29 mai, 2019

Qu’est-ce qu’une guerre juste ?

Les Grecs et les Romains ont été parmi les premiers à se poser cette question et à tenter d’y trouver une réponse convenable. Le fait que l’on ait besoin de se poser la question de la guerre juste montre que la légitimité de cette activité humaine ne va pas de soi. À la guerre, on détruit et on tue. Au nom de quoi donc, et pour quelle fin ? Les penseurs grecs ont tenté de codifier la guerre et de l’organiser afin que de ce chaos apparent surgisse un nouvel ordre. Les Romains sont ceux qui ont posé et défini la réflexion philosophique et morale sur le droit de la guerre et sur la guerre juste. Éléments de réflexion repris et développés par les penseurs chrétiens.

 

Le javelot et les mots

 

Tite-Live (59-17) a laissé des descriptions des rites guerriers dans son Histoire romaine. C’est grâce à lui que nous connaissons bien l’histoire de Rome, des débuts de la République à celui du Principat. La guerre s’insère dans un contexte religieux et liturgique. Avant les combats, les devins pratiquent les haruspices, c’est-à-dire l’art divinatoire de lire dans les entrailles d’un animal sacrifié. Le foie est notamment étudié, car il représente l’univers. Cette pratique est héritée des Étrusques, ce peuple au fondement de Rome. Les Romains pratiquent aussi les augures, également hérités des Étrusques. Il s’agit ici de lire et d’interpréter le vol des oiseaux. Nul ne prend la décision de partir en guerre si les haruspices ou les augures ne s’y sont pas montrés favorables. Le bellum iustum, la guerre juste, est donc d’abord celle qui s’inscrit dans le respect du cadre magique et divinatoire. Le rituel a lieu aussi dans la déclaration de guerre. Tout d’abord, un prêtre fétial lance un javelot trempé dans le sang d’un animal et prononce des paroles de malédiction à l’égard de l’ennemi. Il n’y a pas de guerre juste sans respect scrupuleux de la procédure de déclaration de la guerre, au risque sinon de s’attirer les foudres des dieux. Les lecteurs de René Girard reconnaissent ici le lien avec le sacrifice humain, présent dans chaque culture. Nous aurions tort de balayer cela d’un revers de main comme pratiques anciennes et archaïques. Nos déclarations de guerre d’aujourd’hui, qui passent par l’ONU et ses longs discours à l’utilité douteuse, reprennent, sous une forme modernisée, les rituels romains. Là aussi on discute, on cherche à justifier la guerre, on respecte des codes et des liturgies, notamment le vote dans l’enceinte des Nations unies. La guerre juste, chez les Romains, est donc une guerre déclarée selon les rites prescrits et qui respecte les formes de ces rites. À voir la façon dont la guerre a été déclarée contre la Libye en 2011, nous avons bien l’impression que pour beaucoup le fait de respecter les formes et les codifications suffit à déclarer une guerre comme étant juste.

 

Les danses des saliens

 

Les saliens sont des prêtres qui ouvrent par leurs danses la saison de la guerre. Ils dansent le 19 mars et le 19 octobre, en ouverture et en fermeture de la saison des combats. D’où le nom de Mars donné au mois de la guerre, qui est aussi celui du printemps et donc des terrains plus praticables. Celle-ci s’arrête en octobre, quand vient le temps des moissons. En théorie bien sûr, car il est arrivé dans l’Antiquité que la guerre se fasse en dehors de ces périodes d’ouverture. Les prêtres saliens sont composés de deux équipes de douze, l’une dédiée à Mars, l’autre à Quirinus, le dieu de la paix armée. En alternant les danses, chaque équipe préparait le retour de l’autre saison. Les saliens nous rappellent que la danse est essentiellement religieuse, même si nous avons oublié cela en Europe, tant nos danses, valse ou quadrille, sont sécularisées. On trouve aujourd’hui les pratiques rituelles religieuses de la danse chez les Africains et, dans une mesure différente, dans les transes et les danses solitaires pratiquées dans certains concerts.

 

La justification morale de la guerre

 

Tite-Live a aussi voulu donner une justification morale supérieure à la guerre, expliquant par là le succès et le triomphe de Rome. Si la Ville s’est imposée dans le bassin méditerranéen, c’est parce que les Romains étaient culturellement et moralement supérieurs et qu’ils étaient portés par les dieux. Une idée qui n’est pas très éloignée de la destinée manifeste américaine.  Le but de la guerre, pour Tite-Live, est donc la pax romana, c’est-à-dire la domination de Rome sur les territoires conquis et l’infusion de la romanité chez les nations et les peuples. Les villes romaines qui ornent le pourtour méditerranéen, comme Carthage, Éphèse, Leptis Magna… sont les fruits heureux de la paix romaine et de la juste guerre ; celle qui permet de faire reculer la barbarie au profit de l’humanitaset de la romanitas.Encore une fois, et pour faire des parallèles avec notre époque, c’est ce que nous faisons quand nous déclarons la guerre pour diffuser la démocratie. Une guerre juste, à notre époque, consiste à renverser Bachar Al-Assad et Saddam Hussein. Diffuser la démocratie semble une justification tout à fait acceptable pour provoquer une guerre. Le droit d’ingérence, devenu devoir d’ingérence lorsqu’il s’agit d’intervenir dans des zones où la population civile se fait massacrer, n’est qu’une forme actualisée du bellum iustum romain.

