15 mars, 2019

Syrie : le grand fourvoiement

Huit ans après le début de son déclenchement, le conflit syrien est sur le point de se clore. La Syrie est désormais un pays ravagé, avec près de 350 000 morts et des millions de Syriens qui ont quitté le pays pour rejoindre l’Europe, le Liban ou la Turquie. À cela s’ajoutent les blessés, les amputés, les dégâts immenses des villes comme Alep, Mossoul, Palmyre et même Damas. Huit ans de guerre dont le peuple syrien fut le grand perdant et l’Europe, dont la France, le grand vaincu. La Syrie est le lieu du fourvoiement de l’Europe et de la politique otanienne, ayant contribué à déclencher cette guerre, à la faire durer, à s’y enliser et à finalement la perdre. L’historien et essayiste Roland Hureaux vient de publier une remarquable synthèse de cette guerre, La France et l’OTAN en Syrie. Le grand fourvoiement(éditions Bernard Giovanangeli) qui analyse l’action de l’Europe et l’aveuglement de l’OTAN dans ce conflit qui est un drame pour l’Europe.

 

Lorsque des émeutes éclatent dans l’est du pays en mars 2011, les observateurs y voient la continuité des printemps arabes qui sont en train de secouer la région. Enfin, pense-t-on dans les chancelleries, les dictateurs vont tomber et la démocratie va surgir. Focalisés sur la Libye, les Occidentaux ne regardent pas encore la Syrie où Bachar el-Assad réprime les révoltés. Dès le début s’installe un malentendu. Pour Assad, les révoltes sont menées par des islamistes sunnites financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Elles visent à le renverser pour établir un califat musulman et contrôler le nord de la Syrie pour faire passer un gazoduc qui permettra d’exporter le gaz du Golfe vers la Méditerranée. Assad ayant refusé le passage de ce gazoduc sur son territoire, il estime que les pays du Golfe veulent se venger en le renversant. Les minorités alaouites et chrétiennes se coalisent, car pour elle le renversement du régime et la défaite du gouvernement signent leur arrêt de mort.

 

Pour les Occidentaux, la révolte est due au régime répressif et policier d’Assad qualifié dès le début de tyran. Oubliées les amitiés avec Jacques Chirac et la Syrie invitée d’honneur lors du 14 juillet 2008. Assad devient l’homme à abattre ; il doit partir. Dès le début du conflit, Alain Juppé, sûr de lui et droit dans ses bottes, affirmait avec l’humilité qu’on lui connait : « Assad n’en a plus que pour huit jours. » Quelques mois plus tard, en janvier 2012, Nicolas Sarkozy annonçait qu’Assad devait quitter la Syrie, son départ étant imminent. Il récidiva en juin 2016 en affirmant que « Bachar el-Assad ne peut pas être l’avenir de la Syrie ». On se souvient aussi des propos de Laurent Fabius en août 2012, alors ministre des Affaires étrangères, disant avec beaucoup de gravité après la visite d’un camp de réfugiés syriens à la frontière turque que « le régime syrien doit être abattu et rapidement » et de poursuivre « M. Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur la terre ».

 

Tant de haine et de fourvoiement ont conduit à une impasse diplomatique et militaire qui s’est soldée par une lourde défaite morale, une des plus graves dans le concert des nations que la France ait connue.

 

Le soutien aux djihadistes

 

Aveuglés par leurs désirs de faire partir Assad, les Occidentaux ont systématiquement défendu les islamistes, les finançant et les armant. Joliment qualifiées de rebelles ou de révolutionnaires, ces bandes djihadistes portaient surtout le combat contre la France et contre la Syrie. La résistance d’Assad a surpris. C’est que l’armée syrienne lui est restée fidèle, le clan alaouite ayant prévalu. Même épuisée et battue, l’armée syrienne a réussi à conserver Damas, qui est toujours restée fidèle à Assad. L’année 2015 a été un tournant. Le régime aurait pu tomber à ce moment-là ; il fut sauvé par l’intervention de la Russie qui n’a pas voulu se faire chasser du Proche-Orient et laisser prospérer un califat musulman dans la région. Aidés par l’armée russe, les loyalistes syriens ont pu conserver leur terrain puis le reprendre. Le moment le plus emblématique fut la reprise de Palmyre, puis la bataille de Mossoul. La guerre de Syrie a rappelé que loin d’être un combat lointain la guerre reste un moment d’affrontement entre les hommes, avec des fusils, des positions à tenir, des rues à prendre.

