et ils en paient le prix, ce qui ne surprendra que ceux qui croient que cette classe a pour but de défendre les intérêts des français. Le but est de défendre les intérêts de la caste, et voila tout.

Pour les lecteurs qui pensent que tout cela est « conspirationniste », qu’ils veuillent bien regarder le graphique suivant.

 

Les périodes hachurées en vert ont été des périodes ou les taux d’intérêts réels (après inflation) étaient négatifs et pendant lesquelles il était rémunérateur de s’endetter puisque l’emprunteur était payé pour s’endetter. Ces périodes, depuis 1958 ont TOUJOURS correspondu à des baisses du niveau de vie, en particulier pour les plus pauvres (ligne rouge baissant). Quand les taux d’intérêts sont normaux (périodes blanches), le niveau de vie monte ou croit de 2.5 % par an et nous avons beaucoup moins de recessions (hachurées en gris) et elles sont beaucoup moins violentes. Remarquons qu’à la fin de la dernière période blanche (2000), le budget américain était en EXCEDENT, anomalie qui a promptement était corrigée. Et donc pourquoi mettre des taux d’intérêts négatifs me direz-vous, alors que cela ne marche pas, que cela n’a JAMAIS marché et que TOUT LE MONDE LE SAIT ?

Tout simplement parce que pendant les périodes de taux d’intérêts normaux, les banques d’affaires ne gagnent pas un rond puisque s’endetter ne paye pas.  Ce qui est insupportable et ne peut pas durer.

Après tout, la seule chose qui compte est que JP Morgan, Morgan-Stanley et Goldman-Sachs gagnent suffisamment d’argent pour financer le parti démocrate.

Le reste est de la littérature.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

35 Commentaires

Répondre à Karizoc

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  • Samuel

    29 décembre 2018

    Merci monsieur Gave pour cet article éclairant !

    Joyeuses fêtes à vous !

    Répondre
  • Max Montgomery

    22 décembre 2018

    Entendu pour l’ensemble mais en revanche, sur la naissance du libéralisme économique, aujourd’hui rendu nécessaire face à un énorme système antilibéral, bureaucratique et antinaturel, il vous faut absolument lire quelque chose qui va vous montrer qu’il portait tout de même en lui des tares fondamentales dont on voit à la marge, mais une marge écrasante, comment il peut nuire. Pour ce faire, voyez « Louis XV », de Paul del Perugia, qui a été livre de chevet de Giscard et quelques autres (et qui, pour en voir dit beaucoup de bien, n’ont pas su pour autant le lire). Louis XV savait décrire l’horreur des factoreries anglaises, il en avait des rapports affreux de ses espions, c’était des camps enceints de murs hauts, lugubres, où l’on mourait sans droit, où les ouvrières étaient constamment abusées, où les familles dormaient à plusieurs par lits (qui n’avaient « pas le temps de refroidir »), où la traite était infernale. Louis le Bien-aimé affirma qu’il n’y aurait rien de tel en France, lui vivant. Il refusait de manière générale le règne de la force et il le prouva, écartant de lui des instruments d’une puissance qui eût été imparable, comme vous le lirez. Les anciens systèmes corporatifs français défendaient la population tout en favorisant la prospérité. Le libéralisme est donc mieux que le social-étatisme, certes, mais il est certainement moins bien que le système presque parfait qui fit une France plus forte que jamais, qu’on a conservé jusqu’à l’abominable Nuit avinée du 4 août.
    La révolution raçaise, c’est pour beaucoup les Loges et donc l’argent anglais…

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  • Tonton Flingueur

    19 décembre 2018

    > Pourquoi tant de haine? Le libéralisme en tant qu’objet de détestation.