 

Les loups-garous

 

Les loups-garous, ou lycanthropes, ont toute leur place dans la guerre juste. Il s’agit ici de la folie et de la démesure qui s’emparent des guerriers lorsqu’ils sont sur le champ de bataille. Yeux exorbités, bouches bavantes, cris et visages défigurés, les soldats romains développent la furor, qui tétanisent leurs adversaires et les mettent en déroute. Ce sont des guerriers assoiffés de combats et désireux de tuer, ayant parfois ingérés des substances hallucinogènes. Les auteurs latins nous présentent ces guerriers comme possédant une nature animale. Ils sont au contact du sang et des cadavres, ce qui leur retire une partie de leur humanité pour les placer à part dans le genre humain. On leur attribue aussi des pratiques de sorcellerie et des contacts avec les esprits. Les rites de passage des jeunes hommes à l’âge adulte comportaient fréquemment une assimilation du guerrier au chien ou au loup, sous le patronage du dieu de la guerre, assimilation d’autant plus totale qu’elle s’accompagnait de l’ingestion de substances enivrantes ou hallucinogènes. Les hommes loups dévalent le champ de bataille à la recherche de leurs proies et s’abattent sur les soldats ennemis comme le loup sur la brebis.  Ils sont enivrés par le sang et l’odeur de la mort. Les textes les présentent souvent comme étant à la frontière de l’humanité et de l’animalité. Les combats eux-mêmes se déroulent toujours dans les zones frontières : entre les limites de deux cités ou de deux États. Ce sont des zones grises, ni la zone urbanisée ni la nature sauvage et dangereuse. Le champ de bataille est une zone mixte entre la civilisation et la barbarie, entre l’homme et le loup.

 

C’est d’une louve que Rome est née et s’est en s’abreuvant à ses mamelles que Romulus et Rémus ont pu survivre. Romulus est fils de la louve, mais aussi fils de Mars. Cette filiation réunit en lui la triple puissance du dieu, du loup et du roi. Il est roi de Rome, fils de dieu et fils de la louve. Les soldats du roi de Rome sont donc les loups-garous, comme les prêtres de Rome sont les prêtres du loup : les luperci. Ceux-ci, tous les 15 février, lors de la fête des Lupercales, courent autour du Palatin couverts de peaux de bêtes et pourchassant les femmes et les enfants. C’est dans une grotte au pied de ce mont que la louve avait allaité les deux enfants abandonnés. Fête des guerriers et de la fécondité, les lupercales dérivent toujours dans des pratiques violentes. Absorption de produits hallucinogènes, pratiques sexuelles débridées, sacrifices d’enfants démembrés et mangés. Les luperci quittent la ville après y avoir couru pour se rendre dans les champs à l’extérieur de l’Urbs pour y pratiquer leurs débauches. Ces fêtes furent interdites sous Auguste et pratiquées ensuite de façon souterraine. Le pape Gélase 1ertenta à son tour de les supprimer. Il en interdit la pratique en 495 et la remplaça par la fête de saint Valentin, patron des fiancés et des amoureux. Une fête toujours liée à la fécondité, mais beaucoup plus ordonnée et assagie que les débauches des hommes loups.

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

12 Commentaires

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  • vasionensis

    3 juin 2019

    Article très instructif.
    On y apprend au passage que la moisson a lieu en octobre …

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  • Philippe

    2 juin 2019

    @ Charles Heyd . Au fond c’est Trump ( ou Obama ) qui décide ; si il faut une armée europèenne ou pas et ce a quoi elle servira . Si l’ UE se dote d’une armée qui va payer ? Et donc ce sera autant d’ argent en moins pour l’ OTAN . Et meme si cette armée se crèe , Merkel se gardera bien de lever le petit doigt , elle laisse Macron jouer au petit stratège . Les allemands ne veulent surtout pas se battre , ils sont traumatisés par leur passé . C’ est évident . Il n’ y a que Macron pour s’imaginer en Bonaparte a Arcole . Ce ne sont donc que des postures médiatiques .
    Erdogan l’ a compris, il se prèpare a annexer les champs gaziers maritimes de Chypre , et l’ Europe laissera tomber Chypre . Une annexation en pleine mer cela fait beaucoup moins de dégats mèdiatiques qu’une invasion terrestre .