 

L’Occident perdu

 

L’Occident a cherché à faire croire qu’Assad avait utilisé des armes chimiques afin de justifier une intervention militaire pour le renverser, ce qui n’était pas vrai. En dépit de la propagande et des faux documents cherchant à lui attribuer la responsabilité des gazages, les faits ont toujours été démentis. Après l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, il devenait de plus en plus difficile aux Occidentaux de mentir et de répandre des mensonges pour justifier leur guerre. La France était pourtant bien décidée à intervenir en septembre 2013, mais Obama s’est rétracté au dernier moment, lâchant son allié. La victoire de Donald Trump a aussi changé la donne. Si Hillary Clinton l’avait emporté, elle serait partie en guerre contre la Syrie, risquant un choc frontal avec la Russie. Pour la forme, pour ne pas perdre la face et pour contenter l’appareil militaire américain, Trump a bombardé quelques hangars vides et zones désertiques. Mais en sous-main, il a pu éviter un élargissement de la guerre. Il est peut-être moins stupide que ce que l’on cherche à nous faire croire et peut-être plus habile diplomate qu’il n’y parait.

 

La France abandonnée

 

La France est la grande perdante de ce conflit, alors qu’elle avait des liens séculaires avec la Syrie et les chrétiens d’Orient. Elle fut l’un des premiers pays à rapatrier son ambassadeur, ce qui la priva de toute information fiable. Elle ferma aussi le lycée français Charles de Gaulle, qui se maintint grâce à l’action bénévole des Syriens francophones de Damas. Protectrice des chrétiens d’Orient depuis Saint Louis et sans discontinuer, y compris sous la IIIe République maçonnique et anticléricale, la France a abandonné ses alliés et ses amis. Il va être très difficile de retisser le lien rompu de cette amitié. Comme le rappelle Roland Hureaux dans son ouvrage, en soutenant les djihadistes, elle a trahi sa mission et ses soutiens.

 

La guerre des deux France

 

Cette guerre syrienne fut aussi celle de la France et de ses deux jeunesses. Deux types de citoyens français sont partis en Syrie : des musulmans fanatiques partis combattre pour l’État islamique et des Français désireux de mener une action humanitaire auprès de ces populations martyrisées. Entre les jeunes de Lunel partant faire le djihad et ceux de Paris rejoignant l’une des nombreuses associations caritatives travaillant en Syrie, comme l’œuvre d’Orient ou Fraternité en Irak, quoi de commun ? Là aussi, comment concilier ces deux populations si différentes sur un même territoire français ? On s’inquiète beaucoup, et à juste titre, du retour des djihadistes en France, mais le problème est plus profond que la simple question sécuritaire. Car il y a ceux qui ont combattu et ceux qui ont soutenu. Le conflit syrien a révélé les déchirures de la France, et notamment de sa jeunesse, entre une part qui a soutenu, par les armes ou par l’esprit, l’État islamique et une part qui a voulu rester fidèle à la mission de la France et à son message et qui a œuvré ici et là-bas dans l’action humanitaire. Comme la guerre d’Espagne autrefois, la guerre de Syrie éclaire les fractures françaises, mais de façon plus terrible encore. La guerre d’Espagne divisait, sur un seul territoire, un même peuple en deux camps, celui des communistes et celui des partisans de la liberté, comme ensuite face à l’URSS. La guerre de Syrie divise, sur un seul territoire, deux peuples en deux camps, un peuple qui se reconnait fils de Daesh et de l’État islamique et un peuple qui a voulu s’inscrire dans la longue trace de l’histoire de France. Moins visibles, moins béantes qu’en Syrie, les fractures laissées en France par cette guerre seront néanmoins très difficiles à résorber. Comment concilier sur un même territoire un peuple qui s’exalte pour le calife Abou Bakr Al-Baghdadi et un autre qui se reconnaît dans l’action du colonel Arnaud Beltrame ?

 

L’effacement de l’Europe

 

La guerre syrienne a aussi été l’un des moteurs déclenchants des grandes vagues migratoires débutées à l’été 2015, dont les effets n’ont pas fini se faire sentir en France, de l’affaiblissement d’Angela Merkel aux régimes dits populistes d’Europe centrale. L’effacement de l’Europe s’est aussi fait jour dans la soumission servile à l’action de l’OTAN, au lieu de jouer sa propre partition et de suivre ses propres intérêts. Un impérialisme américain qui à bien des égards est un dévoiement du message américain et de l’esprit des pères fondateurs. Il nuit autant à l’Europe qu’aux États-Unis.

