8 novembre, 2015

Un Libéral peut-il être Conservateur ?

Je dois avouer que j’aime beaucoup les lecteurs de l’IDL et en particulier ceux qui se donnent la peine de communiquer avec nous. Par exemple, l’un d’entre eux m’a posé une question, il y a quelques jours, qui m’a beaucoup troublée : Peut-on être Liberal ET Conservateur à la fois ?

Et du coup,  je me suis mis à réfléchir…

Or, pour qu’une réflexion soit fructueuse, il faut bien sûr la mettre par écrit.

Ce que j’ai fait ci-dessous.

Libéral, je crois savoir ce que cela veut dire car j’ai beaucoup réfléchi et beaucoup lu sur le sujet.

En revanche, j’ai assez peu réfléchi à la notion de Conservatisme et je ne me sens pas très l’aise pour parler d’un sujet que dans le fonds j’ai assez peu étudié et que je connais mal. Certes, j’ai lu Burke ou Tocqueville  qui m’ont beaucoup influencé, mais je n’ai peut être pas lu autant dans ce domaine que je l’aurais dû.

Il n’en reste pas moins que la meilleure définition que je connaisse du Conservatisme a été donné par Lord Salisbury, alors premier ministre de la Reine Victoria. Cette dernière lui avait fait part de son souhait qu’un certains nombres de changements soient apportés à la gestion du Royaume. A quoi Lord Salisbury avait répondu « Changer, votre Majesté, changer…Vous ne trouvez pas que les choses vont déjà assez mal comme ça ?»

On retrouve, dans cette simple boutade, l’essentiel de la Philosophie de Thomas Sowell et de Hayek.

Je m’explique.

Pour Hayek, dont nul ne peut nier qu’il fut un penseur Libéral de la plus haute importance, il y avait deux sortes de changements :

  • Ceux qui arrivaient lentement mais surement des profondeurs du corps social et qui, en arrivant à sa surface devenaient acceptés comme parfaitement raisonnables par tout le monde. Raymond Boudon citait comme exemple de ce genre de processus l’abolition de la peine de mort dans la plupart des Démocraties. On pourrait citer aussi la disparition du crime de blasphème dans tout l’Occident depuis le début du XIX eme Siècle. Ce genre de changement d’habitude fait en général l’objet d’un vaste consensus social et lorsque le temps en est venu, l’adaptation du Droit à ce qui est devenu la nouvelle norme sociale se fait sans aucune difficulté. Ce n’était certainement pas à ce genre de changement que s’opposait Salisbury.

 

  • Ceux qui arrivent portés par ceux que Thomas Sowell appelle les Oints du Seigneur. Et là, il s’agit d’une toute autre affaire. Le but n’est pas de reconnaitre qu’un changement a eu lieu et de l’entériner dans le Droit, mais de changer le Droit pour forcer à un changement, parfois brutal, du corps social. Et donc on assiste souvent à une tentative de changer la nature humaine pour faire naitre un « homme nouveau », ce qui n’est pas du tout la même chose. Nous avons affaire, de fait, à un viol.

Dans la réalité, le processus que suivent les Oints du Seigneur pour capturer une part plus importante du pouvoir politique et de la rente que cette capture permet est toujours le même. Il a été décrit avec une précision merveilleuse par Thomas Sowell, intellectuel noir,  issu du Sud profond où il est né dans une cabane sans électricité, ancien « marine » Américain et plus tard professeur d’économie dans les plus prestigieuses universités des États-Unis.

Tout commence par la recherche d’une position leur donnant une espèce de supériorité «morale»  sur les autres intervenants dans le débat publique. Prenons l’exemple de l’écologie qui semble être très à la mode à Paris en ce moment, ce qui va empêcher tout un chacun de circuler dans la capitale pendant 15 jours au moins. Nos écologistes, qui ne représentent qu’une part minuscule de l’électorat essaient de nous faire croire depuis des années qu’ils sont les seuls à se préoccuper du futur de la Planète, menacée par les plus gaves dangers.

Ce point étant acquis avec la complicité des media, vient l’étape suivante. Et elle est toujours la même. Il est urgent de  mettre en œuvre des solutions qui toutes limiteront notre Liberté individuelle en s’appuyant sur un pouvoir accru qui leur sera délégué par l’État.

Les solutions qu’ils proposent ayant été acceptés vient le temps des résultats. Et surprise, surprise, elles ne marchent pas du tout ou aboutissent au résultat inverse de celui recherché. On en a eu un exemple merveilleux avec Mrs Merkel fermant toutes les centrales nucléaires allemandes pour rouvrir les gisements de charbon infiniment plus polluants.

Mais, heureusement, les Oints du Seigneur ont (à nouveau) une solution au problème qu’ils ont créé et qui souvent n’existait pas avant eux. Ils ont une (nouvelle) solution au (nouveau) problème, qui bien entendu suppose de leur donner à nouveau plus de pouvoir à eux et donc d’augmenter le pouvoir de l’État pour mieux fausser le marché libre. Dans leur monde, la Liberté est toujours coupable.

Et ainsi de suite, jusqu’au moment où les citoyens ruinés et exaspérés décident de les virer à grands coups de pompes.

Chacun aura reconnu le processus intellectuel religieux qui sous tend toujours leurs démarches.

  • Le citoyen de base a commis de gros péchés.
  • Ces péchés vont sans nul doute entrainer sa damnation.
  • Heureusement, une classe cléricale qui est en contact avec la Divinité (Gaia dans notre exemple) peut servir d’intermédiaire pour atténuer la colère du tout puissant.
  • Cela implique de les payer grassement et peut être d’égorger quelques boucs émissaires comme au temps jadis (merci René Girard) , mais hélas, tout cela est nécessaire.
  • Et si les solutions ne marchent pas, eh bien cela veut dire que le Dieu est encore plus fâché qu’on ne le pensait et qu’il faut revenir au début du raisonnement et sacrifier quelques vierges de plus.

Ces individus font donc disparaitre la différence essentielle qu’Abélard avait introduite dans l’Occident Chrétien, je veux dire la différence entre le péché et le crime. Pécher relève du rapport que chacun entretient avec Dieu et la justice civile n’a rien à dire quand un péché est commis par un individu.

Par contre, enfreindre volontairement la Loi existante est un crime.

C’est reconnaitre dans l’ordre civil  la différence qui existe entre Dieu et César.

Et c’est sur cette reconnaissance –que la religion Musulmane n’a jamais intégré- que toutes nos sociétés laïques se sont construites depuis le XII me siècle.

Et ce que font les oints du Seigneur, c’est bien sur de gommer cette différence essentielle pour leur donner à eux le pouvoir de condamner et d’excommunier qui a été retiré aux Églises établies depuis bien longtemps. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les actes de la chaine de télévision qui vient de virer son spécialiste météorologique pour blasphème contre les adorateurs de Gaia. Voila qui me parait aussi grave que les massacres à Charlie Hebdo mais qui n’a pas encore amené des millions de personnes dans les rues, à ma connaissance. Nos oints du Seigneur n’ont en fait que peu, très peu de considération pour la Liberté d’expression comme le prouve à l’évidence toutes les Lois mémorielles.

Hayek appelait le processus mental qui menait à cette autre forme de changement « la présomption fatale » et c’est elle qui a toujours mené à tous les génocides et à tous les crimes contre l’Humanité.

Ces points étant acquis, revenons à notre antinomie Liberal / Conservateur, qui est le sujet de ce billet.

Il me semble tout à fait évident que le premier devoir de cet individu rarissime que serait un Libéral Conservateur est sans doute de lutter sans cesse pour que chacun puisse s’exprimer, y compris bien sur les Oints du Seigneur.

Par contre, toute tentative de museler des opinions  qu’elles soient ou non les miennes en s’appuyant sur la capture de l’État et le monopole de la violence légitime dont il dispose, est inacceptable et l’on doit y résister au besoin par la force. Après tout, le premier amendement à la constitution Américaine précise que « le Congrès des États-Unis ne fera pas de Lois pour limiter la Liberté d’expression», ce qui est extrêmement clair.

De plus, il me semble tout à fait évident également que mon Libéral Conservateur, après avoir combattu pour une Liberté d’expression totale,  doit suivre avec beaucoup de sympathie la montée des changements qui viennent des entrailles de la collectivité.

Ayant eu un frère homosexuel, toute mesure qui cherche à faire reculer l’opprobre dont ces pauvres gens souffraient me parait une bonne chose. Et ce, bien que je soit Catholique.

Ayant deux filles et cinq petites filles, je me vois mal protester avec vigueur contre les changements dont les femmes ont bénéficié depuis cent ans tant cela me paraitrait stupide et surtout injuste.

Je veux dire par là que tout bon Liberal / Conservateur doit accepter avec bonheur tout changement qui réduit les injustices ici sans les accroitre ailleurs.

Mais quand j’arrive aux changements préconisés par mes Oints du Seigneur de nos jours, alors là, je vois rouge plus souvent qu’à mon tour.

Prenons un exemple, la GPA

Il ne peut pas y avoir de DROIT à l’enfant, puisque personne ne peut avoir de droits sur une autre personne.

De même, soutenir qu’une femme peut louer son ventre (alors que les mêmes veulent interdire la prostitution) n’est qu’une forme moderne d’esclavage et l’esclavage est une abomination qui hélas n’a disparu pour l’instant que dans les sociétés Chrétiennes (voir le sort des petites filles au Népal ou des travailleurs immigrés dans le golf Persique, par exemple)

Je prends un exemple concret.

En Thaïlande récemment, un couple d’Australiens avait «loué» les services d’une jeune femme censée leur faire un enfant… A la naissance, le bébé se révéla être Mongolien  (syndrome de Down). Les « parents » Australiens disparurent précipitamment, et le petit être fut autorisé à mourir dans un orphelinat. Je voudrais bien savoir ce que ce drame a à voir avec la Liberté Individuelle et comment quiconque peut justifier une telle abomination…Et si quelqu’un me propose un raisonnement qui justifierait cela, je le refuserai avec horreur. Écouter les idées folles des autres ne veut pas dire les accepter et le relativisme est une abomination.