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  • Steve

    2 juin 2019

    Bonjour M. Noé

    Le fait de se conformer aux dires des augures ou des haruspices ne traduirait pas nécessairement un désir de justesse mais peut être d’efficacité. Donc, après s’être assuré des bonnes conditions: saison et jour, l’étape suivante est la fabrication du consentement au juste: un exemple récent à l’ONU et dont tout le monde se souvient c’est celui de Colin Powell en barman à la tribune avec son petit cocktail d’armes chimiques constitué d’aqua simplex à 100%.
    Il manque un volet à votre excellent article: poser la question « Juste pour QUI? »
    En explorant cette voie, on aboutit à la problématique de juste = consenti par ceux que l’on va envoyer au front! Ave Caesar morituri te salutant!
    De fait, une bonne partie des guerres récentes ont été précédées de longues manoeuvres souterraines et tordues afin d’exciper du juste! Nous en sommes à ce point où le juste est signalé par un false-flag! Cherchez l’erreur?
    Le plus simple peut être est de distinguer les guerres de conquêtes des guerres de défense, pour les peuples concernés.
    Et puis de nos jours, il y a des tas de manières différentes et passant sous les radars de l’opinion publique , de mener des guerres, juridiques, commerciales, etc….
    Cordialement.

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  • Ockham

    1 juin 2019

    Saint Valentin est un sacré renversement des valeurs! Depuis il n’a pas fait vraiment florès pour ce qui concerne le domaine de César. L’histoire montre que les peuples disposant d’avantages s’en servent toujours ! Gare au faible et à l’indécis qui sourit béatement au tragique. La loi d’airain qui veut qu’entre états, l’ennemi de mon ennemi est mon ami… provisoirement, est une réalité non sans beaucoup de conséquences. La faiblesse attire les fauves et donc ceux qui ne préparent pas la guerre sérieusement et constamment seront effacés car ils ne pourront même pas mener une guerre juste! La liberté de conscience donc de religion et de pensée dans un cadre démocratique est une fleur qui ne grandit que sur beaucoup de morts, le plus souvent innocents et civils.

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  • Philippe

    1 juin 2019

    @Charles Heyd: si je vous suis 1°) On ne fait rien pour freiner l’ agression turque qui n’ n est qu’ a son début 2°) Vous bottez en touche pour aller reformer les institutions de l’ UE . Vaste programme aurait dit le General de Gaulle ….
    Je vous signale que cette meme UE par Macron-Merkel voudrait ( conditionnel ) créer une armée européenne.
    Les buts strategiques de cette armée sont ils définis ? Lesquels sont ils ?
    Donc il faut lui poser la question suivante : Cette armée va t’ elle aller au secours de Chypre qui est agressé par la Turquie ?
    Cette armée va t’ elle appuyer la Gréce qui est la plus proche de Chypre ?
    Cette armée va t’ elle dèfendre la frontiére gréco-turque ( 190 km de long ) par laquelle la Turquie va faire passer a nouveau quelques centaines de milliers de  » refugiés  » histoire de nos refiler quelques problémes en plus ?
    Le tour de passe – passe turc consiste a bombarder les bordures syriennes et irakiennes , pour en chasser les kurdes qui doivent choisir entre la mort et l’ exil . Cette agression permanente turque vise au  » nettoyage ethnique «  » de ces zones syriennes.irakiennes et a la future domination-annexation a la Turquie .
    Leur exil passe par la Turquie et finit en Europe .
    L’ Europe plonge la tete dans le sable …commode , surtout quand on est sur une plage entre Marbella et Forte dei Marmi .
    Macron construit une piscine a Brégançon , il pourrait s’ entrainer au Kriegspiel ….) avec vos conseils d’ ancien de la Marine Nationale

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    • Charles Heyd

      1 juin 2019

      Ah #Philippe, je ne sais pas où vous cherchez tout cela!
      Je suis pour la fin de l’UE actuelle, CG dirait le Bruxit, mais c’est pareil; vaste chantier comme vous dites! Macron a (encore) fait la bise à Angela la semaine dernière mais qu’en est-il sortit? Rien, mais on prépare le prochain sommet en juin où l’on doit discuter de choses sérieuses, le remplacement de Junker à la commission, entre autre et d’autres postes dans cette même commission ou à la BCE!
      Ils sont pour une armée commune (européenne, franco-allemande, franco-germano-anglaise, etc) mais qui va la commander? Un général de l’US army, ou un amiral de l’USN (c’est ma préférence, petit clin d’oeil!)? Je vous signale que nous avons cette armée commune, celle de l’OTAN, dans laquelle il y a d’ailleurs les forces turques; et donc je suis aussi pour la sortie de l’OTAN et pour une alliance européenne sans bien sûr la Turquie mais aussi sans les USA et le Canada, et donc une vraie armée européenne, mais je doute fort qu’Angela laissera faire et Macron je ne sais pas où il prend ses ordres; mais au moins on pourra peut-être défendre notre frontière européenne de 190 km; ce serait déjà pas mal plutôt que de compter sur les milliards de Mme Merkel et la bonne volonté de Erdogan.