    Quelques possibilités additionnelles:

    – Parce que « Le libéralisme a le malheur d’exister et donc d’avoir des
    défauts. Lorsque ceux qui le détestent les lui reprochent, ils ressemblent
    à ces guérisseurs qui se vantent de posséder des cures miracles pour le
    cancer. Lorsqu’ils sont traduits en justice, ils déblatèrent contre la
    médecine officielle en arguant qu’elle constitue un grave échec puisque
    tout le monde n’est pas en bonne santé ni immortel sous sa direction. »?
    (Adapté d’un extrait de ‘L’Abécédaire de Jean-François Revel’, page 113)

    – Parce que comme dans toute religion organisée qui instaure un monopole, la
    bureaucratie, une relation de pouvoir entre une quelconque divinité et les
    êtres humains et/ou entre les êtres humains, ceux qui croient en la
    religion étatique font croire que nous avons besoin d’une permission, la
    permission d’une autorité, pour être libre et que ne pas y croire est un
    blasphème?

    – Parce que Putin ne veut pas qu’on sache ce qu’est le libéralisme?

    – A cause du syndrome de Stockholm vis à vis de l’Etat?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm

    – Parce que la seule prononciation du mot libéralisme chauffe les esprits et
    par convection de l’atmosphère, contribue ainsi de façon inappropriée au
    réchauffement/changement/cataclysme/apocalypse climatique parce que pas
    prévu dans les modèles de simulation?

    – Parce que c’est signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société
    profondément malade? (Adapté d’une citation de Juddi Krishnamurti)

    – Parce que:

    Les brav’s gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux…
    Non, les brav’s gens n’aiment pas que
    L’on suive une autre route qu’eux…?

    https://youtu.be/26Nuj6dhte8

    > … des politiques quasiment criminelles menées par nos classes dirigeantes…

    J’applique, pour des raisons de traçabilité, l’étiquette OGM, Organisme
    Gouvernemental Méprisable, sur celles et ceux qui en font partie.

    Voici d’ailleurs un gros coup de gueule d’un artisan à l’attention des OGM et
    une proposition d’action:

    https://www.youtube.com/watch?v=PFK2SpBchMM

    Entre-temps, c’est « Happy Hour » et déjà Noël à l’U.E.:

    https://voiceofeurope.com/2018/12/christmas-bonus-eu-leaders-will-be-paid-over-e20000-a-month-for-the-first-time/

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  • calal

    18 décembre 2018

    Il n’y pas que les « pauvres » qui sont contre le « liberalisme ».
    Le numerus clausus est une barriere a l’entree,pas liberal, les medecins sont pour…
    Le systeme des avocats,des huissiers,des notaires en france toussa pas tres liberal…Les regles d’ouverture des pharmacies,d’etablissement des grandes surfaces,pas tres liberal…

    bref quand un liberal mettra sur son programme la fin du numerus clausus , je pourrai croire a l’honnetete de son projet…

    Répondre
    • Charles Heyd

      18 décembre 2018

      Les médecins sont de « quasi fonctionnaires » ne serait-ce que par leurs rémunérations mais très libéraux quant à leur liberté d’implantation (déserts médicaux versus pléthore sur la côte d’Azur!); le numérus clausus est donc indispensable mais on doit garantir une répartition des médecins français sur tout le territoire en fonction de la densité de population ce qui est exactement le rôle du gouvernement dans l’aménagement du territoire; ce n’est hélas pas le cas surtout pour certaines spécialités comme les ophtalmos; pas plus tard que hier soir sur une chaine de grande écoute on relatait encore le cas de médecins étrangers payés moins que ceux formés en France et qui font les bouche-trous dans nos hôpitaux ou dans les cabinets de ville; il faut bien diminuer le coût de notre santé pas à ce prix!

  • Arsene Holmes

    17 décembre 2018

    ENFIN

    Malaysia on Monday filed criminal charges against Goldman Sachs
    https://goo.gl/1enzGs

    Cela dit c’est un tribunal américain mais on peut toujours réver.
    Et considérant que GS est dans tous les mauvais coups depuis 30 ans(Russie, LTCM,Lehman, Grece, Malaysie etc.. etc..), c’est peut etre le debut de la fin de leur immunité

    Répondre
  • Kerdrel (de) Arnaud

    17 décembre 2018

    Je lis avec joie tous vos papiers.