Et donc pour moi, être un Liberal / Conservateur, c’est être quelqu’un qui résistera autant qu’il le pourra à toutes les idées tordues émises par les Oints du Seigneur, mais qui acceptera avec bonne humeur les changements de Société pour peu qu’ils fassent diminuer la somme des injustices.

On peut donc être Liberal et Conservateur à la fois.

Et c’est sans doute ce que je suis.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

73 Commentaires

Répondre à Jean Vandenbrande

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  • Chartier

    16 mars 2016

    Cher Monsieur,

    J’ai lu que la pensée de Tocqueville avait beucoup éclairée vos recherches et j’ai le plaisir de porter à votre connaissance que j’ai adapté, produit et monté un spectacle tiré « De la démocratie en Amérique » « seul en scène » à Paris, Théâtre de l’Île Saint-Louis (voir mon mon site)

    Je dois à mon maître Roger Shattuck de l’Université T. Jefferson de Charlotesville Va, l’initiation à ce grand esprit.

    J’interprète et fait découvrir et entendre la voix de Tocqueville depuis l’an 2000, en France et en Amérique.
    Je ne reçois et ne veux aucune subvention et suis donc entièrement libre.

    Bien à vous, Eric Chartier

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  • west

    7 décembre 2015

    « C’est reconnaitre dans l’ordre civil la différence qui existe entre Dieu et César.
    Et c’est sur cette reconnaissance –que la religion Musulmane n’a jamais intégré- que toutes nos sociétés laïques se sont construites depuis le XII me siècle. »

    XII° siècle : c’est exagéré
    Fin des guerres de religions entre catholique et protestant.

    => Fin de la guerre de trente ans : paix de Westphalie, 1648
    Ces traités ont posé les notions de souveraineté et la laîcité dans les échanges internationaux avec l’abandon de toute référence religieuse comme sujet de discorde.
    Chaque souverain gardait la main sur la religion de référence dans son périmètre.

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/traites-de-westphalie/

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    • Charles Gave

      7 décembre 2015

      Cher West
      Je faisais simplement une reference non explicite a Abelard, le grand philosophe Francaisqui a explique qu’il y a vait une difference essentielle entre le peche et le crime
      Le premier releve de la morale individuelle, le deuxieme de l’Etat
      Cette distinction n’a JAMAIS ete faite par les Musulmans
      Amities
      cg

    • nolife

      7 décembre 2015

      Et n’a pas besoin de l’être.

      Le péché grave (meurtre, vol …) et nocif à la société doit être jugé par la société dans l’urgence, le pêché léger et individuel (manger du porc) est entre soi et Dieu.

      Quand on vole de l’argent, en plus d’être un crime et une faute, c’est aussi un pêché non ?

    • west

      8 décembre 2015

      Abelard et Héloïse !
      Belle référence, mais cette superbe tentative a avorté, très malheureusement.

      Tentative de lumière …émasculée par un éclésiatique sous l’emprise de la réforme grégorienne et de latran I.
      Laquelle réforme interdit entre autre le mariage des prêtres et remisée la femme au statut d’ameublement.
      Abelard et Heloïse ont porté des germes. Ces germes ont hiverné longtemps, longtemps.

      A l’époque on coupait les grelots, d’autres décapitent.
      Les religieux adorent les lames. Allez savoir pourquoi.

      La paix de Wesphalie, négociée très habilement, a mis fin à la nuisance du fanatisme religieux de l’église occidentale catholique et de son intolérance à toutes incarnation de schisme… pour l’instant.

      1648 reste un évènement majeur dans l’histoire religieuse de l’europe occidentale.

    • seza

      15 décembre 2015

      Tout à fait d’accord. Simplement, la réflexion théologique menée par Abelard au 12ème siècle marque plus largement l’introduction de la liberté d’exégèse dans le monde chrétien. S’ouvre alors tout un processus de sécularisation de la société chrétienne qui s’étendra sur plusieurs siècles. La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat parachève cette longue évolution, en rompant clairement les liens institutionnels entre l’Eglise catholique et l’Etat. Mais je dirais qu’effectivement la vraie révolution philosophique se produit durant le Moyen-Age classique. De plus, si l’évolution du monde musulman (qui ne peut d’ailleurs être considéré comme un bloc homogène) diverge de cette trajectoire, il en est de même pour le monde orthodoxe. Je conçois néanmoins que l’on puisse considérer différemment ces deux modes de divergences. Ainsi, dans le monde orthodoxe, l’orthodoxie chrétienne constitue le liant spirituel entre le peuple et son souverain. En cela, l’Eglise orthodoxe, qui préside à l’avènement de cette communauté spirituelle, apparaît comme un outil de légitimation du pouvoir temporel. Tandis que dans une grande partie du monde musulman, on peut considérer que la question de la légitimité du pouvoir temporel est évacuée. Ainsi, « Dieu est ramené sur Terre » et phagocyté par le pouvoir politique, qui pèse de tout son poids sur les peuples.

  • Stéphane

    20 novembre 2015

    Hayek a écrit un article très célèbre intitulé :

    « POURQUOI JE NE SUIS PAS CONSERVATEUR »

    Un libéral laisse le choix aux gens de mener leur vie dans le sens qu’ils veulent, soit en regardant le passé (le conservateur) soit en regardant un certain avenir (le progressiste)

    tant qu’il ne l’impose pas aux autres.

    L’homme n’est pas un arbre. Vouloir le définir par des racines, c’est lui interdire tout mouvement, c’est le condamner à végéter. Il est souhaitable que l’homme sache d’où il vient, mais il serait inique de l’obliger à y rester, ainsi que le souhaitent les conservateurs, tout comme, d’ailleurs, il est inique de l’obliger à s’en aller, comme le veulent les progressistes.

    Répondre
    • idlibertes

      20 novembre 2015

      Avez vous lu l’article sur les hommes des pirogues?

    • idlibertes

      20 novembre 2015

      ET l’on revient encore une fois à ce que l’on entend par conservateur.

      En l’espèce, Hayek disait je ne suis pas conservateur car

      -Le conservateur a prédilection aveugle pour l’autorité ; (pas notre cas)
      – Dispose d’une ignorance du fonctionnement des forces économiques ( comme le protectionnisme, le salaire minimum, etc.); (pas du TOUT notre cas)
      – le conservateur manque de principes (non pas moraux, mais politiques) ; (PAS DU TOUT NOTRE CAS)
      _ le conservateur veut intervenir pour raisons morales, (là ou Charles Gave ne cesse de répéter que la morale est une affaire privée (voir au secours abelard, ils sont devenus fous)
      -son absence d’objectif, fautes de principes (objectif; le bonheur?))
      -son acceptation de l’inégalité en droit au bénéfice d’une élite ou d’une hiérarchie, (absolument pas, à chacun suivant son mérite REEL)

      En conclusion de quoi, je crois qu’il serait bon , de la même maniére que Liberal est souvent mal traduit de repenser la traduction de ce qu’Hayek entendait par « conservative » (en anglais) qui ne se traduit pas forcement par notre acceptation de conservateur en Français.
      Preuve en est que ces acceptations susvisées n’ont RIEN à voir avec les points de conservatisme soulevés dans l’article de Charles Gave.

  • Mathieu

    16 novembre 2015

    Cher Monsieur Gave,

    Je tiens à préciser avant toute chose que je me reconnais dans généralement la plupart de vos articles et j’ai un grand plaisir à vous lire.

    Je m’étais questionné sur l’écologie il y a quelques temps, lisant vos articles, la grande messe des écologistes arrivant à grand pas.

    N’aimant pas beaucoup les dictatures (sic), les discours des écologistes n’avaient peu de chance de me convaincre. Néanmoins je pense que le sujet de l’écologie ne devrait pas être monopolisé par ces petites sectes de gauche rêvant de «nouvelle société harmonieuse » comme MAO.

    Le discours typique d’un libéral (souvent dans les commentaires) sur l’écologie et généralement le fait de de vouloir être libre de tout, y compris de polluer. On pourrait dire autrement de n’avoir rien à faire des autres, et à mon sens d’empiéter sur la liberté d’autres personnes.

    Ne peut-on pas pensez qu’un fumeur dans un espace confiné empiète sur la liberté d’une personne non fumeuse qui aimerait éviter de respirer cette fumée en question. Peut-on dire que c’est pour défendre cette liberté que le décret « Bertrand » a été promulgué en 2006? (est-ce une loi libérale ?)

    Quand je vois les débats sur le diesel, certains se réclamant du libéralisme, cela me fait souvent sourire. Mr Gave avait donné l’exemple qu’une assemblée de garçons coiffeurs octroierait certainement que des avantages à leur profession s’ils étaient au pouvoir. Sur le diesel nous avons le même cas de figure entre les possesseurs de voitures et pourrait-on dire les possesseurs de vélos. Nous n’avons pas de vrai débat sur la liberté de respirer un air le moins pollué possible. Je pense que l’on peut reconnaitre que la pollution n’améliore pas la qualité de vie des gens… Et que d’autres villes (Comme Londres) ont su trouver des solutions (Péages et incitation fiscales pour l’électrique) pour améliorer la qualité de l’air, Londres n’étant pas passé sous un régime communiste aux dernières nouvelles.

    Est-ce que le libéralisme défend les libertés individuelles ? Et si oui lesquelles ? Celles de l’automobiliste qui a le droit de rouler ou bon lui semble avec sa voiture diesel ? Ou bien celles du passant qui respire une pollution causé par un autre et qui peut en subir des effets néfastes à long terme ? Comment trancher ?

    Lorsqu’une personne décide de fumer une cigarette, j’estime que cela ne me regarde pas, c’est sa décision. Mais si elle souffle sa fumée sur moi, ai-je le droit de dire qu’elle empiète sur ma liberté ? Mon exemple est simple mais on pourrait l’appliquer à la pollution des mers, de l’eau etc. Qu’en pensez vous ?