  • Guillaume_rc

    31 mai 2019

    Article passionnant. Notamment sur les parallèles entre l’Antiquité et notre époque.

    Un petit regret : vous n’abordez pas la notion chrétienne de guerre juste. Notion paradoxale, le christianisme prêchant l’amour de son prochain.
    Je serai très intéressé de vous lire sur ce point.

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    • Jacques Ady

      31 mai 2019

      Un élément que je soumets à votre réflexion concernant le caractère « paradoxal » d’une « guerre juste » de la part de chrétiens : le christianisme prêchant effectivement l’amour du prochain, il semble logique qu’il préconise que l’on doive assistance aux personnes agressées (d’où d’ailleurs l’existence du délit de non-assistance à personne en danger dans les sociétés occidentales).

    • Nox

      1 juin 2019

      En effet, le Christ a dit « Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre », mais cette maxime ne s’applique qu’à l’individu en tant que tel et pas à sa famille, ses proches. Sinon Jésus aurait dit « Si quelqu’un frappe les tiens… ». De même autant il ne s’est pas gêné pour dire à la prostituée d’arrêter son métier, autant il n’a rien dit de tel au centurion romain.
      La base du christianisme étant la liberté, il est du devoir de tout chrétien de faire en sorte que nul ne soit contraint contre sa volonté par un agresseur, et au besoin par la force.

  • PHILIPPE

    31 mai 2019

    La prochaine guerre a commencé au large de Chypre. Un navire militaire turc a menacé de couler un navire d’ exploration pétroliére italien ( compagnie ENI ) , au pretexte qu’il se trouvait dans les eaux territoriales de la republique turque de Chypre . Laquelle rèpublique n’ est reconnu par nul etat sauf la Turquie . Cette république perennise l’ occupation militaire turque du tiers de Chypre depuis 1974 .
    Que va faire l’ Europe ? Rien , sinon se mettre a genoux comme elle l’ a déjà fait en 2015 face a l’invasion d’un million et demi de réfugIès syriens-pakistanais-iraniens-irakiens etc….Erdogan avait menacé d’ en laisser passer encore plus , Merkel s’ est incliné et lui a donné 6 milliards pour gérer le flux. Erdogan a bien vu la faiblesse de l’ UE et s’ apprete a recommencer . Il vise les champs petroliers-gaziers de Chypre.
    Pour cela il achéte a Poutine les batteries de missiles anti-aeriens SS 400 qui le mettront a l’ abri d’une eventuelle reaction grecque qui viendrait au secours de Chypre .
    L’UE va nouveau abandonner Chypre et meme la Gréce , face a l’ agression turque .
    Erdogan réplique la tactique hitlerienne des coups de force successifs qui ont permis l’ Anschluss piuis le dépecçage de la Tchecoslovaquie . Et ni l’ UE ( Chypre est membre ) ni la France , l’ Allemagne ou la GB ( qui possédent deux bases militaires a Chypre ) ne léveront le petit doigt . Le trouillométre europèen est au maximum .
    QUE FAIRE ?

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    • Charles Heyd

      31 mai 2019

      dans un premier réflexe: rien!
      mais en réfléchissant il y a autre chose à faire; il y a quelques jours on a voté pour un « machin »; ce machin, l’UE, il faut le casser, c’est simple!

  • Gaulois

    30 mai 2019

    L’être humain a besoin de structures et de justifications pour se rassurer : il nomme, il quantifie, il théorise son univers.
    Pour la guerre, il cherche aussi à justifier ses actions ; il s’appuie sur les dieux pour se conforter, comme en Mésopotamie où la statue du dieu protecteur de la ville était emportée par le vainqueur, comme à Troie où les dieux soutenaient activement les héros.
    Plus près de nous, l’Église a institué la paix de Dieu pour réfréner un peu les ardeurs belliqueuses des seigneurs féodaux et de leurs armées ; cette trêve fut transgressée le dimanche 27 juillet 1214, ce qui fut certainement une des raisons de la victoire de Philippe Auguste à Bouvines.
    La discipline imposée aux armées permet aussi aux états majors de reprendre en main les forces de destruction effrayantes qu’ils ont à déclencher. À l’occasion, l’autorisation de la mise à sac des villes sert d’exutoire aux pulsions dévastatrices des guerriers.
    Et la raison du plus fort reste toujours la meilleure.

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