    Nous sommes environnés de mensonges. Tout le monde ne peut pas les détecter. Dans l’état actuel de la situation une personne honnête qui ne sort pas d’une grand école a peu de chances de pouvoir penser justement.

    Il me paraît nécessaire que IDL sorte un bouquin sérieux pour y remédier. A mon avis il faudrait tenir compte de l’histoire, de l’économie, de la philosophie etc…

    A intituler : Et si on vous disait la vérité …

    Pensées d’un béotien…

    Répondre
  • pierre

    17 décembre 2018

    Bonsoir, monsieur Gave
    Lorsque j’étais étudiant, il m’arrivait de fréquenter des gens d’extrême-gauche. Et lorsqu’on leur mettait devant les yeux le magnifique exemple de réussite de l’URSS, ils avaient la réponse magique: « oui, mais en URSS, ce n’est pas du vrai communisme ». La conversation s’arrêtait en général à cet endroit-là, par pure lassitude de ma part.
    Etant plus que jamais libéral, plus le libéralisme est critiqué, plus je me sens dans la même situation que ces malheureux communistes. « Oui, mais on n’est pas dans on vrai libéralisme, on est juste dans un capitalisme de connivence ». Et je me sens mal, très mal avec cet argument… donc je ne l’utilise même pas, j’ai ma fierté.
    Qui plus est, je suis comme vous, non seulement chrétien, mais en plus catholique romain. Vous voyez le désastre pour me faire comprendre de mes contemporains. Remarquez que de ce côté-là, j’organise des Parcours Alpha pour en parler. C’est encore possible (et terriblement enrichissant pour tous). Par contre, pour parler de mon libéralisme, c’est plus compliqué !

    Au plaisir de vous lire, et surtout merci pour toutes vos références bibliographiques, qui m’aident à enrichir ma réflexion. Il faut maîtriser son sujet pour en parler.

    Répondre
  • Philippe

    17 décembre 2018

    Cher M.Gave , ici en Europe la chute de Deutsche bank qui pourrait etre sauvée par fusion avec Commerzbank et recapitalisation avec l’ aide la BCE n’ a rien a envier au déboires de Bear Stern – Lehman en 2008 etc…Il semble que les institutions de l’ UE aient au-delà du sauvetage de l’ euro d’autres objectifs moins apparents comme laisser leurs amis banquiers prendre des positions risquées dèmesurables . Quelles sont les banques européennes qui à votre avis sont dans une situation aussi grave que Deutsche bank ? Il s’ agit pour moi de dormir tranquille , je ne cherche pas a spéculer . Merci par avance pour vos conseils .

    Répondre
  • Jacques Peter

    17 décembre 2018

    Est-ce que la baisse artificielle des taux organisée par les banques centrales n’est pas motivée tout simplement par le besoin de soulager les Etats surendettés? Au détriment, bien entendu, des épargnants. Il y a connivence entre les banques centrales (soit-disant indépendantes) et les Etats.

    Répondre
    • Guasilas

      22 décembre 2018

      C’est un problème de poule et d’oeuf, mais j’aurais tendance a penser que ce sont les taux bas qui encouragent la dette. Quand la Grèce est passée a l’euro, les taux payés par l’état ont diminué énormement, et le réflexe immédiat de leurs politiciens a été d’emprunter tout ce qu’ils pouvaient pour s’acheter des clientèles. Ca a marché très bien tant que ca a marché très bien. Après, moins.
      Et en France, il m’a semblé entendre plusieurs politiciens, au cours des années, expliquer que la dette n’avait aucune importance, puisque la France empruntait pour presque rien. Il n’y a donc aucune raison d’être économe.

  • Arsene Holmes

    17 décembre 2018

    Excellent article.