    Mon commentaire est un peu provocateur, mais la notion d’empiéter sur la liberté des autres me parait être un sujet important, tant il peut avoir de conséquences en termes de lois.. pour le meilleur et malheureusement souvent pour le pire…

    Bien cordialement,
    Mathieu

    Répondre
  • Olivier

    15 novembre 2015

    Cher Monsieur Gave,

    Habituellement je ne laisse pas de commentaires. Mais sur cet article là, je dois vous avouer que vous me laissez sur ma faim et que je ressens le besoin de vous en faire part.

    Non pas que je n’aie pas apprécié les nuances que vous apportez autour des enjeux sociétaux du conservatisme et du libéralisme. Au contraire, c’était plutôt plaisant. Bon, au passage, il me semble que l’on aurait pu résumer le tout en disant simplement que l’on peut être un libéral, sans être un libertaire non respectueux des traditions séculaires.

    Mais… j’attendais, j’espérais, une seconde approche qui aborde la confusion des genres toujours plus grande qui règne ente ce qu’est le libéralisme et le conservatisme. Avant de dire que l’on peut être à la fois conservateur et libéral, il faudrait peut-être d’abord se mettre d’accord sur ce que l’on entend par ces deux termes de plus en plus manipulés. Dans l’essence, il résidera toujours une énorme différence entre un libéral qui professe l’égalité des chances et la concurrence, face à un conservateur qui lutte pour la préservation des rentes de situation et la limitation de la concurrence (sauf pour ses concurrents bien entendu).

    En outre, même si les Oints du Seigneur sont totalement insupportables, ils ne sont pas à mon sens l’ultime question à se poser. Ils représentent la partie visible de l’iceberg, mais ne sont en surface que des commis, des marionnettes de forces occultes bien plus puissantes. Ici j’entends les oligarchies financières qui manipulent nos medias, nos banques centrales et nos pauvres démocraties déclinantes.

    J’ai donc envie de vous poser à mon tour une question autour de vos convictions de libéral: peut-on être un vrai libéral et ne pas lutter contre les dérives oligarchiques de nos sociétés dite libérales ? Même si vous pouviez être (en théorie) un membre influent de ce système et être en capacité de vous approprier une confortable rente de situation.

    Finalement je terminerai pas la réflexion que libéralisme et le conservatisme ne restent que des moyens et non pas des finalités… faute de devenir nous-mêmes des Oints du Seigneur…

    Merci pour vos écrits…
    Belle suite de journée

    Répondre
  • jean

    13 novembre 2015

    Cher Monsieur

    Merci pour vos articles que je lis toujours avec grand plaisir.
    Une question me taraude cependant. J’ai cru constater à plusieurs reprises que vous sembliez nourrir un grand scepticisme à l’égard des théories qui soutiennent que l’espèce humaine est responsable de la dégradation de la planète. (pardonnez moi si je fais un raccourci)
    Aussi je me demandais quels étaient les sources et ou le raisonnement qui vous font douter avec tant de force de ces théories.
    Je suis pour ma part assez pessimiste et je dois avouer que la croissance continue de la population mondiale m’effrai. Et je n’arrive pas à me convaincre que nous (les humains) allons trouver les solutions qui nous permettront de continuer sur cette voie sans aboutir à notre propre fin…
    Tout ce qui me permettrait d’être moins pessimiste sur ce point est donc le bienvenu…

    Merci par avance pour votre réponse

    Répondre
    • idlibertes

      13 novembre 2015

      Cher Monsieur,

      Plusieurs choses dans cette question.

      La première, il faut, n’en déplaise aux partisans de Gaïa , rappeler que Dieu donna la terre et les animaux aux hommes. Certes, il nous incombe d’en faire bon usage mais beaucoup semble oublier que nous ne sommes pas au service de la terre, nous devons en tirer nos moyens d’existence.

      Deuxièmement, historique, en l’an Mille, ces réflexions avaient déjà lieu. L’homme ne survivrait pas à la surpopulation, nous allions tous mourir de faim etc. Or, à chaque fois, devant tous les défis, l’Homme a su trouver les ressources en lui, parfois après des retour en arrière. Nous avons perdu après les Égyptiens/grecs beaucoup de connaissances médicales qui n’ont pas réapparu avant près de 20 siècle mais nous sommes là.

      L’homme aujourd’hui vit bien. Nous avons gagnés en espérance de vie et en qualité de vie de façon faramineuse non seulement par la nourriture mais par le chauffage. ne pas avoir à lutter contre le froid la nuit nous a permis de gagner 20 ans de vie.
      Charles vous dirait, que le Diable a deux armes l’orgueil et la peur.

      Jacques Sapir qui intervenait hier soir face à Charles gave a dit une chose juste  » je suis Économiste, ne me demandez pas d’évaluer les pires scénarios: Je suis là pour envisager les sorties par le haut « 

    • jean

      16 novembre 2015

      Merci d’avoir pris le temps de me répondre,

      Si je comprends bien, l’optimisme est une posture qui découle plutôt de la foi?
      Et celà permet de voir le verre à moitié plein. La foi n’est pas donnée à tous…

      Je suis en plein accord au sujet de l’orgueil et la peur.
      Et je préfère me ranger au côté de ceux qui envisagent des solutions par le haut.

      Lorsque vous écrivez qu’à chaque fois, devant tous les défis, l’Homme a su trouver les ressources en lui – Je ne suis pas économiste mais je sais que les performances passées ne permettent pas de préjuger des performances à venir…
      Et étant plus biologiste qu’économiste je sais également que nulle espèce animale n’est éternelle.

      J’espère qu’à continuer vous lire je finirai par partager pleinement votre optimisme.

    • west

      7 décembre 2015

      « L’homme aujourd’hui vit bien. Nous avons gagnés en espérance de vie et en qualité de vie de façon faramineuse non seulement par la nourriture mais par le chauffage. ne pas avoir à lutter contre le froid la nuit nous a permis de gagner 20 ans de vie. »

      Une erreur a du se glisser :
      ne dites pas « L’homme » ou « nous », osez dire « Je ».

      Au fait, question pollution à Pékin, c’est quoi votre sortie par le haut ?
      C’est assez, disons urgent, la morbi/mortalité y croit de façon impressionnante.
      Mais ils ne sont pas « je », enfin « vous ».

      Effet libéral ou conservateur ?
      ou inversement ?

    • Charles Gave

      7 décembre 2015

      Mon cher West
      Je crains que vous ne soyez la victime de je ne sais quelle mauvaise information d’origine ecologiste
      Depuis 1960 , date a laquelle tous les gens de gauche idolatraient Mao, l’esperance de vie est passee de 40 ans a 72 ans
      C’est la plus forte hausse dans aucun pays dans toute l’histoire
      Certes ils ont des problemes de poluution aujourd;hui mais les Anglais en avaient en 1950
      CG

    • west

      9 décembre 2015

      1950 – 2015.
      Déjà 65 ans.

      Les usines ont fermée en UK pour s’ouvrir en Chine, en Inde, etc…
      Changement d’échelle et de localisation. Ceci explique cela.

      Je ne parlais pas de l’espérance de vie qui est une variable de probabilté, mais de la morbi/mortalité.
      La morbi/mortalité est un dénombrement. On peut la relier à la santé qualitative.

      L’espérance de vie à la naissance (ou à l’âge 0) représente la durée de vie moyenne – autrement dit l’âge moyen au décès – d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’année.
      Elle caractérise la mortalité indépendamment de la structure par âge.

      Certes l’espérance de vie augmente dès que l’alimentation s’améliore, les eaux s’assainissent, l’hygiène personnelle rendue possible, etc. Elle peut être modifiée entre autre par les guerres….

      L’impact de l’augmentation/diminution de la morbi/mortalité sur l’espérance de vie induit par une pollution aérienne du niveau de celle de l’Inde ou de certaines villes de Chine est très difficile à estimer compte tenu de la fiabilité des registres déclaratifs des maladies tels que nous les connaissons en Occident à travers le PMSI..

      Mais ce qui est certain c’est que la pollution aérienne induit une augmentation majeure de la morbidité.
      Bien malin celui qui peut démontrer que cette pollution aérienne n’aura pas d’incidence majeure, et sur la qualité de santé générale, et sur la mortalité.
      Mais on sais que la polution pour la chine impacte directement la mortalité. Ce qui a terme modifiera l’espérance de vie.

      Donc non je ne suis pas victime d’un complot écologique.
      Les victimes ce sont ceux qui habitent sans échappatoire possible ces taudis aériens que deviennent certaines mégapoles.

      Et c’est pourquoi je m’insurgeais contre le raccourçi invraisemblable de « l’homme » de mon commentaire précédent.

      Bien à vous.

  • Bernard

    12 novembre 2015

    Je ne vais pas inventer grand chose en disant qu’on est tous le conservateur de quelqu’un…………

    Répondre
  • SVL

    12 novembre 2015

    Moi la question qui me vient en regardant l’Histoire …

    Devons nous à chaque fois être obliger de s’identifier à un Groupe pour qu’une Economie et un Pays Fonctionne ?

    Car je trouve qu’il y a une forme de limitation dans le principe relationnel dans l’identification et surtout une perte de Temps dans l’explication de propos d’appartenance à une certaine Caste.

    Je pense que le Monde et l’Etre humain à Bien ce problème, à être obligé et vouloir s’identifier à quoi qu’il soit pour donner un sens à ses idées…

    Cordialement

    Répondre
  • AlpineGG

    11 novembre 2015

    Bonjour Monsieur Gave,

    Pensez vous que l’on puisse être musulman ET libéral?

    Para avance merci de votre retour

    Répondre
  • Nono

    11 novembre 2015

    Ravi de voir que je ne suis pas le seul (à part dans mon cercle amical et familial) à pense la même chose que vous en matière de liberté d’expression.
    Lorsque j’indiquais que bien peu de gens avaient manifesté un quelconque soutien à l’égard de l’ancien M. météo du service public alors qu’ils étaient des milliers dans la rue au mois de janvier mon entourage me traitait d’excessif.
    Je pense qu’il s’agit au contraire du même sujet : la liberté d’expression qui semble de moins en moins exister dans la plupart des média mainstream français.

    Répondre
  • michel

    11 novembre 2015

    Pour apporter quelques éléments de réflexion supplémentaires voici une excellente interview de Roger Scruton, bêtement surnommé le « Finkelkraut anglais » par nos ignares médias nationaux.

