28 septembre, 2017

La Méditerranée, promesses et dangers

La Méditerranée est la mer des civilisations et des cultures ; elle est aujourd’hui la mer des dangers et des déstabilisations potentiels. Ces dangers sont le fruit de la stratification historique de la zone, qui produit aujourd’hui des chocs et des étincelles à venir. Il y a toujours beaucoup d’émotions à se baigner dans une mer qui a vu passer les Grecs et les Romains, les raids arabes et les Croisades, les Normands et les Anglais, l’expédition de Marc-Antoine et celle de Bonaparte. On n’en finirait pas d’écrire l’histoire de cette mer et c’est cette accumulation de strates historiques qui fait de ce lac romain un enjeu géopolitique majeur. Mais plusieurs défis et problèmes graves se profilent en Méditerranée qui vont accroître l’actualité des mois à venir.

 

Défis de stabilisation étatique

 

Nous avons déjà évoqué ici le cas de la Libye et de l’Égypte, pays instables pour des raisons diverses dont l’effondrement, surtout de la Libye, serait un danger grave pour l’Europe.

Le problème algérien est autrement plus compliqué. On n’en finit pas d’attendre avec angoisse la mort du président Bouteflika, dont on sait qu’elle ouvrira immédiatement un trou de chaos. Est-ce son frère cadet qui arrivera à prendre le pouvoir ? D’autres militaires ? Les frères musulmans ? La déstabilisation algérienne risque de se propager en Tunisie, pays affaibli, et au Maroc, dont la stabilité est fragile. Un effondrement du Maghreb est à craindre. Pour y faire face, il faudra comprendre la situation et disposer d’une armée efficace. Ne comptons pas sur nos partenaires européens pour nous aider, il y a longtemps qu’ils ont signé un bail à long terme avec l’Otan qui leur sert d’armée de substitution. C’est le retour aux mercenaires (dans une vision positive) ou à l’asservissement impérial (vision plus négative, et peut-être plus juste).

 

C’est là qu’un double problème se pose. D’abord le vide intellectuel de l’élite politique, qui la rend incapable de comprendre les enjeux internationaux du moment. Ensuite, l’état d’épuisement de notre armée, dont le matériel est usé, et qui risque de ne pas être en mesure de faire face au défi d’un effondrement de l’Afrique du Nord. Baisser le budget de l’armée de 850 millions d’euros n’est pas la mesure la plus intelligente qui ait été prise. Nous sommes en guerre nous dit-on. Je n’ai pas d’exemple, dans l’histoire, de gouvernement qui ait diminué son budget militaire en temps de guerre, surtout pas pour augmenter le budget général de 7,3 milliards d’euros. D’ordinaire, on fait plutôt l’inverse.

 

Puisqu’Édouard Philippe est de la promotion Marc Bloch de l’ENA, nous ne pouvons que lui conseiller de reprendre L’étrange défaite, œuvre brillante d’un historien honnête et intelligent :

 

« Notre machinerie de partis exhalait un parfum moisi de petit café ou d’obscurs bureaux d’affaires. Elle n’avait même pas pour elle l’excuse de la puissance, puisqu’elle s’est effondrée aux premiers souffles de l’arbitraire, comme un château de cartes. Prisonniers de dogmes qu’ils savaient périmés, de programmes qu’ils avaient renoncé à réaliser, les grands partis unissaient, fallacieusement, des hommes qui, sur les grands problèmes du moment -on le vit bien après Munich- s’étaient formé les opinions les plus opposées. » (p. 174)

 

Il n’y a pas que l’Afrique du Nord qui soit fragile. La Grèce n’a toujours par réglé la question de sa dette et de ses budgets déficitaires. Le problème grec a été reporté, non pas résolu. Un nouveau défaut de paiement risque cette fois de faire sauter l’euro, et d’entraîner avec lui les pays à l’économie défaillante.

L’Italie quant à elle est submergée par la crise migratoire. Les premiers sentiments charitables passés, la population commence à être excédée par ces vagues qui n’ont ni solution ni fin. Les villages de Sicile sont de plus en plus envahis par les flux migratoires, comme ceux du sud de l’Italie. La mafia s’enrichit de ce trafic, des ONG en profitent pour déstabiliser le pays. On peut craindre ici la colère des peuples et l’embrassement armé des milices.