    Une petite précision, ce n’est pas Goldman Sachs mais Lewis Ranieri de Salomon Brothers qui a transformé les MBS en armes de destruction massives potentielles. Dans le années 80, GS n’était pas très présent sur ce marché qui performait puis explosait avec une regularité métronomique

    Je ne défends pas GS que je hais au plus haut degré.Chaque fois que j’ai perdu beaucoup d’argent , je les avais en face ou il refusait de faire un marché sur leurs propres émissions

    Je pense aussi qu’il y a une différence sémantique entre la définition du mot Libéral en anglais et en francais.

    Le libéralisme qui est honni est effectivement celui de la définition anglaise qui a conduit à un capitalisme sauvage comme vous le décrivez très bien avec le scandale de LBO et autres Private Equity (ca sonne mieux).

    Il y a une différence fondamentale entre le capitalisme anglo-saxon et le capitalisme européén, la dette, en simplifiant, en étant l’instrument le plus visible et nocif et la source principales de tous les problémes.

    L’autre source est humaine et c’est le” Greed”. Il n’y a pas de mot précis équivalent en francais ce qui résume d’ailleurs la différence de mentalité entre les anglo-saxons et le reste des européens.

    Malheureusement, les Européens finissent toujourspar adopter les pratiques anglo-saxonnes , en retard et parfois quand il est trop tard et que la mal est fait

    Répondre
    • breizh

      17 décembre 2018

      ce n’est pas tant un capitalisme sauvage qu’un capitalisme de connivence (avec les autorités politiques).

    • Arsene Holmes

      17 décembre 2018

      Vous avez raison

      Autant pour moi.

    • Oebann

      17 décembre 2018

      Oui il y a un mot en français pour Greed, c’est « cupidité ». Cela correspond bien à ce qui est décrit.

    • Gerldam

      17 décembre 2018

      Greed = cupidité, c’est du moins le mot le plus approchant de greed.

  • Dupuis Alain

    17 décembre 2018

    Un article fondateur, M. Gave commence à avoir des vues sur youtube, nous ne pouvons que l’encourager.

    Répondre
  • antoine

    17 décembre 2018

    Quel beau cadeau de Noel !
    Superbe, merci

    Répondre
  • didier ROS

    17 décembre 2018

    Merci Mr Gave pour cet article très intéressant qui nous permet de mettre des mots sur les maux qui nous affectent.
    Je comprends mieux notre situation maintenant et je saurais pour qui voter lors des prochaines élections européennes.
    Cordialement

    Répondre
  • Pierre

    17 décembre 2018

    Slow clap

    Répondre
  • Pierre Bruyant

    17 décembre 2018

    Slow clap

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    17 décembre 2018

    Brillante démonstration.
    Je rajouterai, si je peux me permettre, que les autorités américaines ont baissé les taux sous CLINTON pour faire monter l’immobilier et faire croire au bon peuple qu’il s’enrichissait grâce à une politique excellente qui a duré jusqu’en 2007-2008… avant de se faire rincer.
    Ce qui se passe en ce moment y ressemble fort pour ce qui est des obligations. Elles sont vendus au bon peuple au travers des fonds de pensions ou des assurances vie… avant une bonne restructuration… et donc de se faire rincer encore une fois !!!
    A vos gilets… de sauvetage… avant les gilets jaunes furibards ???

    Répondre
  • Karizoc

    17 décembre 2018

    J’en suis arrivé il y a déjà bien longtemps à me dire qu’il était de nos jours totalement vain d’essayer de redonner ses lettres de noblesse au terme libéralisme en France. Ce serait une entreprise absolument colossale, tant l’imprégnation est totale dans la quasi entièreté de la population que le libéralisme est la source de tout le mal. C’est malheureusement foutu, pour les 50 prochaines années au moins.

    J’essayais ainsi de trouver un autre mot, une autre idée sur laquelle s’accrocher. Et là, même le mot liberté semblait trop connoté. Pourtant, l’idée sous-jacente de la liberté est absolument fondamentale pour tout être humain, mais tellement facile à raccrocher au libéralisme pour n’importe quel contradicteur, que c’en serait impossible à défendre. Et cela m’attriste profondément.