    Elle porte sur son ouvrage « How to be a conservative » et évoque le, souvent, délicat mariage avec le libéralisme chez un philosophe, écrivain, esthète et musicologue de la plus haute tenue.

    http://www.prospectmagazine.co.uk/blogs/jonathan-derbyshire/how-to-be-a-conservative-a-conversation-with-roger-scruton

    cdlt

    P.S. J’ai le plus grand respect pour Alain Finkelkraut. C’est la comparaison qui est un raccourci stupide.

    Répondre
  • Jean Vandenbrande

    11 novembre 2015

    Quand une société créée une machine à faire des lois (le Parlement), étonnez-vous si cette machine en fabrique tout au long de l’année, dans les domaines les plus saugrenus.

    Répondre
  • Nathalie MP

    10 novembre 2015

    Bonsoir Monsieur,

    Votre article me touche, car on sent qu’il a été écrit par une personne dont les connaissances livresques ont été passées au tamis de la réflexion et de l’existence. Je me permets de vous faire la même remarque que Philippe Fabry. Comme vous l’avez très élégamment acceptée, je n’ai donc plus de remarque. A vous lire, vous n’êtes pas un « libérateur enraciné » c’est à dire libéral conservateur comme se définit Charles Beigbeder. Ce que vous voulez conserver, c’est la liberté de changement du corps social, pas le monde d’hier arrêté à je ne sais quelle date et à je ne sais quelles caractéristiques (Beigbeder), ni le monde fantasmé d’un demain utopique et forcé (Belkacem par exemple).

    Mini-remarque : sur la GPA, vous citez à charge le cas des parents australiens qui s’évanouissent dans la nature, l’enfant « commandé » n’ayant pas les bonnes caractéristiques médicales. Ce genre d’aventure existe aussi dans l’adoption (l’enfant est trop noir, ou il est tout le temps malade etc..et les parents ne veulent pas garder l’enfant) Est-ce que ça suffit à déconsidérer systématiquement l’adoption ? Ce que je veux dire, c’est que le problème de la GPA réside peut-être surtout dans le fait qu’il y a commande préalable d’un bébé parfait dont les caractéristiques de la mère seront vérifiées comme pour un élevage bovin. L’enfant est objet. la mère porteuse est objet. Alors que dans l’adoption, théoriquement, l’enfant existe avant et devient adopté ensuite.

    Autre mini remarque : « bien que je sois Catholique. » Pourquoi bien que ? J’ai aussi une personne homosexuelle dans mes très proches, et si il y a une chose qui me pousse à l’aimer plus que tout et à vouloir pour lui l’accueil qui m’est fait, c’est bien ma fibre chrétienne (comme dans Les Frères Karamazov « Le grand Inquisiteur », je distingue entre Dieu et l’Eglise).

    Bon 11 novembre,

    Nathalie MP.

    Répondre
    • idlibertes

      10 novembre 2015

      Cher Madame,

      L’enfant n’est pas juridiquement un objet, quelle étrange idée! s’il l’était tout parent aurait alors le pouvoir de vendre son enfant à autrui ce qui n’est pas le cas.
      L’enfant est une personne physique,ayant des droits sur notre territoire avec certains en attentes (propriété, travail etc).

      Pour ce qui est du statut juridique de l’embryon, il n’est justement pas encore définit et se tient entre l’objet et la chose suivant le mois.

      EN France, si une adoption est passée en force chose jugée, il n’est pas de retour en arriére possible pas plus que vous ou moi ne pouvont « rendre » un de nos enfants sauf à en faire un pupille de la nation.

      Ainsi, oui ce qui est inacceptable dans une société refusant l’esclavage est que le accepte sous prétexte de « libertés » qu’une personne physique soit vendue. Il n’existe aucune justification à cette horreur.

      Il y a 11 mentions dans la Bible sur le fait que tout homme qui partagerait ses nuits avec un autre serait en situation de péché mortel. S’il existe une tolérance et un amour de l’homme au déla de ses pratiques , force est de constater que les écritures ne sont pas LGBT.

      Cdlt

      Idl

    • Nathalie MP

      11 novembre 2015

      Je crains de m’être mal fait comprendre. Je ne dit pas que l’enfant est un objet. Et je connais très bien l’adoption. Les cas dont je parle existent (et sont probablement des casse-tête juridique, mais ce n’était pas mon sujet).
      Et pour le lévitique, tout texte doit se contextualiser. Un chrétien ne lit plus la bible mot à mot comme ça aujourd’hui.

    • idlibertes

      11 novembre 2015

      Bien, il faut donc contextualiser les 11 fois.

    • nolife

      12 novembre 2015

      Vous parlez de ça :

       » 10 Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort. 11 Si un homme couche avec la femme de son père, et découvre ainsi la nudité de son père, cet homme et cette femme seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. 12 Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux punis de mort; ils ont fait une confusion : leur sang retombera sur eux.
      13 Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. 14 Si un homme prend pour femmes la fille et la mère, c’est un crime : on les brûlera au feu, lui et elles, afin que ce crime n’existe pas au milieu de vous.
      15 Si un homme couche avec une bête, il sera puni de mort; et vous tuerez la bête. 16 Si une femme s’approche d’une bête, pour se prostituer à elle, tu tueras la femme et la bête; elles seront mises à mort : leur sang retombera sur elles.
      17 Si un homme prend sa soeur, fille de son père ou fille de sa mère, s’il voit sa nudité et qu’elle voie la sienne, c’est une infamie; ils seront retranchés sous les yeux des enfants de leur peuple : il a découvert la nudité de sa soeur, il portera la peine de son péché. 18 Si un homme couche avec une femme qui a son indisposition, et découvre sa nudité, s’il découvre son flux, et qu’elle découvre le flux de son sang, ils seront tous deux retranchés du milieu de leur peuple. 19 Tu ne découvriras point la nudité de la soeur de ta mère, ni de la soeur de ton père, car c’est découvrir sa proche parente : ils porteront la peine de leur péché.
      20 Si un homme couche avec sa tante, il a découvert la nudité de son oncle; ils porteront la peine de leur péché, ils mourront sans enfant. 21 Si un homme prend la femme de son frère, c’est une impureté; il a découvert la nudité de son frère : ils seront sans enfant.
      22 Vous observerez toutes mes lois et toutes mes ordonnances, et vous les mettrez en pratique, afin que le pays où je vous mène pour vous y établir ne vous vomisse point. 23 Vous ne suivrez point les usages des nations que je vais chasser devant vous; car elles ont fait toutes ces choses, et je les ai en abomination. »

      Et avec le commentaire « éclairé » de sa sainteté Voltaire, plus grand Intellectuel français, phare de la pensée, lumière de France et de Navarre :

       » « Vous perdez tout d’un coup cinq belles villes que le Seigneur vous destinait au bout du lac de Sodome, et cela pour un attentat inconcevable contre la pudeur de deux anges. En vérité, c’est bien pis que ce dont on accuse vos mères avec les boucs. Comment n’aurais-je pas la plus grande pitié pour vous quand je vois le meurtre, la sodomie, la bestialité, constatés chez vos ancêtres, qui sont nos premiers pères spirituels et nos proches parens selon la chair ? Car enfin, si vous descendez de Sem, nous descendons de son frère Japhet : nous sommes évidemment cousins. » (QE, art. Juifs, IV, Seconde lettre. De l’antiquité des Juifs.)

      « Si les Dames juives couchèrent avec des boucs.

      Vous prétendez que vos mères n’ont pas couché avec des boucs, ni vos pères avec des chèvres. Mais dites-moi, messieurs, pourquoi vous êtes le seul peuple de la terre à qui les lois aient jamais fait une pareille défense. Un législateur se serait-il jamais avisé de promulguer cette loi bizarre, si le délit n’avait pas été commun ? » (QE, art. Juifs, IV, Cinquième lettre.) »

      Soral, à côté c’est du coca sans-sucre …

      Même Hitler ou Céline n’ont pas osé sortir des accusations pareilles, à quand l’exclusion de Voltaire de la sphère publique.

  • hardy

    10 novembre 2015

    C’est bien difficile de l’être , bon courage à vous et félicitation pour vos écrits.
    En d’autre temps il a existé liberal conservateur qui a fait l’objet d’un livre « the monetary conservative », de la à dire que vous vous en rapprochez il n’y a qu’un pas que je n’ose franchir vos conclusions étant trop éloignées l’un de l’autre.

    Répondre
    • Jean Claude Gruffat

      10 novembre 2015

      Peut etre eut il fallu poser la question differemment?
      Reactionnaire et liberal?
      La est la vraie difference…
      Un reactionnaire pense systematiquement que tout etait mieux avant, il a la nostalgie d’une epoque revolue, plus morale, plus juste, ou les vraies valeurs etaient respectees.
      Il est aux antipodes de penseurs tels Matthew Ridley,  » the rational optimist », and more recently  » the svolution of everything: how ideas emerge »..
      He is arguing for change,..
      Bien qu’il soit un liberal et …un membre conservateur de la Chambre des Lords.

  • Marius

    10 novembre 2015

    Cela dit, la peine de mort, comme l’avortement, me semble lois imposées contre le « corps social ». Ou en tout cas, on était loin de l’immense majorité requise pour définir ces changements comme « naturels ».

    On aurait tout à fait pu conserver la peine de mort pour les tueurs d’enfants,
    et borner l’avortement à 1 mois maximum de grossesse (surtout de nos jours avec les tests).

    Voilà 2 exemples qui je crois serais appréciés et voulus par les français. Comme un entre-deux respectant beaucoup plus le niveau d’acceptation des français. Le curseur ici me semblerait plus juste par rapport aux réels souhaits de mes compatriotes.

    J’ajoute que l’immense majorité des français n’ont pas voulu et veulent encore moins aujourd’hui, recevoir toute cette immigration extra-occidentale. Encore des lois imposées au corps social. Le « viol législatif » ici me semble être le plus probant.

    On pourrait aussi parler UE…

    Bref, la France n’est plus une démocratie depuis un moment. L’a-t-elle déjà été d’ailleurs.