 

Au Proche-Orient, les Russes sortent grand vainqueur et renforcent leur présence en Syrie. Eux ont soutenu leur allié et ne l’ont pas abandonné. C’est un énième échec de l’OTAN, après les Balkans, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye. De quoi donner des ailes à la Chine et à la Russie et discréditer le rôle des États satellites que sont devenus les États européens. Un siècle après les accords Sykes-Picot qui ont tracé les lignes d’influence entre Anglais et Français en Syrie et en Irak, il semble que les lignes du désert se soient effacées pour ces deux pays.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

21 Commentaires

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  • Saad FAOUR

    1 avril 2019

    C’est clair , et ce n’est pas un fourvoiement . Le peuple Syrien voulait changé son dictateur . Mais puisqu’il est un pouppé pour l’européen et les USA , comme les autres dirigeants Arabes ,on préféré de le garder . Qatar et freres musulmans sont un instrument des USA déguisant en Islam . Le peuple Syrien a payé la facture , il est défendu de changer un régime sans l’accord de l’ouest . Etc…
    N.B.: le Mossule est en Irak et pas en Syrie .

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    • Albert_Pikes

      4 avril 2019

      Le peuple syrien ou les personnes exclues du développement économique et des mesures récentes prises par le gouvernement.
      C’est quoi le peuple syrien, c’est qui ? Vous ? Filiu ? Non

  • Bernard

    22 mars 2019

    « La guerre d’Espagne divisait, sur un seul territoire, un même peuple en deux camps, celui des communistes et celui des partisans de la liberté, comme ensuite face à l’URSS. »

    C’ est une analyse simpliste et manichéenne qui n’ est que le miroir de l’ analyse que fait la gauche, guerre entre le fascisme et la liberté. Sur ce coup je suis déçu de votre analyse.

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  • Alexandre

    21 mars 2019

    La Russie serait devenue notre brillant espoir, notre éternel salut.

    Entre les marxistes culturels de la mondialisation otanienno-onnusienne et les sbires de la sainte Russie, est-ce qu’il existe encore une voix française en France ?

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  • Guillaume_rc

    19 mars 2019

    Excellent article.

    La notion d’aveuglement est essentielle.
    Depuis des années, on assiste à l’avènement d’une pensée morale (bien incarnée par Le Monde par exemple) complètement déconnectée de ce qu’on appelait autrefois la Realpolitik.

    Je me souviens avoir osé émettre des réserves (au début du mandat Hollande) sur la politique vis-à-vis de la Syrie, en arguant du fait qu’on risquait de mettre les islamistes au pouvoir.
    Que n’ai-je entendu ! Je me suis quasiment fait traiter de fasciste ! Le fait que j’ai eu raison cette fois-là – comme tout le monde je me trompe souvent – n’entre pas en jeu. Ce qui est important c’est l’absence totale d’argumentation rationnelle de mes détracteurs au profit de positions morales ne souffrant aucune contestation.

    Idem avec l’élection de Trump (dont vous rappelez à juste titre qu’il est plus fin qu’il n’en a l’air – soit le contraire de beaucoup de beaux esprits).
    Dès qu’on parle de Trump, toute discussion devient impossible.

    Tout ceci indique que tout les belles âmes oublient que le but premier de notre diplomatie doit être la défense des intérêts de la France !!!
    On voit là l’influence désastreuse d’une certaine presse et de l’enseignement idéologique de l’Histoire.

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  • breizh

    18 mars 2019

    on retrouve déjà la même ignorance lors de l’affaire de Suez.