    Je cherche encore. Peut-être les lumières …

    Répondre
    • Xavier

      17 décembre 2018

      C’est exactement la réflexion que je me suis faite. Il y aurait « économie libertaire » mais c’est connoté d’anarchisme.

      Economie Steagallienne?

    • Huger

      17 décembre 2018

      Essayez subsidiarité. Ça ne recouvre pas tout ce qu’est le libéralisme, mais c’est du concret

  • Cerf d

    17 décembre 2018

    Pour savoir pourquoi le peuple n’aime pas le libéralisme, il faut aussi relire le discours sur la servitude volontaire de La Boetie.

    Répondre
    • orldiabolo

      17 décembre 2018

      Bien d’accord. Le libéralisme suppose de réfléchir et de prendre des responsabilités, et c’est angoissant. Le socialisme a pour lui l’énorme avantage d’éviter d’avoir à faire des choix. D’autres les font pour vous. C’est tellement plus reposant…

  • Roger

    17 décembre 2018

    C’est toujours un plaisir de lire vos publications du lundi. Elles devraient être largement diffusées au lycée, à minima pour donner un autre point à des cours d’économie et sociale qui sont biens « orientés » …

    Répondre
  • Bilibin

    17 décembre 2018

    Quel suspense!

    Les étapes 7 et 10 me semblent un peu obscures mais je ne manquerai pas de jeter un coup d’oeil aux références mentionnées et de m’instruire un peu.

    Il est vrai que se déclarer libéral conservateur attire des regards interrogateurs sinon outrés, surtout si des socialistes sont présents.

    Une des plus grandes erreurs de la gauche est sa tendance à croire que l’empathie est une vertu en elle-même, et que la volonté d’aider (peu importe jusqu’où elle s’égare) est plus souhaitable/importante que l’aide réelle et ses résultats. Thomas Sowell a bien montré qu’aux USA la population noire s’en sortait infiniment mieux il y a quelques décennies et que depuis le jour où l’état a décidé de l’aider sa situation n’a fait que se détériorer.

     »Sire, sire, surtout ne faites rien! »

    Répondre
  • Robert

    17 décembre 2018

    La crise expliquée pour les nuls… Bravo pour avoir su expliquer simplement une situation complexe, et désigner clairement les responsables.

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  • Thierry

    17 décembre 2018

    Bonjour,

    Sur le point 14, cela signifie t-il que la bulle immobiliere des prix immobiliers dans les grandes villes francaises est sur le point d’exploser? Bordeaux a encore fait une croissance a deux chiffres cette annee, et les « professionnels » nous disent qu’il n’y a pas de bulle et que les prix devraient continuer de grimper a Paris en 2019?
    A quand le plongeon?

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  • vendeo

    17 décembre 2018

    brillant. Il manque le graphique. merci.

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  • G.Kabelaan

    17 décembre 2018

    L’article est encore une fois excellent. La tribu libérale est certes petite mais commence à interroger. Je cache rarement mon libéralisme dans les discussions et trouve de plus en plus souvent une oreille attentive. Il devient difficile pour les politiques et les médias mainstream de masquer la réalité des choses.
    Ma seule inquiétude vient de la frange encore trop nombreuse de ceux qui veulent se persuader que la dégradation de leur situation vient de ce que l’Etat n’est pas allé encore assez loin. L’Union Soviétique n’est pas totalement morte…

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  • G.Kabelaan

    17 décembre 2018

    Il nous manque la fin de l’article. Vite ! Le graphique s’il vous plait !

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  • marc

    17 décembre 2018

    Le libéralisme est associe a l’ouverture des frontières, a l’invasion de gens qui n’ont pas notre culture, aux multinationales qui font travailler des esclaves en Asie, pour nous revendre les produits 20 ou 30 fois plus cher. (y’a qu’a voir la propagande du site qui se dit liberal, mais qui est juste libertarien-anarcho-communiste).

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