 

Défi migratoire

 

Ce dernier n’est toujours pas résolu depuis 2013, même si l’on a cessé de projeter les images d’embarcation à la télévision. Les rapports officiels de la Commission européenne, d’Europol et des ONG démontrent que les migrants ne fuient pas la guerre, mais viennent pour des raisons économiques. 90% d’entre eux viennent en Europe par l’intermédiaire des réseaux mafieux. L’UE a montré son incapacité à protéger sa frontière sud, celle de la Méditerranée. Les bâtiments militaires qui y sont envoyés n’ont pas d’ordre pour agir réellement et se contentent d’opérations humanitaires bien dérisoires au regard du défi réel.

 

Le risque est cette fois une déstabilisation des pays d’Europe. Jusqu’à quand les Italiens vont-ils supporter cette situation et la gabegie de leurs représentants politiques ? Jusqu’à quand les habitants de Calais vont-ils supporter les affrontements entre groupes d’Érythrée et d’Éthiopie, les barrages routiers, les vols et les cambriolages ? Pour l’instant la population demeure pacifique, mais jusqu’à quand ? Le nombre de licenciés de la Fédération française de tir est passé de 145 000 en 2011 à 200 000 en 2016. Une épidémie d’amour du tir sportif, sans aucun doute. De même, le nombre de personnes passant le permis de chasse est en hausse constante : 2 600 en 2016, en Île-de-France, un record. Rappelons que le permis chasse et la licence de tir sportif permettent de posséder légalement une arme, et qu’une carabine pour chasser le sanglier est très puissante.

De plus en plus de personnes ressentent le besoin de s’armer pour se protéger d’éventuelles attaques, preuve que la confiance dans l’État a complètement disparu. Or la mission première d’un État est d’assurer la sécurité de sa population, non de fournir des cantines gratuites ou des pass culture.

 

Défi turc

 

La Turquie est, pour l’Europe, un défi à elle seule. Un an après le putsch raté contre Erdogan, qui a permis à ce dernier de renfoncer son pouvoir et d’établir une dictature lui assurant le contrôle de son pays, Ankara continue son double jeu vis-à-vis de l’État islamique. Il nargue l’Europe et manie la vanne migratoire comme moyen de pression à l’égard de l’Allemagne. De la Méditerranée on passe vite en Mer noire (la région du Pont chez les Grecs) et donc en Crimée où les Russes sont désormais installés. Nul doute que Moscou regarde cette zone avec grand intérêt. La proclamation de l’indépendance du Kurdistan est un risque réel pour la région. La Turquie ne va pas laisser se développer un État qui revendique une partie de son territoire. Une intervention armée n’est pas à exclure, qui rajouterait du chaos à un Moyen-Orient déjà bien empêtré.

 

Défi des profondeurs

 

La Méditerranée ne se limite pas à ses côtes. Son espace s’étend jusqu’au Sahara pour le sud et jusqu’à la Mésopotamie pour l’Est. Plus que jamais, la Méditerranée demeure l’espace romain par excellence. L’infiltration de l’État islamique au Sahara, la fragilité du Mali, du Tchad et de la Centrafrique a des répercussions sur le Maghreb et donc sur l’Europe.

Même si Mossoul a été repris à l’État islamique (dans une guerre urbaine plus longue que Stalingrad), ce dernier n’est pas mort. Il mute et il s’adapte à la nouvelle donne. Damas est une ville de la Méditerranée et tant que dure le conflit syrien c’est tout l’espace qui est menacé.

 

La Terre du chaos

 

Au sud comme à l’est, la Méditerranée baigne les rives de ce que les géopoliticiens appellent la Terre du chaos : un territoire où se concentrent les conflits, le terrorisme et la dissolution des États. Le chaos a toujours un mouvement expansif et s’accélère dans sa propagation. Le défi de l’Europe est de le circonscrire et de le rétracter. Pour cela, la force militaire seule ne suffit pas, encore faut-il être conscient des défis du temps.

 

Solution aux défis

 

La mer se tient par une flotte. La France et les pays d’Europe ne pourront pas faire l’économie d’une marine puissante et moderne pour tenir et donc contrôler cet espace aquatique, au risque de la voir devenir plus que jamais une mer des larmes. Si elle souhaite garder sa souveraineté, la France ne pourra pas se passer d’un deuxième porte-avions.