    Voir l’article de Yves Montenay : https://www.yvesmontenay.fr/2018/07/20/algerie-hongrie-canal-de-suez-en-1956/

    Et le pompon, ce fut l’affaire de Suez. Ce canal, réalisé par le Français Ferdinand de Lesseps, était un rêve depuis l’Antiquité égyptienne puis romaine. Et voilà que Nasser dans un élan de nationalisme pan-arabe le nationalisa ! Fureur des Anglais, actionnaires majoritaires devant les Français. Ces chers alliés nous embarquent dans une expédition militaire de reconquête du canal, tandis qu’Israël, qui avait à l’époque une image de valeureux pionnier (« les Juifs ne sont plus de pauvres victimes mais des athlètes qui font fleurir le désert ») se jeta sur l’armée égyptienne en difficulté face aux Anglo-français. Très vite, les Soviétiques et les Américains s’unirent pour renvoyer les sales colonialistes anglais et français dans leurs pays. Les Soviétiques se proclamaient les défenseurs du tiers-monde depuis la conférence de Bandoung qu’ils avaient largement influencée, et les Américains ne voulaient pas les laisser y mettre le pied, arguant qu’ils étaient tout aussi « anticolonialistes » que les Soviétiques, puisqu’ils avaient été eux-mêmes une colonie anglaise en révolte contre la métropole.

    Peu à peu, je compris l’énormité de la faute de Guy Mollet.

    D’abord l’enjeu du canal était minime puisqu’il ne restait plus que quelques années de concession, et que l’Égypte payait le dédommagement correspondant. Le souci de Nasser était simplement de briller aux yeux de son peuple dans le cadre de sa stratégie pan-arabe, qui devait d’ailleurs échouer quelques années plus tard.

    Ensuite, attaquer un peuple ami et francophone dans ses couches sociales supérieures en s’alliant à la puissance coloniale détestée (l’Angleterre) et avec « l’ennemi sioniste » martyrisant les frères palestiniens, c’était d’une inconscience abyssale. Naturellement tout ce qui était français ou francophone : populations, entreprises, écoles… fut balayé dans les 48 heures et nous vîmes arriver en France non seulement les Français d’Égypte, mais aussi une bonne partie des Grecs, des Libanais et de l’élite copte.

    Plus de 150 ans de vie commune annulés par ignorance ! Certains de ces Français étaient les descendants de ceux restés après le départ de Napoléon et avaient activement participé à la vie du pays, indépendant de fait puis sous la tutelle anglaise.

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  • Philippe

    17 mars 2019

    Le seul critére d analyse valide est le PROFIT : Le trajet southstream-Nabuco repose sur le seul gaz azéri , insuffisant pour l’ Europe .
    Il fallait en 2009 , un trajet  » pro-USA  » Qatar-Arabie Saoudite-Jordanie-Syrie-Turquie . Mais l’Iran et la Russie eux voulaient que le Gaz de South Pars sorte du coté Iran et pas du coté Qatar ( trajet Iran-Iraq-Turquie ) .
    Assad n’ a pas eu le choix, en pion fidéle de la Russie il refusé l’ offre Qatarie , pour essayer de favoriser son allié Iranien .
    La Russie elle vend 70% de son gaz a l’Europe et voit d’un trés mauvais oeuil , le trajet  » pro-USA  » .
    Obama a refusé in-extremis de renverser Assad en 2013 , parce qu’il croyait que l’ accord avec l’Iran sur le nuclèaire etait plus important .
    Téheran a obtenu deux cibles avec un seul accord ( sur le nucleaire ) , maintenir Assad a Damas , empécher que son rival Qatari ne profite de la moitie du gisement South Pars.
    Un 3eme trajet beaucoup plus logique passe au sud
    Qatar-Arabie Saoudite-mer Rouge-canal de Suez-Egypte .
    Disons qu’en 2011 nul ne savait que l’Egypte allait découvrir un immense champ gazier en mediterannée . Donc le conflit a prospéré de 2011 a 2018 .
    Ironie de l’histoire le champ gazier egyptien sera exploité en priorité par l’Italien ENI . Or en renversant Khadafi en 2001 , Sarkozy-Cameron voulait punir ENI italie , d’ avoir cédé a la brusque demande de hausse de 30% du prix de son gaz .
    En renversant Khadafi , Sarkozy-Cameron ont cru punir l’Italie ( rappelez-vous que Sarkozy-Merkel vont renverser Berlusconi en novembre 2011 avec la crise sur le spread Allemagne-Italie ) . Pas très aimable la zizanie européenne…..
    Quand a la France elle colle aux USA , et basta .
    Profit ? vous aviez dit Profit ?

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  • PHILIPPE LE BEL

    16 mars 2019

    Nous ne devons pas oublier le rôle de la Syrie au Liban où des dizaines de militaires français ont été assassinés lors des attentats de Beyrouth en 1983, que l’on a appelé l’attentat du Drakkar pour les français.
    Il faut toujours faire les comptes.