    Répondre
  • Frederic GEORGES-TUDO

    10 novembre 2015

    Réflexion intéressante, mais qui laisse la place à l’interprétation que chacun va se faire des deux catégories de changements présentées dans cet article.

    Par exemple, le mariage gay arrive-t-il « lentement mais surement des profondeurs du corps social » ou consiste-t-il à « changer le Droit pour forcer à un changement, parfois brutal, du corps social. » ? Quelque chose me dit que tout le monde n’aura pas la même réponse…

    Et si l’on fait un peu d’histoire, il est aujourd’hui évident que le droit de vote des femmes appartient à la première catégorie. Mais était-ce si indiscutable dans les mentalités de 1944 ?

    Répondre
    • ClauZ

      10 novembre 2015

      Je pense comme vous. Ce qui parait évident aujourd’hui, ne l’était pas autrefois.

    • idlibertes

      10 novembre 2015

      Bonsoir,

      1 million de personnes dans les rues, je pense que l’on peut qualifier cela de « en dehors du corps social » 🙂 pour le mariage gay.

      Je ne crois pas qu’il y ait eu le quart du tiers de la moitié pour interdire le vote des femmes. Certains changements sont plus dans la nature de temps que d’auges, c’est tout l’objet de cette réflexion.

    • Frederic GEORGES-TUDO

      11 novembre 2015

      Bonjour ,

      « 1 million de personnes dans les rues, je pense que l’on peut qualifier cela de « en dehors du corps social » 🙂 pour le mariage gay. » : si un nombre de manifestants constitue le juge de paix de ce qui est en dehors du corps social, cela nous fait 65 millions de personnes qui ne trouvent rien de particulier à y redire (j’inclue volontairement la totalité de la population française, puisque la manif anti mariage gay comportait pas mal d’enfants dans ses rangs).
      On peut donc en conclure que 98,5% des Français acceptent cette évolution ou tout au moins la trouvent suffisamment raisonnable pour ne pas s’y opposer. Certes, on pourra toujours objecter que nous n’en sommes pas à 100%…

      « Je ne crois pas qu’il y ait eu le quart du tiers de la moitié pour interdire le vote des femmes. » : En 1944, le droit de vote des femmes n’a quasiment suscité aucun rejet, en effet. Mais qu’en aurait-il été en 1848 lorsque les hommes ont obtenu le droit de vote quels que soient leurs revenus ?
      Et je ne parle même pas de 1793, année où fut instauré pour la première fois un suffrage universel masculin. Suite à quelques perturbations dans les assemblées par les fameuses « tricoteuses ») Voici les conclusions du rapport d’Amar au Comité de sûreté générale à propos du droit des femmes à prendre part au débat politique : « les femmes doivent-elles exercer des droits politiques et s’immiscer dans les affaires du gouvernement ? L’opinion universelle repousse cette idée. Les femmes doivent-elles se réunir en associations politiques ? En général les femmes sont peu capables de conceptions hautes et de méditations sérieuses… Voulez-vous que, dans la République française, on les voie venir au barreau, à la tribune, aux assemblées politiques comme les hommes, abandonnant et la retenue, source de toutes les vertus de ce sexe, et le soin de leur famille ? …Nous croyons qu’une femme ne doit pas sortir de sa famille pour s’immiscer dans les affaires du gouvernement. »
      Je vous mets tous ces détails pour en arriver à la question suivante : au prétexte de ne pas « changer le Droit pour forcer à un changement, parfois brutal, du corps social » fallait-il attendre 151 ans de plus pour voir les femmes obtenir les mêmes droits civiques que les hommes ? Si la réponse des libéraux conservateurs est OUI, alors je me sens plus que jamais libéral tout court 🙂

      Bien amicalement

    • Aljosha

      11 novembre 2015

      Un referendum d’initiative populaire, à mettons 1.000.000 de signatures, ne permettrait-il pas d’avoir une idée plus exacte (après, je ne sais pas comment cela pourrait influer au niveau parlementaqire) ?
      Cela éviterait à la grenouille de se réveiller cuite.

    • idlibertes

      11 novembre 2015

      La seule vrai question est pourquoi l’Etat nous mari. Avant Napoléon la question ne se posait pas. Dés lors, pourquoi étendre ce qui ne devrait pas l’être?
      Laissons le mariage aux cultes (leurs représentants devant être assermentés) et pour les laïcs , les notaires ou d’autres officiers assermentés pourraient remplir cet office dans une salle pour cette occasion . Je ne vois aucune raison pour les mairies d’être aussi cossues si ce n’est que l’on légitimise cela par « ce sera joli pour le mariage » alors qu’en pratique, cela coute cher à tout le monde.
      Cela fonctionne très bien dans pas mal d’Etat aux USA par exemple (Nevada) sur la base d’un système déclaratif par suite (comme pour les naissances pour les registres d’état civil).

    • idlibertes

      10 novembre 2015

      Bonsoir,

      1 million de personnes dans les rues, je pense que l’on peut qualifier cela de « en dehors du corps social » 🙂 pour le mariage gay.

      Je ne crois pas qu’il y ait eu le quart du tiers de la moitié pour interdire le vote des femmes. Certains changements sont plus dans la nature de temps que d’auges, c’est tout l’objet de cette réflexion.

  • Laurent Martel

    9 novembre 2015

    Cher Monsieur,
    Votre approche des écologistes en tant que secte bien-pensante est juste . Ces gens défendent un véritable dogme et agiraient selon des méthodes staliniennes s’ils étaient au pouvoir . Comme toute religion, ils représentent un dangereux extrémisme que trop peu dénoncent.
    Merci pour vos propos et votre clairvoyance

    Répondre
  • zorgbibes

    9 novembre 2015

    « L’opprobre des homosexuelles » : en France je ne pense pas. Par contre le lobby homo est scandaleux. Le droit à l’avortement n’est pas un progrès mais une régression et un crime de masse. 200000 avortements par an et 200000 immigrés musulmans par an : le grand remplacement qui se déroule sous nos yeux est un crime contre l’humanité. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Bravo à Jean Raspail visionnaire de génie et à Renaud Camus.

    Répondre
    • Denis Monod-Broca

      9 novembre 2015

      Qui veut trop prouver ne prouve rien. Le « lobby homo » est un lobby comme un autre. Le droit à l’avortement n’est pas à mes yeux non plus un progrès mais de là à parler de « crime de masse », non, ça n’a pas de sens. Et l’accueil d’immigrés, quelle que soit leur religion, n’est pas un crime, encore moins un crime contre l’humanité. Voyons !….

    • Loiz Fauquez

      10 novembre 2015

      Si ce n’ est pas un crime de masse, c’est une masse de crimes, à 200 000 / an, non ?

  • Ammann Joel

    9 novembre 2015

    Un beau travail d’écriture, c’est certain. Cependant, je ne suis pas d’accord avec la conclusion. Le conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et qui s’oppose au progressisme.

    De ce fait, il est important de se demander si nos valeurs traditionnelles sont elles mêmes libérales. A cela, je réponds non. De ce fait, le libéralisme deviendrait un « progressisme social » auquel le conservatisme s’oppose.

    A.J.

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    9 novembre 2015

    Cher Charles,

    Ce premier ministre de sa Majesté dont vous parlez n’est-il celui qui se vantait également « de ne jamais avoir rien fait pour la première fois » ?

    Il faut être anglais pour avoir cet humour, cette lucidité et ce culot.

    Ecoutez-les, nos ridicules princes, qui tous, mimétiquement, se vantent à qui mieux mieux et en toutes occasions d’avoir fait ceci ou cela « pour la première fois » !

    Et à propos du conservatisme, n’est-il pas étrange que conserver soit si bien vu lorsqu’il s’agit de vieilles pierres, de telle espèce de hanneton, du littoral, de paysages ou de ce que je ne sais quoi encore mais si mal vu lorsqu’ils s’agit de ces biens si précieux, si polis par les ans, que sont nos lois et nos mœurs ?…

    Répondre
    • ClauZ

      10 novembre 2015

      Je n’avais jamais pensé le conservatisme comme vous le faite! Votre raisonnement est intéressant!

  • GAUTHIER

    9 novembre 2015

    Nous sommes tous libéraux comme, du reste, nous sommes tous chrétiens. Mauvais libéraux et chrétiens désinvoltes. Cela va sans dire. Pour ce qu’il est du terme conservateur, Chateaubriand se flattait de l’avoir inventé. A une époque où, au Royaume Uni, il n’avait pas encore remplacé l’appellation Tory. Auguste Comte, aussi, publia un mémorable « Appel aux conservateurs ». C’était un profond penseur mais passablement fou. Je suis bien sûr libéral et conservateur, comme tout le monde.

    Répondre
  • Quentin

    9 novembre 2015

    Cher M. Gave,

    Le parallèle entre écologie et religion est très vrai. Je me rappelle d’un de mes professeurs à l’université qui comparait les deux choses en disant qu’il s’agissait dans les deux cas de phénomènes sociologiques de masse, pour lesquels avoir la preuve de ce qu’on avance n’est même plus nécessaire (existence de Dieu dans un cas, réchauffement climatique dans l’autre).

    L’écologie que vous citez dans l’article, est en fait de l’écologisme, dérive politique de la vraie science qu’est l’écologie et qui cherche juste à s’accaparer les peurs. La connaissance censée résulter de cette doctrine n’est pas le résultat de l’expérience, de la démonstration, ou de la révélation, méthodes classiques d’acquisition du savoir, mais bien de la « violence », que l’on cherche à imposer à tous.

    Merci pour cet article.

    Répondre
    • Gerldam

      9 novembre 2015

      A noter que, seule (ou à peu près) la France continue à parler de « réchauffement climatique ». Depuis plusieurs années déjà, le GIEC a mis un peu d’eau dans son vin et ne parle plus que de « changement climatique ». Ceci dit, je ne crois pas un mot du changement anthropique. Souvenez-vous que la fameuse courbe en crosse de hockey d’Al Gore s’est révélée être une supercherie.

  • Candide

    9 novembre 2015

    Bonjour M Gave,

    Excellent article, comme à l’accoutumée.