Le chaos se résout par la stabilisation, ce qui implique de renouer avec une diplomatie réaliste fondée sur le soutien aux États résistants au chaos. Fortifier Le Caire, Rabat, Amman et Damas d’une part, prendre acte de la partition de la Libye et de l’Irak et accompagner la nouvelle gestion de ces territoires d’autre part. Enfin, lutter contre les réseaux mafieux qui s’enrichissent par l’industrie migratoire.

Il est encore temps, pour l’Europe, de prendre son destin en main, avant que d’être conduit par d’autres qu’elle-même :

 

« Nous nous trouvons aujourd’hui dans cette situation affreuse que le sort de la France a cessé de dépendre des Français. Depuis que les armes, que nous ne tenions pas d’une poigne assez solide, nous sont tombées des mains, l’avenir de notre pays et de notre civilisation fait l’enjeu d’une lutte où, pour la plupart, nous ne sommes plus que des spectateurs un peu humiliés. » (Marc Bloch).

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

12 Commentaires

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  • Christophe Desmaris

    2 octobre 2017

    L’augmentation de la fréquentation des cercles de tir et des prétendants au permis de chasse est très bien vue. On aurait pu ajouter la fréquentation des salles de sports de combat, arts martiaux et self-défense, et la pratique de la course à pied en tout terrain (le trail) qui se répand notamment chez les femmes. Les Français s’astreignent en définitive eux-mêmes à une véritable préparation militaire, pensant qu’il en restera toujours quelque chose: une compétence et une aptitude physique, même après confiscation des armes par un pouvoir totalitaire.
    Quant à la Méditerranée, il suffit de pratiquer, même l’été, la plaisance sur un petit voilier quand la Grande Bleue s’est mise en tête de se fâcher un tantinet (la peur arrive vite), pour comprendre l’intérêt d’être -un peu- protégé par une frontière naturelle.

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  • Ockham

    30 septembre 2017

    Je vous trouve bien pessimiste sur l’avenir du Maghreb en pleine révolution médiatique et énergétique comme nous. Évidemment l’islam étant rigide sinon pétrifié, les craquements sont légions, bruyants et coûteux en vies. Les institutions islamiques ne sont pas antisismiques comme nos démocraties que nous trouvons veules souvent! Tout de même le Maroc fait tout pour rejoindre le peloton des nations modernes. La grande Egypte assure dignement son rôle international de passage des flux de la planète. Enfin la Libye va reprendre forme avec le Gl Haftar. La Tunisie s’attelle courageusement à sa normalisation. L’Algérie est à un moment délicat. En fait le désordre paraît d’autant plus cauchemardesque que c’est la paix depuis 70 ans. Toutefois il y a deux idées en opposition avec le réel et le possible: la première concerne la défense et la seconde l’aide.

    L’Europe ressemble littéralement à un moulin où n’importe qui entre comme il veut et au nom des droits de l’homme ne ressort jamais même quand quelques milliers parmi ces migrants profèrent les pires anathèmes avec promesse de violence létale contre notre mode de vie abominable sans remarque de nos autorités politiques. Admettons que la France décide de prendre les moyens militaires sérieux pour se protéger. C’est vain relativement au problème de la migration mais admettons. Ceci suppose des impôts or la France avec la plus grosse administration du monde relativement à sa population, ses services de santé à coût élevé et prix bas, ses prestations de la CAF, des crayons de la rentrée, ses allocations de logements, ..le tout sur déficit et dette abyssale ne peut plus rien faire. Un deuxième porte-avion français? Impossible sauf financement extérieur. Par contre 3 porte-avions européens c’est possible avec la construction d’une second par les trois grands chantiers navals allemand, français et italien, et pourquoi pas espagnol, plus le flambant neuf HMS Queen Elizabeth britannique. A propos de construction le bassin de Saint Nazaire est idéal. Il ne faut plus rêver tout seul.

    La deuxième fausse bonne idée est l’aide au développement. Elle me fait toujours penser à la subvention au pain, au vélo électrique, au prix du diesel… Cela fait des siècles même avant Turgot que la démonstration est faite et refaite qu’il faut du commerce libre et non de l’aide. Trade not Aid! L’ouverture de la Chine et de l’Inde, de l’Asie du Sud-Est a supprimé quasi le milliard de pauvres en 20 ans! L’aide des petits états depuis des dizaines d’année n’a distillé que des gouttelettes certes utiles ponctuellement ici mais chères et inefficaces là allant parfois jusqu’à ruiner des secteurs complets en Afrique comme l’élevage de volaille et la production de céréales locales éliminées par la farine gratuite… Les Africains doivent résoudre leurs problèmes eux-mêmes ce qui n’exclut pas une aide collatérale européenne d’accompagnement.