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    • Charles Heyd

      17 mars 2019

      C’est vrai que dans l’immeuble du Drakkar ce ne sont pas des dizaines mais des centaines (200 à 300) militaires français qui ont été tués plus tous ceux qui ont encore été tués après au Liban;
      mais à l’époque ce n’était pas Assad fils mais Assad père qui était aux commandes et peu de gens (Syriens comme Français) impliqués alors sont encore aux affaires; c’est comme si on demandait des comptes aux jeunes allemands pour les crimes commis par leurs parents voire grands-parents! Et d’ailleurs, si on demandait à Hollande ou Macron ce qu’ils pensent de ce qui s’est passé alors (en 1983) au Liban, ils seraient bien embêtés car probablement ignorant tout cela!

    • PHILIPPE LE BEL

      18 mars 2019

      Les pays sont responsables de ce qu’ils font. Par exemple, l’Allemagne a « dédommagé » Israël pour la Shoah…
      Les Assad père ou fils sont les mêmes manifestement au vu de leur « pratique »…

  • Resistant Valaisan

    16 mars 2019

    Excellent article.

    Vous auriez pu mettre une cerise sur ce beau gateau en mentionnant l’ « affaire » Legrier ; Colonel engage au sol Durant ce conflit, celui-ci a ecrit un rapport impartial sur l’ absence totale de strategie et de volonte de vaincre rapidement chez les coalises.

    Et ce qui est encore plus interessant, c’ est la censure dont il a ete victime en France, et au passage l’ excellent Michel Goya avec lui.

    A suivre sur le blog de la voie de l’ epee.

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  • Bilibin

    16 mars 2019

    Terrible constat : la diplomatie française est très forte pour prendre les mauvaises décisions.
    Avec un certain zèle qui lui est propre.

    Merci pour ce bel article.

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  • Steve

    15 mars 2019

    La France n’est plus qu’un protectorat des USA.
    Les agences de renseignements étatsuniennes ont certainement assez de munitions pour tordre le bras de n’importe lequel de nos politiciens. Les chantages exercés sur les banques et l’industrie ( BNP, Alsthom / GE etc…) ont leurs pendants en politique.
    Transparency International a bien souligné la spécificité de la corruption en France: de grosses sommes à très haut niveau; que cela soit ignoré du peuple est une chose, mais s’imaginer que les services spéciaux d’autres puissances, pas forcément amicales, l’ignorent aussi serait très naïf. Nous en payons le prix…..!
    Mais qu’importe: tant que nos ministres peuvent aller s’arsouiller « en boîte » pendant que les policiers se suicident ou le Président se frotter aux cailleras en sueur, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
    Cordialement.

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  • Frédéric

    15 mars 2019

    Analyse bien pertinente, excellent article, félicitations Monsieur Noé.

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  • HR

    15 mars 2019

    Excellent article. De nos jours, la France n’est pas en mesure de sauvegarder son indépendance. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer à l’adoption du Traité dit d’Aix-la-Chapelle signé le 22 janvier 2019. En effet, ni le Conseil constitutionnel, ni le Parlement, ni même les Français n’ont été consultés sur ce traité.
    Ce texte organisé en 26 articles, s’il est très évasif dans le domaine de l’harmonisation financière, sociale et fiscale des deux pays, il est par contre plus disert dans le domaine de la coopération militaire et diplomatique.
    En premier lieu, la volonté d’opérer des déploiements militaires conjoints relève d’un engagement formel. Ainsi, la France et l’Allemagne s’engagent à défendre les frontières de l’autre signataire au cas où celui-ci serait agressé.
    Cet engagement n’est nullement anodin : il présente de vraies inquiétudes, notamment dans le domaine du rapprochement entre les armées française et allemande. Est-ce là, la face cachée de ce traité : la mise en place d’une défense commune qui avait pourtant été rejetée par le Parlement français en 1956 ?
    Cela expliquerait alors la discrétion démocratique dans l’adoption de ce traité. Il paraît, selon la Constitution de 1958 qui nous régit, que la démocratie est « pour le Peuple » et surtout faite « par le Peuple ». Est-ce donc le cas ?
    En second lieu, le Traité d’Aix-la-Chapelle contient les deux engagements suivants :
    • la France et l’Allemagne procèdent à des « échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations unies à New York », notamment entre « leurs équipes du Conseil de sécurité » (article 5) ;
    • nos deux pays s’accordent « pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. L’admission de la République fédérale d’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande » (article 8).
    Cela implique donc que la France doit soutenir fidèlement l’Allemagne jusqu’à ce qu’elle obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
    Curieusement, le déséquilibre économique entre la France et l’Allemagne ne sera nullement compensé par une volonté politique commune faisant jouer les avantages dont la France dispose par ailleurs : son immense domaine maritime, sa présence en Afrique, son statut de puissance nucléaire. On ne trouve dans ce traité, aucun engagement, aucun soutien à ce sujet.
    Divine surprise ! Une fois le Traité d’Aix-la-Chapelle signé, voilà donc que la chancelière allemande Angela Merkel, lors d’une conférence de presse à Berlin le 11 mars 2019, sollicite un siège européen unique au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette prise de position laisse supposer que la France devrait renoncer au siège dont elle dispose depuis 1945 !
    Proposer à la France de perdre son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU s’avère pourtant contraire aux engagements contractés dans le cadre du Traité d’Aix-la-Chapelle dont l’encre n’avait pas encore séché.
    Alors, pourquoi une telle déclaration ? Est-ce pour signifier publiquement que la France est tenue en laisse par une Allemagne dominante et dominatrice ?