    Je reviendrais sur la notion de conservateur, en vous faisant part d’une réflexion de M Denis Tillinac dans une de ses chroniques. Il rappelait que les progressistes et les conservateurs sont des catégories marxistes. En effet, le progressiste est celui qui va dans le sens du progrès, compris sous l’angle de la lutte des classes. Le conservateur est celui qui s’y oppose.
    Admettre ces catégories revient donc à admettre comme acquis la réalité du matérialisme historique. Pour un catholique ou un libéral (et pour bien d’autres), c’est, à mon avis, exclu. La notion même de conservateur, dès lors, est suspecte de ne renvoyer à aucune réalité concrète. Par expérience, il est d’ailleurs facile de constater que l’appétence ou la réticence au changement est variable d’une personne à l’autre, d’un sujet à l’autre, sans rapport avec leur étiquette de conservateur ou de progressiste.

    De ce point de vue, entrer dans ce débat est un piège, car il présuppose implicitement d’accepter un mensonge.

    Répondre
  • NikkoNor

    9 novembre 2015

    Cher Monsieur,

    Merci pour vos articles, attendus avec impatience chaque lundi.
    Je suis surpris (plutôt atterré) de l’indifférence quasi complète dans laquelle est passée l’ordonnance sur le BRRD, qui autorise les banques à ponctionner les comptes bancaires en cas de défaillance, quand celles-ci n’ont pris que peu de mesures pour alléger leurs books de trading depuis GFC.
    Prévoyez vous d’y consacrer quelques lignes?
    Bien à vous

    Répondre
  • Beyaz

    9 novembre 2015

    Bonjour,

    Je vous lis avec enthousiasme depuis près de 2 ans, votre remarque à propos des commentaires laissés par vos lecteurs m’a donner envie de vous écrire aussi. Je suis Turc Musulman et adepte du dialogue interreligieux. Votre remarque à propos de la différence essentielle entre le péché et le crime traitée par l’occident depuis le XIème siècle m’a interpellé. En effet vous avez évoqué un point très important que j’interprète de la manière suivante; « vous êtes libre d’enfreindre la loi divine sans être réprimandé par vos semblables à condition de ne nuire à aucun individu ».

    Je ne suis pas un spécialiste de la religion Islamique ni de l’histoire de l’Islam mais il est vrai que j’ai déjà entendu parlé de châtiments liés à des pêchés comme la fornication etc.

    Je souhaite attirer l’attention sur une vision partagée par la plus part des musulmans qui est très claire et très simples à comprendre.

    Premièrement, Dieu a créé l’homme avec la liberté de commettre le plus grand péché admis par la littérature islamique, à savoir l’association/la négation. Vous êtes libre selon Dieu de nier son existence et vivre sans crainte de jugement dernier. Nous en tirons la conclusion suivante, qu’elle instance plus haute ou plus légitime que le Seigneur tout puissant peut il limiter la liberté de chacun?

    Deuxièmement, le Créateur de l’univers dit selon la littérature Islamique que, IL ne peut s’immiscer entre deux individus à propos d’un dû. Cet à dire lorsqu’une injustice ou un crime est commis par une personne envers une autre ou envers la société, Dieu ne peut le pardonner au détriment du ou des victimes. IL ne peut que être juge dans l’au delà lorsque le crime n’a pas été jugé ou pas correctement jugé ici-bas.

    En effet comme vous le dite si bien, nos Oints du Seigneur musulmans rapidement après la mort du prophète ont fait un putsch envers Dieu lui même. Chaque fois qu’un esprit éclairé rappel le message Divin il est de suite accusé d’être l’espion du grand Khan mongol…

    Répondre
  • Homo-Orcus

    9 novembre 2015

    Une digression sur l’orthographe de [Commentaire] qui ne connaît pas le pluriel.
    Il est certainement possible de lier une formule Excel à votre blog !
    La formule est simple : Admettons que le compteur des commentaires 0;1;2;…14 etc. soit en A1
    Il suffit d’écrire en B1 : =SI(A1<2;"Commentaire";"Commentaires")
    ça évite que l’œil sursaute
    Merci pour cet article, toujours intéressant quand on fait appel à Sowell

    Répondre
    • idlibertes

      9 novembre 2015

      À notre site :-))

  • Romain Metivet

    9 novembre 2015

    Cher Charles,

    Article que j’aime beaucoup et qui relève le niveau vis-à-vis de tous les articles que j’ai pu lire avec un titre similaire jusqu’à maintenant.

    J’adhère sans problème à votre philosophie et à votre distinction des deux types de changements. Cependant j’aimerais soulever un point.

    Peut-on vraiment considérer qu’il y a des évolutions lentes et profondes de la société qui soient naturellement spontanées ? Si oui alors accepter toutes ces évolutions me parait tout à fait légitime, justifié et moral.

    Mais il y a selon moi des oints du seigneur pressés et des oints du seigneur fourbes.
    Les premiers veulent soumettre la société et ses valeurs à des disruptions similaires dans leur violence à celles que l’on trouve en économie. Une sorte d’approche « Top-Down »
    Les seconds souhaitent le même résultat, mais procèdent par petites étapes, incrémentations, parfois difficilement perceptibles.. Deux stratégies qui peuvent d’ailleurs être tout à fait complémentaires, une approche « Bottom-up ».
    Il suffit de regarder l’éducation nationale ces 40 dernières années et des résultats au sein des nouvelles générations.

    Nul doute que d’ici une ou deux décennies, si la GPA n’est pas encore pleinement adoptée, la nouvelle jeunesse issue de la fabrique à crétin y sera totalement dévouée et considérera ça comme un « progrès vers davantage de justice ». Le problème étant que la définition de justice que nous pouvons partager n’est pas la même pour tout le monde.
    On peut prévoir un sort similaire à l’Europe Fédérale etc. On pourra alors parler de changements profonds, perçus comme justes. D’une séduction et non d’un viol des esprits pour utiliser votre métaphore. Par conséquent on rentre techniquement dans votre première catégorie.

    Je crois peu en l’évolution seulement spontanée de la société. Je crois qu’il y a en permanence des forces qui agissent pour influencer et/ou formater la société sur le long terme. La question d’accepter ces évolutions globales et profondes n’est plus alors aussi simple.

    Somme toute, un libéral-conservateur doit-il définir des lignes rouges (comme la GPA) qui ne sauraient être ébranlées par une acception globale de la société ? Je considère que oui. Si cela fait de moi un conservateur « so be it », il y a des degrés en tout. Si non, j’ai bien peur de devenir l’idiot utile des oints du seigneur, qui ont une force de frappe sur les esprits bien trop puissante pour que l’on puisse rivaliser.

    Nul doute que le débat va devenir de plus en plus d’actualité avec l’émergence des grands changements comme le transhumanisme.

    Je conclurais avec une citation de Berdaiev qui me convient assez sur le conservatisme: « Le conservatisme n’empêche pas l’évolution, mais protège de la régression, du mouvement vers l’obscurité chaotique et vers un état primitif. »

    Amitiés,

    Répondre
  • duff

    9 novembre 2015

    Diabolique cet article et que j’attendais depuis longtemps en lisant agacé certains trucs (bons par ailleurs) publiés par le site Contrepoints : Sur des sujets sociétaux j’avais le plus grand mal à distinguer une pensée centrée sur la responsabilité individuelle du progressisme appelant de ces vœux à une égalité magique entre des individus naturellement différents et aux aspirations tout aussi différentes… Autre détail croustillant, les rares billets de Charles repris par le pure player libéral, excellent au demeurant, font un tabac auprès des lecteurs qui louent la verve, les arguments et la tonalité de fond!

    Autre remarque, je crois qu’il est assez déplacé de se faire « traiter » de « libéral conservateur » dès lors qu’en lecteur assidu et curieux des idées libérales, dès lors qu’on replace le cadre des interventions étatiques à son strict minimum de missions régalienne, on soit jugé comme conservateur parce que pour son mariage on a estimé bon de passer devant le curé. C’est un exemple extrapolable bien entendu : Je vis chez mois comme un « conservateur » pourtant je suis très attaché au fait que personne vienne me dire comment je dois vivre et par conséquent il m’est hors de question de formuler la moindre remarque de cet ordre à mon prochain.

    Il y a un vrai glissement des idées entre libéralisme qui laisse la liberté de faire et d’innover dans le bien de tous et constructivisme socialiste qui a imposé depuis longtemps ce qu’il ne convient plus de discuter. C’est en partant de ce constat que je comprends que des libéraux issus de la gauche en déroute intellectuelle depuis près de 40 ans conservent leurs conservatismes et assènent que le « libéral conservateur » (objet obscur fort bien décrit dans le billet avec les nuances ad-hoc) serait un faux libéral en mettant sur sa tête un contrat avec toute l’ouverture d’esprit qu’on connaît aux gens un peu trop sûrs d’eux surtout lorsqu’ils sont mus d’une conviction inébranlable..

    Répondre
  • michel

    9 novembre 2015

    Cher Charles Gave

    Pour aller dans le sens de la réponse de Philippe Fabry, l’article d’Hayek : « Why I am not a conservative », reste toujours aussi pertinent.

    La vrai question, actuellement, n’est peut-être plus tant de se définir, les autres s’en chargeant toujours avec délectation, mais d’agir, ce que vous faites, par ailleurs, brillament. « L’intendance suivra », pour citer un autre Charles.

    m.a.

    P.S. Rien à voir avec le sujet de la semaine, mais dans quelle salle, et à quelle adresse, aura lieu votre débat de Jeudi avec Jacques Sapir ? J’aimerais y assister. Merci d’avance.

    Répondre
    • idlibertes

      9 novembre 2015

      Le débat sera à Assas , amphi 3 à 19 heures . Énvoyez un mail de confirmation de venue à Assas.patriote@gmail.com

    • John

      9 novembre 2015

      Ce débat sera-t-il filmé et la vidéo mise en ligne sur IDL ?