    Certes il va falloir tenir son chapeau car ça souffle et des rafales sont attendues, mais avons-nous le choix?

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  • Artiste

    29 septembre 2017

    Je pense qu’il serai élégant d’offrir à jacques Sapir un espace sur ce blog ,lui qui vient d’être mis à l’index par le pouvoir qui tente de bâillonner toute expression qui ne lui convient pas ,cela lui permettrai de trouver un nouvel espace pour ses analyses et viendrait renforcer ce site qui privilégie la liberté de pensée.

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    • sassy2

      29 septembre 2017

      Oui sur le papier.
      Mais, à mon avis, puisque de toute façon tout le monde lit Sapir alors en réalité il vaut mieux rester un peu atomisé.
      En effet il est mal aisé de faire tomber une armée hétéroclite & organisée en guerilla.
      Surtout qu’il s’agit d’une guerilla nouvelle par internet.
      Même les chinois n’y peuvent strictement rien.
      Aux US, il existe des personnes bannies plusieurs centaines de fois de twitter mais toujours plus influentes. (il ets vrai qu’en EURSS ces mêmes personnes auraient pris en cumulé 200ans de peines de prison LOL)

      Pour faire un breitbart (ou un canard enchainé un exemple un peu connexe) il faut une trésorerie considérable voire même un Président en exercice.

  • Guillaume_rc

    29 septembre 2017

    Une fois de plus, bel article de fond.

    Vous pointez à juste titre « le vide intellectuel de l’élite politique ».
    Il est vrai que celles-ci sont dorénavant composées de personnes n’ayant connu aucun conflit et (pour beaucoup) n’ayant même pas fait de « passage sous les drapeaux ». Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de regretter la paix (que j’ai la chance d’avoir toujours connue) ou de maugréer sur le mode « faudrait une bonne guerre ».
    Mais je pense que ces deux faits permettent en partie d’expliquer cette incapacité de nos élites à penser la géopolitique et les rapports de force.

    S’ajoute à cela un climat ambiant beaucoup plus porté sur le repentance perpétuelle et la méconnaissance de l’Histoire (cf. les déclarations d’E. Macron en Algérie).

    Autre facteur : une condamnation quasiment obsessionnelle de la violence qui fait oublier le vieil adage : « Si vis pacem para bellum ».

    Enfin, notre personnel politique est tellement obsédé par les questions économiques, sociales et techniques (leur relative maîtrise étant un autre sujet) qu’il en oublie le fondement même de leur existence, à savoir les questions régaliennes.

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  • Coiron

    28 septembre 2017

     » Craindre l’embrasement armé de milices « . Non pas ! Ce serait salutaire ; un mauvais moment à passer mais nécessaire , puisqu’il n’y a rien à attendre des gens au pouvoir .

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    • Charles Heyd

      28 septembre 2017

      Le Liban, mais aussi les pays de l’ex. Yougoslavie et de nombreux pays africains ou du Moyen-Orient – Irak, Syrie-Afghanistan, a vécu des années avec les milices et vit toujours avec des milices (Hezbollah notamment);
      si c’est cela la solution mieux partir ailleurs, c’est ce que font d’ailleurs beaucoup de Libanais et de réfugiés d’ailleurs!

  • Robert

    28 septembre 2017

    Voici une analyse très structurée et qui pointe bien les défis immenses que doit affronter l’ Europe en Méditerranée. Face à cette situation, l’Europe politique apparaît désarmée, avec une réaction pusillanime qui ne semble pas à la hauteur des enjeux. Manque de volonté, de lucidité ? Un peu des deux probablement.

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    • sassy2

      29 septembre 2017

      Aucun manque de volonté ni de lucidité à mon humble avis.
      L’autre livre en relation avec cette page est très surement « le choix de la défaite » A Lacroix Riz

      Il n’est pas question de deuxième porte avion.
      Les super étandards furent retirés l’année dernière (ai vérifié), retirés avec 20ans de retard.
      Vous pouvez vérifier mais des mécaniciens du Charles De Gaulle sont envoyés à paris pour l »opération sentinelle » déployée pour que l’enrichissement culturel » se fasse bien. Pourquoi l’armée n’agit-elle pas comme la ICE deportation task force des us vis à vis des migrants?