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    • Robert

      18 mars 2019

      La France n’a tout simplement plus les moyens financiers et économiques de tenir la position qui est ( était ?) la sienne sur le plan de la diplomatie internationale. Nous sommes maintenant ravalés au niveau de l’ Italie, puis de l’ Espagne dans une dizaine d’années. Cela étant dit sans aucune animosité à l’égard de nos voisins méridionaux… simple constatation.

    • Nox

      18 mars 2019

      Je ne crois pas vraiment à la possibilité pour l’Allemagne d’obtenir un poste permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, parce qu’elle est un nain militaire. Les trois membres permanents occidentaux, USA, Royaume uni, France, sont des puissances nucléaires, ont une armée classique capable de projection extérieure, et s’impliquent régulièrement dans la résolution militaire des conflits pour le compte de l’ONU. Trois caractéristiques qui manquent à l’Allemagne. Ce pays consacre à peine 1% de son PIB aux dépenses militaires et ses unités n’ont aucune expérience des opérations extérieures (ne lui en faisons pas le reproche, ce sont les vainqueurs de la seconde guerre mondiale qui ont tout fait pour empêcher la résurgence du militarisme allemand). Pour modifier les membres permanent du conseil de sécurité il ne suffit pas que la France et l’Allemagne soient d’accord, il faut surtout obtenir la majorité des votes des autres nations.

  • JLP

    15 mars 2019

    « La France était pourtant bien décidée à intervenir en septembre 2013 » : ce n’est pas la France mais le brave président Hollande qui apprécie le goût du sang des autres pourvu qu’il ne risque rien, au nom de sa morale universelle bien entendu.
    Le fait que la Russie, ou plutôt le président Poutine, n’abandonne pas ses alliés en cours de route contrairement aux gouvernants Parisiens a une explication que vous connaissez : l’un réfléchit avant d’agir en faveur de son pays, les autres agissent selon leurs lubies du moment, de préférence en salissant la mémoire de la France, et essaient de réfléchir après pour expliquer pourquoi ce n’est pas leur faute si les choses ont mal tourné.

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    • Charles Heyd

      15 mars 2019

      Je pense que avez tout à fait raison sauf quand vous dites que c’est Hollande qui voulait intervenir et non la France; la France, qu’on le veuille ou non, est incarnée par son président, légitime ou non car peu de gens sont d’accord sur la signification de la légitimité, de la République!
      et c’est là aussi que le RIC devrait pouvoir s’appliquer lorsqu’un président s’entête dans une impasse, même approuvé par sa majorité de godillots; je crois d’ailleurs qu’il y a eu un vote au parlement à ce sujet, pour dire « stop ».

    • breizh

      15 mars 2019

      que le président de la république représente le peuple français (« incarne la France » c’est trop) ne l’autorise pas à faire n’importe quoi.

  • calal

    15 mars 2019

    ben oui, on est un pays endette,on fait ce que les preteurs nous disent de faire sinon ils arretent de preter.

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