    • duff

      9 novembre 2015

      Très modestement, car on marche sur des œufs quand par insuffisances littéraires on se risque à discuter de la pensée d’Hayek, je notais dans mon premier commentaire que les 40 dernières années caractérisées par l’échec complet des socialistes français fabriquait (enfin) une nouvelle génération de jeunes libéraux. Pour les plus jeunes je les soupçonnent de ne pas s’être totalement débarrassé de leurs oripeaux constructivistes en témoigne l’exemple naturellement choisi par M. Gave au sujet de la GPA… Au nom du fait qu’on ne saura jamais ce qu’Hayek aurait pensé de la GPA il n’est nullement conseillé de crier victoire au nom de la liberté individuelle qui progresserait: La vertu des actions humaines pour soi et pour entourage découle de la liberté de choix mais aussi de l’acceptation des responsabilités qui en découlent, c’est ça vivre en harmonie avec les autres, j’ai peine à voir la notion de responsabilité individuelle dans cette vision proche du constructivisme que certains libéraux issus de gauche tentent de promouvoir en qualifiant trop facilement de conservateurs ceux qui ne partagent pas leur enthousiasme et voient encore des réacs un peu partout alors que l’Action Française (que l’infâme dictateur Charles de Gaulle lisait dans sa jeunesse) doit se résumer à quelques centaines d’activistes tout au plus de nos jours…

      cdlt

    • idlibertes

      10 novembre 2015

      Je +1

    • Achille

      11 novembre 2015

      Bonsoir,
      J’aurais assisté avec plaisir à ce débat mais un peu loin.
      Cordialement.

  • nolife

    8 novembre 2015

    Bonsoir,

     » l’abolition de la peine de mort dans la plupart des Démocraties.  »

    En France, à ma connaissance, le peuple était contre, ce sont les oints du seigneur (Badinter et autres francs-maçons) qui nous l’ont supprimée sans bien sûr nous demander notre avis.

    « lorsque le temps en est venu, l’adaptation du Droit à ce qui est devenu la nouvelle norme sociale se fait sans aucune difficulté. »

    Prenons l’exemple de la drogue et en particulier, l’alcool, il est admis dans pratiquement toutes les sociétés et donc légal, excepté les sociétés islamiques. Comparons avec le cannabis, votre génération n’a pas l’habitude de fumer ces saloperies et est donc opposée à sa consommation même si c’est toléré discrètement. Maintenant, imaginons que dans 20 ans, ce soit la génération Y qui soit aux commandes du Parlement, ils voteront sans doute une loi pour l’autoriser vu qu’ils en fument de temps en temps pour une bonne partie d’entre eux. Est-ce sain ? La loi doit-elle malléable aux humeurs et aux modes ? Ou doit-elle être figée par Dieu Tout-Puissant ?

    « On en a eu un exemple merveilleux avec Mrs Merkel fermant toutes les centrales nucléaires allemandes pour rouvrir les gisements de charbon infiniment plus polluants. »

    On peut rajouter aussi les éoliennes, panneaux solaires, bio-carburants de maïs et autres fantaisies.

     » Pécher relève du rapport que chacun entretient avec Dieu et la justice civile n’a rien à dire quand un péché est commis par un individu »

    Commettre un crime est aussi un pêché. Il y a le pêché « individuel » qui généralement n’est pas condamné, et celui qui nuit à autrui qui est un délit ou crime et qui lui est punissable par les autorités.

    « Nos oints du Seigneur n’ont en fait que peu, très peu de considération pour la Liberté d’expression »

    Je pense que vous avez mis le doigt là où ça fait mal … Les gens qui censurent le plus sont en général ceux qui prétendent vouloir le plus grand bien aux autres.

     » le Congrès des États-Unis ne fera pas de Lois pour limiter la Liberté d’expression», ce qui est extrêmement clair »

    Même remarque que plus haut, si un beau jour, le consensus ou la grande majorité américaine décide d’abroger ce principe, on fait quoi ?

    « Ayant eu un frère homosexuel, toute mesure qui cherche à faire reculer l’opprobre dont ces pauvres gens souffraient me parait une bonne chose »

    24 Alors Yahweh fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu d’auprès de Yahweh, du ciel.
    25 Il détruisit ces villes et toute la Plaine, et tous les habitants des villes et les plantes de la terre.

    « Ayant deux filles et cinq petites filles, je me vois mal protester avec vigueur contre les changements dont les femmes ont bénéficié depuis cent ans tant cela me paraitrait stupide et surtout injuste. »

    Si il est tout à fait louable que les femmes puissent avoir une carte de banque, un compte, travailler … est-ce normal qu’en cas de divorce, ce soit toujours l’homme qui raque et qui en plus n’a parfois même pas le droit à la garde des enfants ?

    Zemmomur dont vous avez fait l’éloge expliquait qu’en Allemagne la dénatalité n’est pas le fait des femmes qui travaillent trop mais de leurs exigences féministes démesurées, la somme des intérêts individuels et libertés individuelles peut conduire au suicide de la Nation, c’est pour ça qu’il existe le libéral-conservatisme par opposition au libéral-libertaire, la licence des moeurs amenant à la décadence, voir la Rome Antique.

    « De même, soutenir qu’une femme peut louer son ventre (alors que les mêmes veulent interdire la prostitution) n’est qu’une forme moderne d’esclavage et l’esclavage est une abomination qui hélas n’a disparu pour l’instant que dans les sociétés Chrétiennes (voir le sort des petites filles au Népal ou des travailleurs immigrés dans le golf Persique, par exemple) »

    Si la femme loue son ventre en étant consentant, où est l’esclavage ?

    D’ailleurs vous vous contredisez formidablement selon ma logique :

    Loue son ventre (GPA) Loue son corps (Prostitution) Esclavage

    Hors Prostitution existe en Europe chrétienne, les filles de l’Est ou d’Afrique Noire enlevées de force à qui on enlève le passeport et qu’on drogue pour qu’elles se tapent une vingtaine de rebuts de la société (vieux gras de 50-60 ans, bledards …) sont soumises à une forme d’esclavage particulièrement brutale et ce en toute connaissance de cause mais cela est toléré car maintient un « équilibre sociétal » …

    Bonne nouvelle pour le libéralisme-conservatisme, un candidat a l’intention de se présenter en 2017 :

    Henry de Lesquen :

    http://lesquen2017.com/qui-est-henry-de-lesquen-2/

    Ah oui une question qui me taraude, un musulman polygame dont la femme conduisait en voile intégrale avait défrayé la chronique.

    On lui reprochait d’avoir 4 épouses, lui rétorquait intelligemment en avoir une et 3 maîtresses.

    Quid de ce cas ? Si dans quelques dizaines d’années, le nombre de musulmans devient prédominant ou largement influent, faudra-t-il changer la loi au prorata de leur démographie ?

    http://www.contrepoints.org/2013/07/28/132423-limposture-du-liberal-conservatisme

    http://blog.turgot.org/index.php?post/laurent-lib%C3%A9raux-conservateurs

    Ca a changé l’institut Turgot, enfin je parle de ce libertarien qui a été fonctionnaire (prof de lycée) ????, qui est favorable à toutes les libertés possibles et imaginables sauf en ce qui concerne l’Islam, je ne sais pas trop pourquoi ?

    On peut-être libérale et porter un foulard :

    http://c8.alamy.com/comp/BW7987/margaret-thatcher-wearing-a-scarf-on-the-bridge-of-the-kingwear-castle-BW7987.jpg

    🙂

    Répondre
    • idlibertes

      8 novembre 2015

      Deux remarques liminaires :

      1 . Non , les tribunaux aux affaires familiales ont depuis un moment entérinés le principe de la garde alternée , ainsi il n est pas juste de dire que les femmes auraient la garde Étc Étc .

      2 / si les jeunes de la génération y , devenus vieux souhaitent changer la loi Ét sont alors majoritaires , so be it .

    • nolife

      9 novembre 2015

      1.
      Ah bon, je ne me suis pas mis à jour alors … autant pour moi.

      https://www.youtube.com/watch?v=PxiW07EAttE

      Papa et pas le droit de voir son enfant . Pour la parité ? 90% des JAF (Juge aux Affaires Familiales) sont des Femmes. 90% des gardes sont accordées aux … Femmes. 50% des Pères ne voient plus leurs enfants mais doivent souvent continuer à payer une pension pour des « étrangers » qui apprennent à les mépriser chaque jour. 5 millions de pères et d’enfants sont concernés par ce SCANDALE en France. Liberté Egalité Fraternité.

      2.

      Et quand les jeunes d’origine outre-méditerranéenne seront devenus majoritaires et aboliront le droit à la turpitude de l’homosexualité, le non-droit des femmes ai divorce, la polygamie … selon leurs codes de mœurs, il faudra aussi l’entériner ?

      Au fait, pourquoi certains messages postés n’apparaissent pas tout de suite ?

    • idlibertes

      9 novembre 2015

      1 encore une fois , j ai travaillé aux affaires familiales et ce dont vous faites etat n est pas mon observation .

      2 . D ou la nécessité d agir en amont mais sinon quoi ? La guerre civile ?

      Quand il y a plus de deux liens

    • nolife

      9 novembre 2015

      « Les préjugés sont plus durs à désintégrer que les atomes »
      Einstein

      Je veux bien vous croire mais …

      http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/laurence-neuer/justice-les-femmes-sont-elles-des-juges-comme-les-autres-25-02-2012-1435061_56.php

      Le débat reste ouvert …

      HS :

      Une photo tourne :

      https://scontent-bru2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xpa1/v/t1.0-9/12189899_926912537397862_592122367609515426_n.jpg?oh=1e9ceeb999a332fbe1ed9f6be6d41399&oe=56F8F627

      J’aime bien gâcher les surprises, désolé 🙂

      Si les econoclastes ont eu un caméra, ils trouveront bien un moyen de filmer le débat sur l’€ avec J. Sapir.

  • Philippe Fabry

    8 novembre 2015

    Cher Monsieur Gave,

    Je suis d’accord avec l’analyse, mais pas avec le terme. Parce que sinon, on est privé du mot qui permet de désigner cette autre espèce de gens, non moins redoutables que les Oints du Seigneur progressistes, qui eux luttent pour empêcher la société d’évoluer spontanément. Eux sont les authentiques conservateurs, le terme s’appliquant universellement.
    Il me semble que, par ce discours, vous êtes tout simplement libéral, sans qu’il soit besoin de préciser plus avant.