      L’Otan de clinton obama a servi à l’arrivée des migrants. (…)
      Merkel ne veut pas d’une traite de 1 million de migrants mais 1 milliard pour l’enrichissement culturel (chiffres zero hedge cette semaine)
      Schroder, auteur de la mise en application de haartz iV alors que c’est lui seul et lui seul qui a permis cette Allemagne de 2017, s’installe chez gazprom.

      Triste à dire mais merkel macron trudeau finiront comme Blum (… ou comme MLE Pétain pour en revenir au « choix de la défaite »)
      En effet Ann Coulter a clairement mentionné les RWDS
      Et parce qu’ensuite la traite d’esclaves -une concurrence néfaste- n’avait JAMAIS jusqu’alors été légalisé à aussi grande échelle ni en France métropolitaine ni en Europe (depuis les Romains?).

      ps:
      Je n’y ai pas de riad mais le Maroc est une monarchie: il se trouvera de nombreuses personnes pour la défendre à mort (dont moi). Sans doute Poutine le fera aussi & gratos (gibraltar+pays fondamentalement sympathique)

    • Charles Heyd

      30 septembre 2017

      Je voudrais répondre à #sassy2;
      quand un (grand) bâtiment de combat est en maintenance, notamment pour des mois, ce qui est le cas du Charles De Gaulle actuellement, on « détache » un certain nombre de son personnel qui n’a plus aucune ou peu d’utilité à bord pendant ces travaux (le service météo par exemple) vers d’autres tâches; c’est le cas de Sentinelle si vous le dites; il parait que les Français (et son président?) y attache une grande importance (à Sentinelle, aux marins je ne sais pas!)?!
      quand on avait 2 porte-avions (Foch et Clémenceau), on prenait le personnel du Foch non indispensable pour combler les « trous » dans le plan d’armement (les personnels normalement affectés mais non disponibles présentement) du Clémenceau, et inversement;
      je me souviens notamment, comme si c’était hier, où le Clémenceau est parti pour le Golfe lors de la guerre en Irak en 1990; le Foch a pu compléter et même au-delà les manques en personnel et aussi en matériel du CLEM!
      il n’y avait bien sûr aucun syndicat pour s’indigner de telles manœuvres et je peux vous assurer que (très) peu de marins se plaignaient de cette situation même si cela entrainaient plus de jours de mer, et donc d’absence de la maison, et sans surplus de solde; je pense que cela est aussi le cas des marins du CDG en patrouille Sentinelle.
      Est-ce qu’on respecte les 35h hebdomadaires, je n’en sais rien; de mon temps (il y a vingt ans) cela n’existait pas (les 35h), donc la question ne posait pas!

  • Steve

    28 septembre 2017

    Bonjour M. Noé

    Rappel salutaire de votre part. Cependant, l’expression « lac romain » que vous employez n’indique t’elle pas un problème conceptuel sous-jacent en Europe? lac romain =mare nostrum?
    Combien de rois de France se sont ils leurrés à vouloir reconstruire l’empire. Combien de campagnes d’Italie ruineuses et s’achevant dans la débâcle….J’ai lu il n’y a pas si longtemps que « Bruxelles » aussi serait obnubilé par le reconquête de l’Empire….
    Je crois que la marine ne saurait être une panacée si les facteurs internes d’aspiration ne sont pas d’abord réglés: Mafias,(à ventiler façon puzzle)et agissements de tous ceux qui souhaitent la diminution des salaires tout en ponctionnant des cotisations pour alimenter à tout prix le Ponzi des retraites et les impôts (la rente des ODS dirait peut être C.G.?)
    Ce sont des facteurs économiques,vous l’avez écrit, qui expliquent 90% des migrations: c’est donc qu’il faudrait aussi agir à la source développer les économies afin que les populations aient de l’espoir de bien vivre chez elles.
    Songer à réunifier – pacifiquement- l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, me semblerait plus prometteur que d’aller s’enliser dans les mirages des sables du désert au son des sifflets des quartier-maîtres et des tambours des biffins.
    Ainsi, la mare nostrum pourrait devenir mare publica et redevenir un lieu d’échanges bénéfiques pour tous plutôt qu’un lieu d’affrontements meurtriers et le tombeau des miséreux à bout de souffle.
    Cordialement.

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