    Le problème du terme conservateur – et je comprends qu’un habitué de la compagnie anglo-saxonne comme vous apprécie ce terme – c’est que chez les Américains (Sowell et d’autres) être conservateur c’est refuser l’évolution d’un système qui était libéral à la base (la Constitution et le Bill of Rights). C’était pareil chez les Romains. Chez nous, dont l’histoire est plus longue, les conservateurs ont d’abord été féodalistes contre la monarchie, absolutistes contre la constitution, monarchistes contre la république, avant d’être libéraux contre le socialisme. Donc, reprendre conservative en conservateur, c’est ne plus parler de la même chose – ou parler de la même chose en matière d’attitude (le goût de l’ordre traditionnel, mos majorum disaient les romains) mais pas en termes d’idées.

    Répondre
    • charles gave

      8 novembre 2015

      Mon cher Philippe
      Je dois admettre que vous n’avez pas tort, ce qui en bon Francais veut dire que vous avez raison.
      Ayant vecu en Grande Bretagne ou les Conservateurs sont des gens charmants, j’ai oublie a quel point les conservateurs Francais pouvaient etre haissables
      Je pensais aux conservateurs « Burkien » ont je m’honore de faire partie.
      Dans le fond, je me suis fait avoir comme un bleu pat un faux ami, et pour moi qui suis si sensible aux mots et a leur vrai sens c’est agacant
      Merci de votre remarque
      Amities
      cg

    • LAPOSTE_DOT_NET_ROCKS

      16 novembre 2015

      Monsieur Fabry,

      Pour commencer, je vous rejoins entièrement sur votre point que les conservateurs sont pro statu quo (par opposition aux «progressistes» qui veulent un changement [lequel changement, en dépit leur nom, n’est pas forcément un progrès]; et ses derniers, dans une prétention immorale et coupable, s’auto-proclament «démocrates» et les véritables représentants du peuple…), et que, en conséquence, les positions défendues par les conservateurs changent avec le temps.
      Nous ne reviendrons pas sur les débilités proférées par M. Beigbeder.

      Et pour compléter et clôturer ce sujet, je ne peux m’empêcher de citer:
       * Démosthène: «En une occasion mémorable, les Athéniens assemblés déclarèrent qu’il serait monstrueux de les empêcher de faire quoi que ce soit qui leur convînt; aucune puissance ne pouvait les entraver; ils résolurent que nulle obligation de devrait leur faire obstacle et qu’ils ne seraient tenus par aucune loi qu’ils n’eussent faite eux-mêmes. C’est ainsi que le peuple athénien, d’émancipé devint tyran.»
       * Xénophon: «Mais la multitude (de l’Assemblée athénienne) cria qu’il serait monstrueux que le peuple se trouve empêché de faire ce qu’il souhaite, sans exception… Alors les Prytans, pris de peur, consentirent à mettre la question à l’ordre du jour – sauf un seul d’entre eux, Socrate, fils de Sophronisque; et celui-ci dit qu’en aucun cas il n’agirait sans respecter le droit.»

      Surtout, je viens de terminer votre dernier ouvrage, «Histoire des siècles à venir», et un mot me vient à l’esprit: fabuleux!
      Je suis quasi-intégralement d’accord avec votre analyse.
      Merci pour votre travail.
      J’aurais beaucoup de choses à dire – restons-en là.

      Et votre précédent ouvrage sur Rome est aussi très précieux. Mon avis est que je pense que nous avons de la chance que vous ayez écrit vos travaux.

      Enfin, j’avais initialement pensé ne pas intervenir dans les autres débats soulevés,
      mais je me suis ravisé en me disant que le pire serait de ne rien dire, même si il s’agit d’âneries – qu’il en soit ainsi.

      Ainsi, en ce qui concerne la GPA, bien que je rejoigne entièrement Charles Gave sur le fait qu’un être humain n’est pas une marchandise (et sur le fait que nous devons cet humanisme à Jésus), je me sens plus proche de Nathalie MP sur ce sujet. Mon point de vue est que il ne s’agit pas de la vente d’un être humain, mais de la location de l’utérus d’un être humain. Le petit être humain a des parents clairement définis: les commanditaires et non la commanditée. Dans le cas des australiens cités par Nathalie MP, je considère que ils ont commis un meurtre, celui de leur propre enfant. En outre, dans les cas qui se déroulent bien, il n’y a aucune question sur l’identité des parents – les parents le déclarent et l’assument. Dans les cas qui se passent bien, y a-t-il une personne lésée? L’enfant? Les parents? La mère porteuse? Dans les cas qui se passent bien, qui est lésé?
      Ensuite, à titre personnel, je considère qu’il s’agit d’une attitude vaniteuse et particulièrement débile. Débile puisque la mère porteuse n’est pas engagée par les conséquences de ses actes pendant la grossesse. Il s’agit du même symptôme quand quelqu’un gère de l’argent qui n’est pas le sien. Elle pourra fumer, se droguer, avoir des pratiques déviantes, sans avoir à en assumer les conséquences. Pour moi, c’est limpide: les parents sont intégralement responsables de l’enfant, même si la mère porteuse n’a pas respecté les termes du contrat; par exemple, si elle a fumé pendant la grossesse, alors les parents pourront la poursuivre, mais ils devront assumer l’enfant – c’est ça être parents – ce n’est pas une blague – ce n’est pas un jeu – on parle d’un être humain. Pour compléter mon propos, il me semble évident que la mère de mes enfants (si Dieu le veut) devra faire du sport, faire attention à elle, bien s’alimenter, avoir une vie saine, être entourée, être présent pendant la grossesse, etc. – cela me semble primordial. Comme un enfant peut être équilibré si il ne ressent pas l’amour de ses parents pendant la grossesse? En outre, il est connu que la mère et l’enfant échange de l’information génétique, le système immunitaire, etc., au cours de la grossesse. Prendre une inconnue pour porter l’enfant me semble complètement débile. Enfin, une femme se sentira-t-elle mère si elle ne porte pas l’enfant? Ne le verra-t-elle pas comme un simple jouet? Comme un truc rigolo, mais putain ça pleure, ça pisse et ça chie. Et il faut s’en occuper. Alors que la motivation initiale d’une telle mère est bien entendu l’hédonisme, qui me semble incompatible avec la responsabilité de parent. Il me semble évident que de futurs parents recourant à la GPA seront de mauvais parents. In fine, la question n’en revient-elle pas à déterminer si de (futurs) mauvais parents ne devraient pas avoir d’enfants? Malgré toute la pertinence de cette question, il me semble que cette question a été tranchée il y a plusieurs millénaires déjà (eu égard au manque d’une limite concrète, réelle et intangible entre les deux notions – et, de plus, bien que les enfants considérés démarrent dans la vie avec un handicap fort, cela n’empêche pas ces derniers d’être de bonnes personnes). Enfin, comme toute pratique interdite, celle-ci sera quand même pratiquée, mais dans l’illégalité; et chacun sait qu’il s’agit de la pire des solutions, à tout de point de vue, en particulier d’un point de vue sanitaire – où est alors l’humanité? En bref, pour moi, il s’agit d’une attitude débile, irresponsable, indigne de parents, dictée par la vanité – et, quoiqu’il arrive, les parents sont responsables intégralement de l’enfant.

      Par ailleurs, cela est aussi le cas de l’adoption comme le fait justement remarquer Nathalie MP, mais aussi de la fécondation in vitro. Si le bébé est trisomique, les parents peuvent-ils refuser le «produit défectueux»?

      Il est soulevé la question de l’humanité du fœtus. Je suis moi-même partagé sur ce sujet, mon avis n’est pas définitif.
      * Pour moi, la question fondamentale est celle de la viabilité du fœtus.
      De mon point de vue, il me semble que, tant que il n’est pas viable, alors on peut appliquer une tolérance.
      * Une femme sait rapidement si elle est enceinte (en comparaison des neuf mois de grossesse).
      Le fait que l’enfant soit désiré peut donc être tranché rapidement, et rapidement on peut mettre en œuvre une IVG.
      Je pense qu’on peut appliquer une tolérance correspondant au temps de prise de connaissance de l’état de grossesse et de la prise de décision associée.
      * Et faire vivre un fœtus coûte que coûte au moyen de machines, fœtus qui n’aurait pas vécu sans elles, peut-il être qualifié de «viable»?
      * Un autre élément provient de l’évolution sociale, professionnelle et psychologique des prématurés.
      * Par ailleurs, mon avis est que l’âme est insufflée autour de l’âge de deux ans. Qui a des souvenirs avant l’âge de deux ans? Perso, je n’en ai pas. Et je ne connais personne dans ce cas. Mon point de vue est donc celui-ci: nous ne sommes pas des êtres humains avant l’âge de deux ans, nous n’existons pas avant l’âge de deux ans, l’âme est insufflée autour de l’âge de deux ans.
      * Quand on sait que le corps qui recevra l’âme est défectueux, faut-il se battre absolument pour le faire vivre? Est-ce véritablement un cadeau alors que la vie n’est-elle pas déjà assez dure, merdique et pénible pour le faire commencer la sienne avec une ou plusieurs tares? Est-ce bien humain? Cela rejoint le débat sur l’euthanasie: est-il humain de faire vivre coûte que coûte une personne qui vit dans la souffrance? Le faire vivre coûte que coûte n’est-il pas une torture? Zeus n’avait-il pas empêché Prométhée de mourir pour s’assurer de sa souffrance éternelle?

      Au final, pour moi, mon point de vue est que la règle devrait être qu’un fœtus est un être humain, le tuer est un meurtre, mais qu’une tolérance peut être appliquée.

      Et je partage l’avis de Romain Metivet – il y a des lignes rouges.

      Enfin, quant à l’écologie malthusienne et religieuse néo-païenne qui sacrifie l’homme sur l’autel de cette nouvelle idole, Gaïa, rien à redire. Idem concernant le sort de Philippe Verdier qui est tellement symptomatique (et le fait que les climato-réalistes sont des «connards», etc.).

      Mes respects.

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